VIOLENCES ET SOINS :
SOINS DES VICTIMES/VICTIMES DES SOINS
le 5 novembre 2013 de 9h à 18h
à l’Agoreine : 63 boulevard du Marechal Joffre, 92340 Bourg la Reine,
PROGRAMME
Téléchargeable en PDF sur le site ICI
Ce colloque est organisé dans le cadre de la campagne et du Manifeste Violences et Soins de l’association, il a pour but :
- de faire un état des lieux sur la réalité des violences et de leurs conséquences sur la santé, et sur l’abandon où sont laissées la grande majorité des victimes, particulièrement les femmes victimes de violences sexuelles et de violences domestiques, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées, et toutes les personnes en situation de vulnérabilité et de discrimination…
- de dénoncer le manque d’offre de soins spécialisés par des professionnels formés, ce qui représente un scandale de santé publique et une atteinte aux droits des victimes,
- de donner la parole aux victimes pour témoigner de leurs difficultés et des violences qu’elles ont subies tout au long de leur parcours de soin,
- de proposer des pistes pour améliorer la qualité des soins et la formation des professionnels de la santé, pour "faire en sorte qu’une victime de violences puisse s’inscrire, rapidement et sans frais, dans un protocole de soins établi selon les règles de l’art." (comme Mme Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes vient de l'annoncer le 3 septembre 2013 lors du colloque violences faites aux femmes : soins aux victimes, prise en charge des auteurs),
- de mieux informer le grand public sur les mécanismes et les conséquences psychotraumatiques des violences,
- et enfin de faire des propositions afin d’élaborer une véritable éthique des soins à apporter aux victimes.
Avec cette rencontre publique ouverte à tous et ayant reçu le soutien de la mairie de Bourg la Reine, l’association Mémoire traumatique et victimologie souhaite favoriser une prise de conscience plus large parmi les politiques, les professionnels et tous les citoyens, pour une meilleure implication de chacun dans ce véritable problème de santé publique.
La journée sera présidée par le prof Louis Crocq, médecin général des armées, créateur des cellules d’urgence médoco-psychologiques qui fera en ouverture l’historique de la prise en charge des victimes, et elle sera animée par Sandrine Goldschmidt de Femmes en Résistance.
Et les personnes sourdes ou malentendantes pourront bénéficier d’une traductrice en langue des signes.
Le spectacle «Pour le dire» de Camille Guillon Courtin par la compagnie Théâtre en action introduira l’après-midi. (Pour en savoir plus sur le spectacle cliquez ICI )
Tout au long du colloque seront diffusés des témoignages et des poèmes de victimes (sur leur parcours de soins et/ou les violences subies lors de soins), et seront exposées des photographies de la campagne Pas de Justice Pas de Paix d’Hélène Epaud, des dessins de Laure Salmona sur l’hystérie (premier prix de dessin David-Weill), des panneaux sur les trois BD «En chemin elle rencontre…» co-éditées par Amnesty International et Des ronds dans l’O ; des documents, des plaquettes, des affiches seront à disposition ainsi qu’une librairie.
avec la participation : de Madame la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud Belkacem (en fonction des possibilités de son agenda), de Mme Ernestine Ronai de la Miprof, coordinatrice nationale violences faites aux femmes et responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes du 93, des associations : AVFT (Marilyn Baldeck), FDFA (Maudy Piot), du collectif abolition 2012, des adoptés en colère (Lorenzzo)
de médecins et de thérapeutes impliqués dans le soins aux victimes de violences : Sokhna Fall, Solange Harleaux, Gilles Lazimi, Jean-Claude Monfort, Hélène Romano, Muriel Salmona, Judith Trinquart, et des avocates Dominique Attias, Isabelle Steyer et et Isabelle Thieuleux.
À l’occasion de ce colloque l’association présentera :
- la campagne et le manifeste Violences et Soins (pour que les victimes de violences reçoivent des soins appropriés et que leurs droits soient respectés).
- les incontournables de la prise en charge des victimes de violences,
Et lancera un cahier de doléances sur la protection de l’enfance.
