lundi 25 février 2013

Interventions et actions de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie en mars 2013






INTERVENTIONS ET ACTIONS 
DE L'ASSOCIATION
MÉMOIRE TRAUMATIQUE ET VICTIMOLOGIE 
EN MARS  2013


1- le 9 mars 2013 sur RFI :





À l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes : émission Géopolitique le débat de Marie-France Chatin : Etat des lieux de la situation de la femme dans le monde avec Annie Sugier : Ligue droit international des Femmes, Muriel de Gaudemont : Amnesty, Dre Muriel Salmona Présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie (émission diffusée le we du 9-10 mars)



2- le 13 mars 2013 à Paris (75) :


Audition de la Dre Muriel Salmona au Sénat dans le cadre de la mission sur la situation sociale des personnes prostituées par les rapporteurs Chantal Jouanno (UDI-UC, Paris) et Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche)


3- les 19 et 21 mars à Fleury-Mérogis (91) :

Intervention de la Dre Muriel Salmona lors des 3 premiers modules de 2h30 (il y en aura 12) pour lutter contre stéréotypes sexistes vis à vis des femmes et des victimes et sensibiliser les publics courtes peines à ce qui se vit du côté de la victime dans le cadre du programme START à la maison d'arrêt de Fleury Merogis : programme innovant destiné à de jeunes détenus (de 18 à 40 ans) pour travailler sur le passage à l'acte et lutter contre la récidive


4- le 21 mars 2013 à RTL :


Emission de Flavie Flament de 15 à 16h "On est fait pour s'entendre" avec Clémentine Autain et Muriel Salmona à propos de la sortie du livre de Clémentine Autain "Elles se manifestent : Viol 100 femmes témoignent" qui paraîtra aux éditions Don Quichotte le 7 mars 2013. http://www.rtl.fr/emission/on-est-fait-pour-sentendre


5- le 21 mars 2013 à Clamart (92) :

Commission permanente : Réunion de travail sur la "sensiblisation" et la formation des agents de la ville concernant les violences faites aux femmes à laquelle participe la Dre Muriel Salmona (consultation gratuite et anonyme pour les femmes clamartoises victimes de violences) 


6- le 23 mars 2013 à Paris (75)


Intervention le 23 mars matin de la Dre Muriel Salmona lors du colloque du CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes) sur la loi cadre au Palais du Luxembourg sur la nécessité du dépistage des violences faites aux femmes et des soins spécialisés à donner aux femmes victimes de violences.



7- le 25 mars 2013 à Créteil (94) : 

Intervention de la Dre Muriel Salmona lors de l'Assemblée Générale de l'Association Tremplin 94 SOS Femmes , association spécialisée dans l’accueil et l’hébergement de femmes victimes de violences conjugales et de leurs enfants, sur le thème : Qu'est-ce qu'une victime ?
à 14 heures au sein du Tribunal de Grande Instance de Créteil.

8- le 27 mars 2013 à Paris (75)



une intervention de la Dre Muriel Salmona dans le 20ème arrondissement à 18 h sur les mécanismes qui entravent la mémoire suite à un épisode traumatisant et sur les différentes formes d’oublis faisant obstacle au  travail de mémoire, dans le cadre du projet original et participatif Questions de Sciences, Enjeux Citoyens (QSEC) «Le travail de mémoire : Qui? Comment ? Pourquoi?» , mené à bien par l’association Paris Montagne (http://paris-montagne.org/qsec)et soutenu par la région Ile-de-France ainsi que par le ministère de la Recherche.  

9- le 28 mars 2013 à Paris (75) :

Intervention de la Dre Muriel Salmona dans le cadre du réseau violences faites aux femmes du 18ème sur le thème : L'enfant victime de violence conjugale

une équipe réalisant un film-documentaire sur les violences conjugales participera et filmera cette réunion




Le 10 avril paraîtra chez Dunod Le livre noir des violence sexuelles de Muriel Salmona et son blog : http://lelivrenoirdesviolencessexuelles.wordpress.com

Un dossier de la revue Santé mentale sur le traumatisme du viol coordonné par Muriel Salmona sortira pour le numéro d'avril.

Une interview à Pratis TV avec Cristelle Joly sur la sortie  du livre Le livre noir des violence sexuelles de Muriel Salmona est prévue début avril et sera diffusée en vidéo


L'association avec la Dre Muriel Salmona a participé à plusieurs documentaires TV qui seront diffusés en avril et en mai.

Sont prévues en avril, mai et juin de nombreuses interventions et conférences à Paris, Clamart, Colmar, Cherbourg, Pau, Le puy en Velay, Fleury-Mérogis, et 2 journées de formation en Belgique. 

Et des émissions
sur RFI, Radio-Libertaire, RT, Pratis TV, France 5, etc.





jeudi 21 février 2013

Nouveau Témoignage du 21 février 2013 d'une jeune femme victime d'inceste paternel pour le blog du livre noir des violences sexuelles, "Lettre à ma mère"



Témoignage publié également sur le blog 
de l’ouvrage de la Dre Muriel Salmona : Le livre noir des violences sexuelles à Paraître chez Dunod le 10 avril 2013
sur la page Témoigner

Témoignage d'une jeune femme victime d'inceste paternel : lettre à ma mère


Septembre 2004, Lettre à ma mère

Je t’écris cette lettre car j’aurai dû te l’écrire il y a déjà longtemps. Sans doute que le courage m’a manqué, ou peut être est-ce la peur de te perdre définitivement qui m’a retenue.