L'inscription est gratuite. Elle se fait par un mail adressé à colloque.violencesetsoins@gmail.com (éviter les mails envoyés à d'autres adresses ou à Muriel Salmona, ils risquent de ne pas être pris en compte) contenant en clair le nom et le prénom de la personne qui désire s'inscrire. Merci de renvoyer ces renseignements indispensables si votre adresse mail ne contient pas clairement votre identité. Nous souhaitons recevoir une seule inscription par adresse mail (nous ne pouvons inscrire les amis, collègues ou parents d'un participant sans leur identité et un mail de contact).
À l’occasion de votre inscription vous pouvez nous poser les questions que vous voudriez voir abordées lors du colloque (en n’excédant pas 10 lignes, à envoyer par mail : colloque.violencesetsoins@gmail.com)
Chaque participant devra organiser son repas de midi, le déjeuner ne faisant pas partie de l'organisation du colloque.
Lors du colloque, une attestation de présence sera remise aux participants qui le souhaitent.
PRÉ-PROGRAMME DU COLLOQUE
VIOLENCES ET SOINS :
SOINS DES VICTIMES/VICTIMES DES SOINS
MATINÉE
ACCUEIL de 8H30 à 9h avec collation, diaporama, exposition
OUVERTURE DU COLLOQUE de 9h à 9h30
avec M. le prof. Louis Crocq, médecin général des Armées qui présidera le colloque et fera l’historique de la prise en charge des victimes
ÉTAT DES LIEUX de 9h30 à 10 h
Actualités des connaissances sur les conséquences psychotraumatiques des violences sur la santé, et de leur prise en charge avec la Dre Muriel Salmona
LES ÉTERNELLES OUBLIÉES : comment les soigner ? de 10h à 12h30
- Les femmes victimes de violences domestiques et/ou de violences sexuelles (dont les femmes enceintes, femmes âgées, femmes prostituées, femmes SDF,…) avec les Dr-e-s Jean-Claude Monfort (psycho-gériatre), Muriel Salmona (psychiatre) et Judith Trinquart (psychiatre), et maître Isabelle Thieuleux.
- Les enfants et les adolescents victimes de maltraitance, de violence intra-familiales et/ou de violences sexuelle (dont les nourrissons, les enfants placés, adoptés, les enfants exposés aux violences conjugales) avec Mesdames Hélène Romano, Sokhna Fall, Lorrenzo et maître Dominique Attias
- Les personnes handicapées, les réfugiés et demandeurs d’asile, les personnes en situation de marginalisation victimes de maltraitances et/ou de violences sexuelles avec la Dre Solange Harleaux, Mme Maudy Piot (FDFA), M. Gandaga Haidetou
TÉMOIGNAGES ET RÉPONSES AUX QUESTIONS de 12h30 à 12h45
DÉJEUNER LIBRE de 12h 45 à 14h15,
APRÈS-MIDI
ACCUEIL de 14h15 à 14h30 diaporama, exposition
SPECTACLE de 14h30 à 15h40
«Pour le dire» de Camille Guillon Courtin par la Compagnie Théâtre en action
VIOLENCES DANS LE CADRE DES SOINS de 15h45 à 17h
avec Mme Marilyn Baldeck (AVFT), Dre Muriel Salmona, Mesdames Sokhna Fall, Isabelle Steyer
PRÉSENTATION DES DIX INCONTOURNABLES DE LA PRISE EN CHARGE DES VICTIMES ET RÉPONSES AUX QUESTIONS
PERSPECTIVES, PISTES POUR L’AMÉLIORATION DES SOINS de 17h à 17h45
avec M. Gilles Lazimi et Mme Ernestine Ronai
DISCOURS DE CLÔTURE de Mme la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud Belkacem (sous réserve)
……
ARGUMENTAIRE ET MANIFESTE DU COLLOQUE
DE L’ASSOCIATION MÉMOIRE TRAUMATIQUE ET VICTIMOLOGIE
du 5 novembre 2013 à Bourg la Reine
VIOLENCES ET SOINS :
SOINS DES VICTIMES/VICTIMES DE SOINS
L’association Mémoire traumatique et victimologie (memoiretraumatique.org) constate depuis sa création l’insuffisante prise en compte de la réalité des violences et de leurs conséquences sur la santé des victimes. Lors de ce deuxième colloque « Soins des Victimes/Victimes des Soins» nous ferons le point sur une situation toujours alarmante, et proposerons des pistes pour améliorer l’offre et la qualité des soins sur tout le territoire.
Alors que l’impact des violences sur la santé des victimes et de ceux qui en sont témoins (comme les enfants dès leur plus jeune âge) est de mieux en mieux connu (les études internationales et l'Organisation Mondiale de la Santé en 2010 ont démontré et reconnu qu’avoir subi des violences est un des déterminants principaux de la santé), que l’on sait que les violences entraînent des atteintes cérébrales corticales et des circuits émotionnels et de la mémoire visibles sur les IRM (cf dernier article) avec la mise en place d’une mémoire traumatique, que l’efficacité des soins est démontrée, la formation initiale des professionnels de santé fait l’impasse sur la réalité, les mécanismes et les conséquences psychotraumatiques des violences.
Cette absence d’offre de soins aux victimes par des professionnels formés et compétents est une perte de chance pour elles, une atteinte à leurs droits et un scandale de santé publique comme je le dénonce dans Le livre noir des violences sexuelles (Dunod, 2013). Actuellement les victimes de violences ont une consommation de soins bien plus importante que le reste de la population en raison des conséquences des violences sur leur santé : soins en psychiatrie (troubles anxieux, dépressions, tentatives de suicide, insomnies, phobies, troubles de la mémoire, troubles alimentaires, addictions, etc.), en médecine générale (stress, douleurs et fatigue chroniques, etc.), en cardiologie, en gynéco-obstétrique, en gastroentérologie, en endocrinologie, etc., hospitalisations répétées, multiplication des arrêts de travail, mise en invalidité… Mais la cause de tous ces symptômes - les violences et leurs conséquences psychotraumatiques - n’est jamais prise en compte, ni recherchée et encore moins prise en charge. Les victimes ne reçoivent que des traitements symptomatiques ou anesthésiants (camisole chimique) et font l’objet souvent de diagnostics psychiatriques ou organiques erronés et préjudiciables. Elles ressentent qu’on les considère comme folles et pénibles. Elles peuvent parfois subir de graves maltraitances de la part de soignants. On leur renvoie que leurs plaintes somatiques et psychiques sont exagérées ou imaginaires, qu’elles en sont responsables, qu’elles sont hypochondriaques, hystériques… ou bien, à l’inverse on peut dramatiser leurs symptômes, faire des examens inutiles, les opérer à tort, les traiter pour des pathologies psychotiques, ou pour des démences si elles sont âgées. Elles se retrouvent seules, sans protection à devoir mettre en place des stratégies coûteuses et handicapantes pour gérer leur souffrance, et à subir incompréhension, jugements négatifs, marginalisation et exclusion.
Dre Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, drmsalmona@gmail.com, 0632399934
MANIFESTE ET CAMPAGNE
VIOLENCES ET SOINS
PÉTITION
contre l'impunité des violences
et l'abandon que subissent les victimes :
lance la campagne
MANIFESTE
VIOLENCES ET SOINS
Association Mémoire Traumatique et Victimologie
En France, en 2013, l'absence de dépistage des violences, de protection des victimes et de soins spécialisés sont à l'origine d'un coût humain énorme et d'un coût très important en dépenses de santé et en aides sociales qui auraient pu être évités. Or Il est possible de combattre la violence, non par un tout-sécuritaire qui ne cible que certaines violences, mais par une prévention ciblée, une protection sans failles et une prise en charge spécialisée des victimes. Toute victime doit être protégée et soignée, ses droits doivent être respectés.
C'est un scandale sanitaire, social et humain : où comment toute une société abandonne les victimes de violence, sans protection ni soin, et fabrique sans fin des souffrances, des maladies, de l'exclusion, de l'inégalité, de l'injustice et de nouvelles violences.