J’aurai pu te parler de vive voix, mais je suis comme toi. Je suis lâche, je n’en ai pas le courage. Le courage, c’est beaucoup de choses à la fois, beaucoup de choses qui certainement m’ont fait défaut toutes ces années. Toi, tu es dotée de cette belle qualité, celle de savoir faire des choix. La solitude ne te pèse pas. Quand tu es en colère, il t’arrive de prononcer des phrases qu’aucune mère ne devrait jamais prononcer. « J’ai suffisamment de caractère pour vivre sans voir mes enfants ». Est-ce donc cela avoir du caractère : nier l’existence de sa chair ?

Quand j’étais enfant, je ne savais pas me passer de toi. Je t’admirais. Je n’imaginais pas la vie sans toi. J’aurai touché les étoiles pour avoir un regard de toi. Quand j’ai décidé, à l’âge de quinze ans de mettre fin à mon calvaire, j’ai tout d’abord pensé à la mort. Mais comment mourir à quinze ans ? Je l’ignorais. Quand enfin j’ai parlé, je voulais juste dire stop ! Respirer ! Je me souviens de ton regard à jamais gravé dans ma mémoire, de tes paroles si dures à entendre. J’ai cru que le monde était en train de s’ouvrir sous mes pieds quand violemment tu m’as hurlé de me taire.  Égale à toi-même tu achevais ton œuvre de destruction et de négation. Détruire toute estime qu’il pouvait me rester de moi-même était ton unique but. Je t’entends encore dire : « S’il a vraiment fait ça, c’est de ta faute, si tu n’avais pas passé ton temps à te frotter sur ses genoux, rien de tout cela ne serait arrivé ». Que m’avais tu dis là ? J’étais donc coupable ? J’ai suivi mon père à la gendarmerie tel un fantôme et durant ces longues heures je t’attendais encore, attendant que tu passes la porte et que tu viennes à mon secours. Maman, où étais-tu ?

Comment as-tu pu nier à ce point ma naissance ? 

Le temps n’a pas guéri mes blessures. Chaque jour, je pensais à toi, je me demandais pourquoi c’était moi qui méritais ta colère et ton rejet et pas lui. Étais-je donc si coupable ? Je ne parvenais pas à comprendre. J’ai attendu longtemps un courrier de toi, un coup de téléphone, un signe, quelque chose qui m’aurait rassurée, n’importe quoi. Tu as choisi de te séparer de tes deux enfants pour ne pas perdre ton mari qui a fini par t’abandonner malade.

Je suis sûre que tu as dû beaucoup souffrir de ce qu’il t’a fait vivre. Je sais que tu le craignais, mais curieusement je n’arrive pas à ressentir de compassion pour toi. J’aurai tendance à dire : « qui ne veut pas voir se charge bien de s’aveugler ».

A quel point a-t-il fallu que tu les fermes les yeux pour ne rien voir de ce qui se passait sous ton toit, à côté de toi, pendant que tu faisais la vaisselle ou que tu regardais la télé ou que sais-je ? Comment as-tu fait pour ne pas remarquer ses allées et venues de l’étage au rez de chaussée, pour ne pas entendre ce que je disais, pour ne pas comprendre ce qui se passait ? Tu ne pouvais ignorer quand il quittait ton lit en pleine nuit pour ne revenir qu’une demi-heure plus tard. Et tous ces cauchemars que je faisais, te semblaient-ils si anodins ? Je te suppliais de ne pas me laisser seule en bas. A quel point a-t-il fallu que tu fermes tes yeux, avec quelle intensité, pour ne rien voir ? Peut être que tu ne voulais pas voir, peut être que tu savais déjà, que tu acceptais ? Ce sont toutes ces questions que tu m’as laissées, des questions vides, sans réponses.

 Je ne t’aime pas, je ne t’aime plus. Trop de colère en moi. Je suis sûre que c’est dur pour toi de te retrouver seule. Je n’en doute pas un seul instant. Je sais également que cela doit être dur pour toi de ne pouvoir parler de lui à quelqu’un de proche. As-tu quelqu’un de proche d’ailleurs ? Tu te plains de ne pas nous voir beaucoup, mon frère et moi, mais  te rends-tu compte du fardeau que tu nous as laissé porter depuis cette époque, toutes ces années de silence et de mensonges. 

Il te faudra un jour apprendre à vivre avec notre colère quand elle t’envahira et te submergera de sa retenue. Il te faudra laisser ton sale orgueil de côté.

Qui a-t-il été pour nous, un père ou un bourreau ? Le sais-tu seulement ? Nous l’as-tu demandé un jour ? Sans doute a-t-il été les deux.

Qui a-t-il été pour moi ? Que sais-tu de ce qu’il me faisait, de ce qu’il me disait ? As-tu idée de ce qu’étaient mes nuits ou même mes journées ? Comment as-tu pu le regarder en face et continuer à faire l’amour avec lui, lui donner un autre enfant. As-tu pensé à protéger ton autre fille ? Comment étais-tu aussi sûre que je mentais ? La 1ére fois j’ai cru mourir, son sexe dans mon corps comme un couteau acéré puis les autres fois ont suivis et j’ai appris à disparaître, plus de corps, plus rien… 

A présent que j’ai appris à m’éloigner de toi, à moins souffrir de ton absence, de ton manque de dialogue, d’amour,  je peux enfin te dire ce que je ressens. Il me coûte de ne pas être proche de toi car malgré tout je t’aime même quand j’affirme le contraire. Il me coûte aussi de ne pas te voir.

Ma vie a été lourde de conséquences, de ces années d’enfance et de vie que vous m’avez volée. Tu n’es pas moins responsable que lui, bien heureux qu’il est, grâce à toi, libre d’abuser à nouveaux. Qu’avez-vous fait de ma vie ? Comment devenir une femme ?

J’ai cessé de me sentir coupable, vous l’êtes tous les deux : lui par l’acte et toi par ton silence. J’espère qu’à présent le chemin s’est fait dans ta tête et que tu vas enfin ouvrir tes yeux. Sont-ils scellés ? Et maintenant qu’il t’a quittée, combien d’orgueil te faut-il encore pour ne pas m’en parler, pour ne pas me reconnaître, pour ne pas demander pardon, pour ne pas tenter la réparation de mon être? Pourquoi as-tu choisi de me faire porter un tel poids pour protéger ta petite vie misérable. Une mère se doit de protéger son enfant, c’est ce que j’ai toujours essayé de faire…

 Tous les jours, dans ma relation envers les autres, envers les hommes, envers mes enfants, il me faut faire des efforts pour savoir si je fais bien, si mes réactions sont celles de n’importe qui. J’ai toujours peur d’être démasquée. Je ne sais pas être comme les autres femmes ni penser comme elles. Je ne sais que faire des regards des hommes. Je les désire mais je les crains. Je crains la douleur, l’abandon, la peine, la jouissance. Je sens sur moi une odeur de mort et ma peau me fait mal. Il ne s’est pas écoulé un jour, depuis sans que j’y pense. J’ai toujours des flashs, des angoisses et ces envies de partir, de mourir de disparaître. Ne crois pas que ça sorte de mon imagination, tout mon corps se souvient, mon esprit aussi, et bien que j’aie souvent pensé que j’avais rêvé, cela s’est bel et bien passé ! Il faut que tu l’entendes à présent !

On ne se sépare pas de son enfant comme ça, on se doit de chercher la vérité, même si elle est lourde à supporter. L’as-tu seulement cherchée ne serait ce qu’une minute ?

Comment as-tu pu continuer ta vie, comme s’il ne s’était rien passé, en faisant semblant, sans jamais te poser la question : « Et si elle disait la vérité ? »

C’est ça que je n’ai jamais compris. Comment l’amour rend-il suffisamment aveugle pour ne pas voir la détresse de ses enfants ? Avais-tu peur de te retrouver seule ?

Il m’a fallu des années pour avoir le courage de te dire ça, et je dis bien le courage, car à présent je saurai te perdre et me passer de toi. Si mes propos te contrarient, si ton orgueil est touché, alors tant pis car je ne peux plus me taire. Je n’ai pas de haine, ni envers lui, ni envers toi, simplement de la peine, beaucoup de peine, d’incompréhension et de colère.

Il suffit parfois de pas grand-chose pour apaiser, de quelques mots, d’un peu de compassion, de si peu de choses quand on aime, mais quand on attend pendant des années ce « pardonne-moi » qui n’arrive jamais, il arrive que l’amour s’étiole petit à petit, pourtant l’amour ne connaît pas de limites, tu es bien placée pour le savoir.

Tu feras de cette lettre ce que tu en voudras. Je sais que tu ne répondras pas, car c’est ce courage là que tu n’as pas. Tu ne pourras plus prétendre ignorer les choses ou faire semblant qu’il ne s’est rien passé, me parler de tes voisins ou du temps. Chaque fois que tu croiseras mon regard tu sauras qu’à présent tu n’es plus si grande, que tu es devenue si petite, moins admirable. Tu as du temps maintenant devant toi.

Il faut bien que je me libère un jour puisque toi tu ne veux pas le faire, que j’ôte moi-même les chaînes qui me relient à ton utérus. Je sais que tu n’es pas une personne stupide, que tu t’es posé beaucoup de questions. Moi, j’aurai voulu entendre de ta bouche que tu vivais avec lui en connaissance de cause, que c’était ton choix de lui pardonner. 

J’aurai accepté ton choix, mais ce silence, ce silence odieux que tu m’as imposé, c’était un silence assourdissant qui me plonge encore vers des abimes vides, vides de moi de toi et des autres.