C'EST POURQUOI EN TANT QU'ASSOCIATIONS, EN TANT QUE PROFESSIONNEL-LE-S DU SOINS ET DE LA PRISE EN CHARGE DES VICTIMES, EN TANT QUE VICTIMES ET PROCHES DE VICTIMES, EN TANT QUE CITOYEN-NE-S NOUS AVONS LANÇÉ UN MANIFESTE ET UNE PÉTITION QUE VOUS POUVEZ SIGNER ICI https://11136.lapetition.be
MANIFESTE
VIOLENCES ET SOINS
POUR QUE LES VICTIMES DE VIOLENCES
REÇOIVENT ENFIN DES SOINS APPROPRIÉS
ET POUR QUE LEURS DROITS SOIENT RESPECTÉS
Droit à être entendues, crues et reconnues
Droit à être secourues et protégées
Droit à être traitées avec dignité, bienveillance et attention, en respectant leurs demandes et avec leur consentement
Droit à recevoir des soins de qualité, sans frais par des professionnels compétents et formés, dans des lieux adaptés et accessibles à tous sur tout le territoire
EN 2013 CES DROITS FONDAMENTAUX NE SONT TOUJOURS PAS RESPECTÉS
AUSSI NOUS ACCUSONS
Les Politiques, les Pouvoirs Publiques, les professionnels censés prendre en charge ces victimes de violence et la société, dans leur ensemble
D'ABANDONNER LES VICTIMES :
De ne pas les voir, de les ignorer, de ne pas les entendre, d'être dans le déni de la réalité des violences et de leurs conséquences sur la santé, de ne pas les secourir, de ne pas les protéger, de ne pas les soigner et souvent de les maltraiter.
Abandonner les victimes, être indifférent à leur sort c'est leur donner peu de valeurs
et c'est conforter les agresseurs dans un sentiment de supériorité qui leur permet de s'octroyer le privilège d'instrumentaliser des victimes pour les soumettre et s'en servir comme esclave à leur service ou comme fusible pour s'anesthésier
DE NON ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER
Les violences menacent l'intégrité physique et psychique des victimes, elles peuvent représenter un risque vital (tentative d'homicide, stress extrême). Les violences sont à l'origine de graves troubles psychotraumatiques (dans 60% des cas pour les violences intra-familiales et jusqu'à plus de 80% des cas pour les violences sexuelles ) qui sont dus à des blessures neuro-psychiques que l'on peut voir sur des IRM.
Ces blessures nécessitent des secours et des soins immédiats. Sans soins dans les 12 h qui suivent les violences, les mécanismes neuro-biologiques de sauvegarde dissociant mis en place au moment des violences pour échapper au risque vital du stress extrême (par disjonction du circuit émotionnel) vont être à l'origine d'une mémoire traumatique qui va avoir un impact très lourd sur leur santé.
Les victimes sont alors aux prises avec une souffrance mentale maximale (en moyenne 9 sur 10 sur une échelle d'évaluation) qui s'apparente à une véritable tortue : les victimes traumatisées vont revivre de façon non contrôlée les situations de violences avec la même intensité, la même détresse, la même terreur, le même stress extrême, les mêmes douleurs, les mêmes sensations et émotions, ces réminiscences sont déclenchées par tout ce qui est susceptible de rappeler consciemment ou non les violences.
Cette mémoire traumatique transforme leur vie en terrain miné, en une guerre permanente avec un sentiment de danger permanent et d'insécurité pendant des années, des dizaines d'années, voire toute leur vie si aucun soins approprié n'est donné. Abandonnées, les victimes de violences vont alors devoir mettre en place des stratégies de survie et d'auto-traitement très coûteuses pour leur santé et leur qualité de vie.