Ta fille.





samedi 16 février 2013

Journée européenne des victimes le 22 février 2013 organisée par l'ANPRV à Paris 4ème place Louis Lépine

Le 22 février 2013


JOURNÉE EUROPÉENNE DES VICTIMES


Organisée par 
l'ANVPRV
l'Association Nationale Pour la Reconnaissance des Victimes 
Place Louis Lépine
Paris 4ème
Face au Palais de Justice

Village ouvert au public de 10 à 18h,
Avec des ateliers de préventions, des conseils juridiques, aide psychologique, information auprès des associations
Avec 28 associations présentes : associations d'aide aux victimes, de lutte contre les violences faites aux femmes, de protection de l'enfance, centres de soins

Lâcher de ballons à 13 h

y tiendra un stand






Témoignage d'une jeune femme victime d'agressions sexuelles commis par un kinésithérapeute qui vont faire remonter à la mémoire un viol incestueux dans l'enfance qu'elle avait oublié




Témoignage publié également sur le blog 
de l’ouvrage de la Dre Muriel Salmona : Le livre noir des violences sexuelles à Paraître chez Dunod le 10 avril 2013
sur la page Témoigner

Témoignage, 16 février 2013
Envoyée par un médecin de la douleur, je vais alors en rendez-vous chez un kinésithérapeute dont on m’avait dit qu’il pratiquait la fasciathérapie, une méthode qui pouvait aider à soulager mes douleurs musculaires. Je pris contact avec lui avant l’été, vu nos vacances respectives et le caractère non urgent n’étant pas douloureuse à ce moment là, mes douleurs étant périodiques, on convint que je le recontacte au mois d’août. Quand je le rappelle celui ci me dit se souvenir de mon précédent appel et l’on convint alors d’un premier rendez-vous. Je lui ai expliqué ma pathologie longuement, ainsi que les divers soins en cours ou passés. J’insistais sur le fait que le moindre toucher pouvait m’entrainer des douleurs, que nombre d’examens médicaux m’ont déclenché des douleurs importantes… Quand je lui parlai des allodynies que je pouvais avoir, celui-ci me répondit « vous croyez que je vais oser vous toucher ? » devant mon air interrogatif, il me répondit alors « non, non, ne vous inquiétez pas ». Après ce long échange, celui-ci me dit qu’on allait passer à côté, il m’a dit qu’il allait écouter ce que mon corps lui disait et faire en fonction. Je me déshabille et je me suis tout de suite senti mal à l’aise, son regard, son attitude. Etonnée de ma réaction, ayant plus que l’habitude d’avoir affaire à des professionnels de santé, et rarement déstabilisée par un excès de pudeur, je me rassurais tout de suite intérieurement me disant que j’étais là pour des soins de kinésithérapie, que je n’avais pas à m’en faire pour mon physique et que des patientes, il en avait vu d’autres.
Lors de ce premier rendez-vous, il appuie à différents endroits de mon corps et lorsque le relâchement musculaire se fait, il me dit merci avec un grand sourire. Quand il arrive au niveau du ventre, il pose une main sur le ventre et m’explique qu’il a besoin d’un autre point d’appui pour déverrouiller et là il dépose une main en partie sur ma poitrine. Ensuite, il se met assis derrière ma tête et en étirant les muscles pectoraux avec le bas de sa paume, ses doigts se retrouvent contre ma poitrine. J’ai le réflexe de relever la tête pour voir exactement ce qu’il fait. Là au bout de quelques instants, il enlève une de ces mains la met sur mon front et me rabaisse la tête comme pour m’empêcher de voir où est ce que c’est, pour ne pas que je me fasse mal au cou… Je termine la séance sans rien dire mais en estimant qu’il faut que je me méfie la(es) prochaine(s) fois et que si cela se reproduit, il vaudra mieux changer de kiné. Surtout qu’à la fin de cette séance, je le vois me regarder d’un air vicelard, sentant son envie de mettre ses mains sur mes seins. Il me dit « j’ai mis mes mains un peu partout… est ce que vous avez l’habitude de ce genre de toucher … » « euh…non »…
Mes douleurs reprennent, ce rendez-vous me semble indispensable pour être soulagée, j’y retourne donc et oublie peu à peu mes appréhensions et puis la séance se passe normalement mais pas la suivante, où des gestes me semblent bizarres, non nécessaires au niveau de ma poitrine, du pubis, de mes lèvres, de mes yeux, de mes pieds ; mais, c’était tellement insidieux, et puis j’avais mal à la cage thoracique, aux yeux, à la mâchoire, aux jambes… cela durait une fraction de secondes, le temps que je réalise ce qui était en train de se passer, il avait repris ses gestes médicaux, je me convaincs alors moi-même de me faire des idées, une mauvaise interprétation mais il s’en suivait toujours une appréhension de la séance suivante, qui, celle-ci se passait normalement, pourquoi ne pas y retourner alors… Et puis, il y avait des paroles «  je vous remercie de la confiance que vous m’accordez » alors que justement j’étais plus que sur la défensive «  je sais que ce n’est pas facile pour vous une main qui se pose… » et d’autres, plus incompréhensibles, une fois où je ne comprenais pas ce qu’il faisait une main sur mon ventre, rien d’équivoque dans ce geste cette fois, je soulève sa main en lui demandant des explications, il me baraguine quelque chose d’incompréhensible, remet sa main, limite se réendort,  il y avait une odeur forte ce jour là, alcool ?? une autre fois il y a eu un enfin plusieurs « oh le morceau ! », mais qu’est ce qu’il dit…