Ce sont des conduites de contrôle, d'hypervigilance et d'évitement pour éviter toute explosion de leur mémoire traumatique (retrait, isolement, phobies, troubles obsessionnels compulsifs, insomnies) et des conduites dissociantes pour s'anesthésier émotionnellement si la mémoire traumatique a explosé ou si le risque est grand qu'elle explose (consommation de tabac, drogues et alcool, mise en danger et conduites à risques, anorexie-boulimie, auto-mutilations ou violences). Cette mémoire traumatique et ces stratégies de survie et d'auto-traitement sont responsables à la fois d'un état de santé dégradé (troubles mentaux, cardio-vasculaires , endocriniens, digestifs, génito-urinaires, immunologiques, infectieux, pulmonaires, etc.), de fatigue et de douleurs chroniques, de grossesses à risques, de mort précoces (accidents, suicides, maladies), de troubles cognitifs, d'échec scolaires et professionnels, de marginalisation, d'exclusion, de conduites addictives, de délinquance, avec une consommation très supérieure par rapport à la population générale de soins médicaux et d'aides sociales. Or les soins sont efficaces.
Nous rappelons que de nombreuses études scientifiques internationales, publiées depuis plusieurs années dans de grandes revue à comité de lecture, telles que celles de Felitti et Adda en 2010 (relayées par l'Organisation Mondiale de la Santé en 2010) démontrent qu'avoir subi des violences est un des déterminants principaux de l'état de santé d'une personne même 50 ans après si aucun soin n’est mis en place, et représente un des principaux facteurs de risque de présenter de nombreuses pathologies psychiatriques (troubles anxieux, dépressions, suicides, addictions, conduites à risque, troubles du sommeil, troubles alimentaires, troubles cognitifs…), cardio-vasculaires (article dans Circulation, journal de l'American Heart Association !) , pulmonaires, endocriniennes (diabète), neurologiques, maladies auto-immunes ... et de subir à nouveau des violences ou d'en commettre.
L’absence de soin aux victimes de violences est donc un véritable scandale de santé publique et représente pour elles une perte de chance de vivre en bonne santé et en sécurité. Il s'agit donc d'une grave atteinte à leurs droits.
D'INJUSTICE
Les victimes de violence subissent des injustices en cascade :
- injustice d'être des victimes innocentes d'une violence aveugle, piégées dans une histoire qui ne les concerne pas ;
- injustice d'être victimes d'une société qui les expose doublement, d'une part en créant un contexte inégalitaire qui permet à des agresseurs d'utiliser leur position dominante pour les instrumentaliser, et d'autre part en ne mettant pas tous les moyens politiques en œuvre pour lutter contre les violences ;
- victimes de leur entourage qui ne veut ni voir, ni savoir, ni entendre, ni dénoncer ce qu'elles subissent dans l'intimité d'une famille, d'un couple, d'une relation ou dans l'espace clos d'un travail, d'une institution ;
- victimes de toute une mal-traitance commise par des professionnels censés les protéger, leur venir en aide, leur rendre justice et les soigner, qui souvent ne les croient pas, banalisent les violences et sous-estiment le danger qu'elles courent et les conséquences qu'elles subissent, par manque de formation surtout, mais aussi par négligence et manque d'empathie ;
- victimes de l'injustice désespérante de voir des agresseurs bénéficier dans l'immense majorité des cas d'une impunité totale, faute d'être dénoncés, d’être mis en examen, d’être déférés devant un tribunal ou d’être condamnés par une justice encore trop parasitée par de nombreuses idées reçues sur les victimes et les violences, et qui méconnaît de nombreux indices et de nombreuses preuves médicales, les agresseurs pouvant alors continuer à exercer des violences en toute tranquillité ;
- victimes de l'injustice d'être celles qui en fin de compte se retrouvent condamnées à souffrir, à se battre et à devoir se justifier sans cesse, à supporter mépris, critiques et jugements, à entendre des discours moralisateurs et culpabilisants pour des symptômes que personne ne pense à relier aux violences.
DE DISCRIMINATIONS
En ne luttant pas suffisamment contre toutes les inégalités et les discriminations qui rendent possibles de nombreuses violences discriminations sexistes, racistes, xénophobes, ethniques, liées à l'âge, à la grossesse, aux handicaps, à la maladie, à la pauvreté, aux convictions religieuses. Les femmes handicapées subissent trois fois plus de violences.