Allongée sur cette table d’examen, je ne pouvais pas me relever toute seule, je me retrouvais donc coincée, comme la fois, à l’avant dernière séance, marchant avec des béquilles dans son cabinet où mes jambes refusèrent d’avancer et que je l’ai vu s’approcher de moi, non pas pour m’aider comme je le pensais. Je me suis rendue compte qu’il allait m’embrasser, je réussis à trouver la force au plus profond de moi de me dégager. Jamais auparavant, je ne m’étais rendue compte que mon handicap, périodique, me fragilisait et pouvait m’empêcher de me défendre.
Et là je retourne chez moi, angoissée, on est vendredi, en automne, j’ai dû effectuer une douzaine de séances avec lui et j’ai rendez-vous lundi. Ce week-end fut atroce, je commençais à me rendre compte de tout ce qui c’était passé depuis le début mais en même temps, je me disais que cela n’était pas possible. Et puis, il y avait ce mélange de sensations de soulagement apporté par ces gestes médicaux et le reste que je ne comprenais pas, qui me mettait mal, qui commençait à tourner en rond dans ma tête. J’ai l’impression de devenir folle, je ne comprends pas, je ne me comprends pas, et en même temps, vu tous les médecins, kiné, ostéo, qui m’ont déjà pris en charge… je sais ce qu’est un geste médical vis-à-vis de ma pathologie, et puis je suis infirmière, je sais quand même distinguer un geste médical ou non… et puis ce raisonnement même est stupide, les gestes étant parfois très nets, oui les muscles, il y en a partout mais le sein et le clitoris, ce ne sont pas des muscles à ce que je sache… ça me parait ridicule en le disant comment n’ai-je pas pu prendre le recul nécessaire plus tôt, m’en rendre compte, stopper les séances… 
Je ne réalisais pas encore vraiment. Plus l’heure du rendez-vous approchait, plus j’angoissais, je l’annule ou pas, non car je ne veux pas l’avoir au téléphone, j’y vais ou pas… Et là, je finis par décider ou du moins, le temps de réflexion imparti étant dépassé, je m’y rends mais décidée à surveiller le moindre geste.  Dès le début, je commence à regretter d’être venue. A un moment, je baisse la garde, il bascule mon bras en arrière, je ne suis pas capable de le remettre en avant, et là je ne sais pas vraiment ce qu’il fait avec ma main gauche, c’est qu’une histoire de sensations, j’ai envie de crier non non je veux pas, mais en même temps, je me dis que c’est trop tard, que je ne peux pas bouger, j’ai peur que ce soit pire si je dis quelque chose, j’ai peur qu’il soit violent, je n’ai plus qu’à attendre qu’il termine. Je trouve alors la force de me relever, je me rhabille, je prends mes affaires, et pars avec mes béquilles. Je suis dans le bus pour rentrer chez moi, je regarde ma main, elle est sale, je suis sale. Je suis mal…
Je cherche à joindre une amie au téléphone le lendemain, pas disponible à ce moment là. Ma mère m’appelle entre les deux, ça va pas/ non/ qu’est-ce qui se passe ?/ un problème avec le kiné/ lequel/ euh… des euh … gestes déplacés/c’est grave ?, mais répond moi/il ne m’a pas violé si c’est ce que tu veux savoir /tu dors, tu manges/ non/ faut que t’en parle à quelqu’un/à qui t’en parlerais/à ton médecin traitant/ non c’est un homme, et il me suit depuis peu de temps/au médecin de la douleur/peut-être/je te rappelle/Bon, alors, la psychologue qui te suit au centre de la douleur ne  travaille pas aujourd’hui, sa collègue de la clinique, ne peut pas te recevoir, j’ai réussi à avoir un rendez-vous avec le médecin de la douleur. 
La consultation débute. Il s’est passé quelque chose avec le kiné, des gestes limites, déplacés… c’est quoi cette histoire, bon je fais rentrer votre mère. Elle ne m’en a pas dit plus. J’entends l’infirmière dire que je suis en état de choc. Qu’est ce que vous avez pris, vous avez pris quelque chose ? non, enfin mon traitement. Bon, point avec la psychologue demain. J’ai très peu réussi à parler à la psy, je semble prendre le dessus pendant 3 jours puis le physique ne va pas, ambulance car je ne peux pas marcher, 12h aux urgences, l’urgentiste veut m’hospitaliser en médecine générale, le médecin de garde ne veut pas faire l’entrée, il me braque, moi je ne suis pas médecin de la douleur, je ne vois pas ce que je peux y faire, on est le week-end, après une longue, très longue parlementation, on me transfère dans le service où j’entends le médecin s’exclamer qu’il avait dit qu’il ne me prenait pas. Au final, le brancardier lui montre les papiers, me rassure, me dit que l’équipe sait que je suis là et le médecin