En ne protégeant et n'assurant pas des conditions de vie décente aux plus vulnérables et dépendants les enfants, personnes âgées et les personnes handicapées, les malades.
En tolérant des situations qui sont des atteintes graves à la dignité des personnes comme les situations d'esclavage, de grande pauvreté, en laissant des personnes vivre sans chez soi, en ne mettant pas tout en œuvre pour abolir le système prostitueur et protéger efficacement les personnes en situation prostitutionnelle et dans l’industrie pornographique.
En ne luttant pas contre les discriminations exercées sur les victimes qui sont soupçonnées a priori de mentir quand elles dénoncent les violences.
ET D'EXERCER DES VIOLENCES OU D'EN ÊTRE COMPLICE : VIOLENCES DE SOINS INAPPROPRIÉS ET VIOLENCES SOUS COUVERT DE SOINS
Les soins sont saturés de violence, au mieux il s'agit de la part des soignants de méconnaissance, de fausses représentations, au pire d'indifférence, de négligences, d'anesthésie émotionnelle, de discriminations, voire d'intention de nuire : de dominer, de manipuler ou de détruire. Et les soins sont singulièrement absents quand il s'agit de prendre en charge les victimes de violences.
Les soins s'exercent par définition sur des personnes en situation de vulnérabilité qu'elle soit ponctuelle liée à une maladie passagère, un traumatisme ou une grossesse, qu'elle soit durable liée à des maladies chroniques, à des handicaps physiques et mentaux ou à des états de grande dépendance tel que la petite enfance et le grand âge
NOUS DEMANDONS POURQUOI
Pourquoi il n'existe pas de politique de santé qui prennent en compte l'impact de la violence sur la santé des personnes ?
Alors qu’il s'avère que c'est un facteur de risque majeur !!!
Pourquoi il n'y a pas de formation des médecins, des psychiatres et des psychologues cliniciens à la psychotraumatologie ?
Pourquoi il n'y a pas de centre de soins spécifiques accessibles à tous sur tout le territoire ?
Pourquoi il n'y a pas de campagne d'information sur cette réalité ?
NOUS VOULONS
Une politique globale de lutte contre les violences et contre l’impunité dont bénéficient les agresseurs, avec une réelle application de la loi (en ne tolérant plus les correctionnalisation de crimes comme le viol)
une vraie politique de santé publique concernant les violences,
une formation des professionnels de la santé,
des recommandations par l’HAS de prises en charge
la mise en place par décret de centres de santé dédiés aux victimes de violences accessibles pour toutes les victimes de violences et proposant une prise en charge rapide et sans frais et si nécessaire anonyme par des professionnels compétents et formés dans chaque département,
des campagnes d'information et de prévention grand public,
la mise en place d'enquête et de recherches sur le sujet,
la création d'un observatoire national sur l'impact des violences et la prise en charge des victimes
Personne ne doit plus se sentir coupable, ni honteux d'être victime de violences. Ce sentiment est crée de toute pièce, il s'agit d'une imposture, d'une manipulation pour mettre en place une inversion de responsabilité et un déni de justice. Cette imposture est véhiculée par une société inégalitaire qui diffuse le discours des dominants : à savoir qu'une victime se situe du côté des inférieurs, qu'elle ne vaut pas grand chose, qu'elle est nulle, faible, incapable. Et que tant pis pour elle, elle n'avait qu'à pas se laisser faire ou se laisser avoir… qu'elle y est certainement pour quelque chose !… qu'elle n'a pas fait ce qu'il fallait, ou bien qu'elle est méchante, menteuse, ou encore qu'elle n'a rien compris, que ce n'est pas si grave… Et cette imposture est confortée par le fait que les victimes sont abandonnées et jamais entendues, elles ne méritent donc pas d'être protégées et soignées, leurs paroles n'ont pas de valeur et justice n'a pas à leur être rendue.
IL FAUT ÊTRE SOLIDAIRE DES VICTIMES, ET LES SECOURIR !
LA DIGNITÉ EST DU CÔTÉ DES VICTIMES,
Contact :
PLUS DE 1300 SIGNATAIRES DU MANIFESTE EN OCTOBRE 2013