aussi et qu’ils vont s’occuper de moi. Le lendemain, ce médecin homme avec lequel, cela avait été plus que houleux, vient pour m’examiner, ceci dit, les propos et les gestes étaient tout à fait adaptés ce dimanche. C’est quelques heures plus tard, dans le début d’après-midi, que je me sens mal, une grosse crise d’angoisse, c’est la première fois que çà m’arrive, je sonne, l’infirmière arrive, on se connait, c’est une ancienne collègue, qui m’avait aidée et soutenue lorsque je travaillais dans ce service 4 ans plus tôt, à mi-temps thérapeutique et que c’était plus que compliqué avec mes douleurs d’assurer mes 8h de poste. Elle me reconnait, me met à l’aise, et j’arrive à lui dire que le kiné qui me suivait a eu des gestes déplacés envers moi et que l’examen de ce matin a déclenché çà à distance. Elle me dit que les internes en ce moment sont des femmes, qu’il y a aussi le docteur intel mais que je ne suis pas dans son secteur. Tu peux demander à ce que ce soit des femmes qui te suivent. Demande effectuée le lendemain, pas trop le choix, ai du sortir de la pièce quand le médecin homme s’occupait de la voisine de chambre, tellement çà m’angoissait et pourtant je le connaissais… les crises d’angoisses viennent 4-5 fois par jour et je commence à avoir des flashbacks. 
24-48h après, un autre type de flashback arrive par moment, ce n’est pas le kiné, mais un oncle, le mari de la sœur de mon père, et je suis enfant, j’ai 10 ans, une agression sexuelle commence à apparaître, au bout de deux mois, et de nombreux flashbacks, réveils nocturnes en cris ou en pleurs, je me souviens de toute la scène de viol que j’avais « enfouie ». C’était un dimanche après-midi d’août 1992, j’étais allée avec mes parents chez mon oncle et ma tante, je n’ai pas le souvenir de les avoir vu avant, les relations familiales étant déjà complexes avec mon oncle. Mon oncle était très proche de moi, trop proche de moi, « collant ». Puis, je me suis retrouvée avec mon cousin dans la salle de jeux, les adultes étaient ensemble ailleurs, à l’étage me semble-t-il. Je jouais avec mon cousin de 4 ans, on était debout face à face devant une table de jeux, un jeu en bois que je ne connaissais pas et que j’appréciais, j’étais dos à la porte face à la fenêtre. Mon oncle est arrivé dans mon dos, il a commencé à m’enlacer, à m’embrasser dans le cou, je me débattais, je lui demande de me lâcher, je voulais continuer à jouer avec mon cousin, il me serrait de plus en plus fort, je ne pouvais plus tenir les pièces du jeu, il m’éloignait de la table en me tirant par l’arrière, je revois le regard interrogatif de mon cousin. Mon oncle m’a dit viens à côté, on va jouer, pourquoi qu’est-ce qu’il y a comme jeu à côté, il y a une chambre. Mon oncle a sa main serrée au niveau de mon épaule gauche, il dit à mon cousin de prendre un autre jeu, l’emmène dans un autre coin de la pièce sans me lâcher et m’emmène dans la chambre. Le dessus de lit est d’un blanc étincelant. Il me demande de me déshabiller, je ne veux pas enlever ma culotte, je me retrouve contrainte à le faire. Puis je me revois allongé sur le lit du côté de la fenêtre, sur le côté, il est face à moi, nu également. Il me fait lui caresser son sexe puis lui faire une fellation, je lui dis que je ne veux pas, il me force à continuer, me dit que c’est des jeux d’adulte, mais que lui m’apprend car il pense que je suis en âge. Puis il met sa bouche sur mon clitoris, je vois la scène de l’extérieur, je suis debout à côté du lit et j’observe ce qu’il me fait puis il introduit un doigt dans mon vagin. Pourquoi me fait-il çà ? il est en moi ! Cette sensation… Il me roule une pelle, il m’empêche de parler, beurk, c’est dégueulasse, lâche moi la langue, oh et avec ma bouche, tout à l’heure il m’a fait faire… c’est plus ma bouche, elle ne m’appartient plus. Il termine enfin de m’embrasser… et me dit c’est bon tu peux te rhabiller, je m’exécute. Je rejoins mon cousin dans la pièce d’à côté, j’ai l’impression qu’il n’a pas bougé depuis qu’on l’a laissé, je reste assise en face, je ne dis rien, son regard interrogateur… 
J’avais 14 ans, c’était un repas de famille chez ma mamy, j’étais seul avec mon cousin à écouter des disques. Il est arrivé et s’est rapproché de moi, et je me suis reculée mais j’avais un mur juste derrière moi, je me suis trouvée coincée contre le mur,  la porte était derrière lui. Que c’est il passé, je n’en ai aucun souvenir, une vague impression qu’il m’a touché la poitrine et embrassée, mais j’en suis pas sûr. 
C’était il y a quatre ans environ, j’avais 26 ans approximativement, je faisais mon marché, et je ne sais pas d’où il est arrivé, son œil de lynx avait dû repérer sa proie de loin… Mon oncle commence à engager la conversation et au fur et à mesure il se rapproche de moi, je me retrouve coincée contre une étal du marché, je cherche de l’aide du regard, un homme s’est rapproché, mon oncle s’est reculé et est parti. 

mercredi 13 février 2013

Nouveau témoignage d'une femme victime d'inceste pour le blog Le livre noir des violences sexuelles avec des extraits de sa plainte auprès du procureur un an après la mort de son agresseur



Témoignage publié également sur le blog 
de l’ouvrage de la Dre Muriel Salmona : Le livre noir des violences sexuelles à Paraître chez Dunod le 10 avril 2013
sur la page Témoigner


Mon témoignage, 13 février 2013.
Je suis née en 1957
Je suis victime de mon père de ma plus tendre enfance jusqu'à mes cinq ans.
Comme de nombreuses victimes j’ai « oublié » ce traumatisme au plus profond de ma mémoire.
J’ai grandi dans une famille mise à huis clos par ce père tyrannique, avec un profil manipulateur, pervers narcissique.
 Ma mère soumise est déjà bien détruite par une mise sous emprise de son époux et réduite aux tâches ménagères et à « l’éducation » de ses huit enfants. Etant la dernière née j’ai reçu pour héritage les méfaits installés au sein de ce fracas émotionnel.
Je me suis construite sur un terrain toxique des plus destructeurs.
Une scolarité désastreuse et une mise à l’écart de l’enfance puis d’une adolescence tristement meublé de cauchemars, de phobies de manque d’estime de soi de non existence et d’aucune valeur où se raccrocher, anorexique et pleine d’idées noires.
J’ai 20 ans et une vie affective désertique puis une descente aux enfers avec un départ de la maison  avec un homme qui n’aura aucune difficulté pour finir le travail paternel (viols et violences  conjugales) cinq années d’errances de non respect de moi-même, de drogues, de conduites à risques, jusqu'à l’overdose. Trois semaines en hôpital psychiatrique, puis suivi thérapeutique,  le psy me maintient  juste la tête hors de l’eau. Dose surélevée de benzodiazépine  et je me dope avec  ce produit : je pratique le nomadisme médical.
Un jour mon conjoint me séquestre dans l’appartement  (j’avais osé parler de séparation) me frappe avec violence, m’insulte et me mets un grand couteau de cuisine sous la gorge. Il est hors de lui et dans son regard je vois sa folie meurtrière.
Je m’enfuis  avec pour seul bien ma voiture et deux valises en carton…
Aujourd’hui je suis en couple avec un mari formidable et nous avons deux fils c’est seulement a quarante ans que j’ai retrouvé la mémoire avec l’aide d’un thérapeute.
Confrontation avec mon père en 2002 et révélation au reste de la fratrie (face à face et en individuel avec chacun de mes frères et sœurs : Résultat indifférences et rejet. Tentatives de manipulations pour me faire taire.

Avril 2010 mon agresseur est mort.
Mai 2011.j’écris une lettre au procureur de la république.
Objet : Dépôt de plainte.                                                                                                                                  

Extraits de cette lettre.                                                                                                                                               
 Ai l’honneur de porter plainte contre mon père …..Sachant que cette plainte n’aura pas de suite, le seul but de ce courrier est d’être entendue par vous et ainsi de me libérer de ce lourd et encombrant héritage.
Déposer ainsi une trace au niveau de la justice pour que tout ce que j’ai enduré ne soit pas inutile.
Ne dit –on pas qu’une victime ne peut se réparer que si elle est reconnue en tant que telle.
Voici donc mon seul recours pour me faire entendre et sortir du monde du Silence.
Les faits :
Toute mon enfance a été marquée par l’isolement et la violence des mots prononcée par ma mère »Putain Saleté Sale crasse » et lorsque j’ai débuté ma thérapie ce sont les premiers mots que j’ai révélés à mon thérapeute.
J’ai eu une scolarité désastreuse. J’étais une petite fille instable, très angoissée et je faisais des crises de nerfs  avec impossibilité de me concentrer. Je suis née en 1957 et hélas à cette époque à la période de ma scolarité aucun enseignant n’a prêté attention à cette petite fille qui était si mal. J’ai donc été mise de côté autant à l’école que dans ma famille, qui disait de moi que j’étais bizarre, étrange, folle.
A 20 ans j’ai quitté ma famille pour suivre mon premier mari, un homme violent. J’ai vécu l’Enfer. J’ai fui le foyer conjugal pour me réfugier et me protéger dans un centre d’accueil pour femmes en détresse.
En 1981 j’ai rencontré mon époux actuel et en 1983 nous avons eu notre premier enfant. Cette naissance a déclenché un véritable séisme intérieur et le début d’une longue et douloureuse thérapie. J’ai mis à jour des souvenirs insoutenables et traumatisants (autres détails réservés au procureur)
Cela se déroulait dans la salle de bains, sans violence, sous forme de jeux et de soins corporels. Le but étant pour lui l’introduction de ses doigts dans mon vagin et l’anus …. (Autres détails réservés au procureur).
Souvenir de cette scène hallucinante ou petite fille je frappais avec violence l’entre jambe de ma poupée avec une fourchette.
Avoir mis à jour ces souvenirs fut si dur que je n’ai pu en  parler, avec l’aide de mon thérapeute, à mon époux que six mois plus tard. Tant j’avais peur d’être prise pour folle !
En 2002 je suis allée voir mes parents. J’ai parlé avec mon père et je l’ai confronté, il ne croisait pas mon regard. Il m’a dit ceci
-J’espère que tu n’en as rien dit à ta mère.
-Je te ferais un procès.
- Je ne veux plus te voir.
Plus tard j’ai vus, un à un, mes frères et sœurs et j’ai fait mes révélations.
Conclusion tous sans exception m’ont tourné le dos et ainsi réduite au Silence.
A ce jour je n’ai plus aucun contact avec ma famille et pas plus avec la famille de ma mère. Mais Tous sont au courant.
Je ne changerai pas le passé, mais cette lettre est pour moi une étape très importante pour enfin tourner la page.
Je suis militante et mon combat est orienté vers les nombreuses victimes qui vivent ce calvaire d’être rejetées et exclues. Quelle douleur inimaginable.

 A ma grande surprise j’ai reçu rapidement la réponse du Procureur

REPONSE DU PROCUREUR le 9 Juin 2011
Madame,
J’ai lu avec beaucoup d’attention votre courrier  en date du 23 mai dernier, dans lequel  vous avez souhaité m’exposer les abus sexuels incestueux dont vous  avez été victime au cours de votre enfance, de la part de votre père aujourd’hui décédé.
Je suis naturellement sensible à votre démarche, et je tiens à vous informer que si votre plainte sera effectivement classée sans suite, elle fera l’objet, à votre nom, d’un enregistrement au bureau d’ordre national qui répertorie l’ensemble des procédures pénales traitées sur le territoire national. La Justice conservera donc, conformément à votre souhait, la trace des actes que vous avez souhaité dénoncer officiellement aujourd’hui.
Je me permets d’ajouter, à titre personnel, que je suis heureux de constater que vous avez su trouver dans la parole et l’engagement au service d’autres victimes de faits similaires, une réponse au traumatisme que vous avez subi.
Je vous prie d’agréer, madame, l’expression de toute ma considération.

Voilà mon témoignage et un ENORME REMERCIEMENT à Muriel pour son engagement et sa ténacité.

lundi 11 février 2013

Nouveau témoignage de Noëlle Le Dréau auteure du livre Après l'inceste paru chez Dunod en 2012



Témoignage publié également sur le blog 
de l’ouvrage de la Dre Muriel Salmona : Le livre noir des violences sexuelles à Paraître chez Dunod le 10 avril 2013
sur la page Témoigner


Il y avait 45 ans que je marchais à côté de ma vie !
Ma famille, pourtant "bien pensante" et "bien sous tous rapports" a explosé lorsque, tétanisée, j’ai enfin osé lui dire, à cinquante ans, avoir été victime d’inceste paternel.
 Ma mère, ma fratrie, mes tantes…, ainsi que... deux de mes trois enfants pourtant adultes, n’ont pas avalé le morceau !
C’était en 1996.
En sortant le secret de son tombeau, je n’avais pas imaginé ma mythique « Famille unie » plastifier mon vécu dans le déni, s’enrouler ainsi sur elle-même, d’un seul Corps, se/me mettant en quarantaine. S’excluant, m’excluant. Violemment. Me traitant de folle.
Démanteler ce fatras de mensonges déversés contre moi !
Le temps vint ainsi pour moi de ne plus me laisser être vaincue par ce chaos, par ce vide creusé, par ces relations parties en lambeaux, ces valeurs désagrégées comme si rien de sensé n’avait jamais compté entre nous, grands et petits.
Je fis nombre de thérapies, écrivis un livre qui me nécessita douze ans de recherches, d'exigences d'analyse, de rédaction, (APRES L'INCESTE, Comment je me suis reconstruite avec la psychogénéalogie, InterEditions).
Je me sentis enfin reconnue notamment lorsque la Dre Muriel Salmona  accepta de préfacer mon livre,  et lorsque je fus demandée pour intervenir pendant 1h30 aux 3° ASSISES PREVENTION ADDICTIONS ADOLESCENCE 2009 Ancenis/Nantes/Angers,
puis auprès de magistrats et experts au cours du Colloque de Vigilance Enfance Angers 2011 : L’INCESTE, LA DERIVE INCESTUEUSE, Quelles évolutions, quelles réalités et réponses de la société :  Psychogénéalogie, Transmissions Reproductions, Quelle prévention possible ?", (Organisé par la Protection Judiciaire de la Jeunesse Maine et Loire/Sarthe/Mayenne). De même les nombreux courriers témoignages d'amis face-book se retrouvant dans ce livre, me remerciant pour l'aide qu'il leur apportait furent pour moi d'un soutien inouï.

Mais ni la reconnaissance ni les thérapies n'ont pu empêcher mon corps d'absorber ces traumas s'ajoutant à ceux de mon enfance.
Si j'ai réussi à combattre et survivre aux violences de mon enfance, puis aux violences psychiques du rejet familial, les dépasser même assez souvent, mon corps éprouvé en porte les douleurs et bien des vicissitudes.
Je me sens cassée. Désemparée.
Noëlle Le Dréau, 66 ans.
Noëlle Le Dréau

Auteure de
APRES L'INCESTE
comment je me suis reconstruite avec la psychogénéalogie.
 InterEditions Dunod

http://www.amazon.fr/Après-linceste-Comment-reconstruite-psychogénéalogie/dp/2729611835

06 79 73 13 75
 http://www.facebook.com/profile.php?id=1229754846
www.racontemoimonarbre.com

Pour lire la préface du livre Après l'inceste de Noëlle Le Dréau de la Dre Muriel Salmona cliquez ICI