lundi 3 janvier 2022

Bilan 2021 de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

 Bilan 2021 de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie 


Bonne Année 2022 !


Bilan à télécharger en PDF sur le site ICI


À toutes les victimes de violences et de discriminations nous pensons très fort à vous, nous admirons votre courage et votre détermination, nous vous assurons de tout notre soutien, nous allons continuer de nous battre à vos côtés, nous sommes plus que jamais déterminé·e·s à faire avancer votre cause et à porter la voix de celles et ceux qui ne peuvent pas se faire entendre. Nous rendons un hommage à toutes elles et ceux qui ne sont plus là.


À tous nos adhérent·e·s un immense merci pour votre fidélité, votre soutien, vos généreux dons et votre précieuse participation aux actions de notre association, en cette fin 2021 le chiffre des mille adhérent·e·s a été dépassé puisque vous êtes au 1er janvier 2022 : 1006 !


À toutes celles et ceux qui suivent nos combats, nos actions et nos publications sur le site de l’association et sur nos réseaux sociaux, un grand merci pour votre confiance, votre soutien et votre participation à nos campagnes et pétitions, :

  • le site memoiretraumatique.org de notre asso a comptabilisé en 2021 plus de 725 500 pages vues. Soit 60 500 par mois en moyenne 
  • notre blog Stop aux violences conjugales a comptabilisé plus de 150 000 vues
  • notre page FB de l’asso a 17 884 personnes abonnées
  • notre page Twitter a 22 250 personnes abonnées

Et vous êtes plus de 107 000 a avoir signé la pétition de notre campagne contre l’impunité des crimes sexuels, plus de 67 400 a avoir signé la pétition de notre campagne pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels, plus de 91 240 a avoir signé la pétition de notre campagne Stop aux violences faites aux enfants


À tous nos partenaires associatifs et institutionnels, à la Fondation Erié, à toutes et tous les militant·e·s, nous sommes été fièr·e·s et heureux·ses de notre riche collaboration et de tout le chemin parcouru depuis tant d’années. Nous allons avec vous continuer notre combat et nos plaidoyers. Tout au long de l’année avec Marie Rabatel présidente de notre association partenaire l’AFFA (Association francophone des femmes autistes) - dont je salue le travail extraordinaire - nous avons œuvré pour briser le déni qui entoure les violences sexistes et sexuelles faites aux personnes en situation de handicap et de vulnérabilité que ces violences soient intra-familiales, conjugales ou institutionnelles (elles subissent de 4 à 6 fois plus de violences suivant s’ils elles sont mineures et si elles présentent un handicap mental ou neuro-développemental) et pour améliorer leur protection, leur prise en charge et pour lutter contre l’impunité dont bénéficient leurs agresseurs, dans le cadre de groupe de travail, de la MIPROF, de la CIIVISE (commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants) dont nous sommes toutes les deux membres, d’auditions, de créations d’outils (fiches, modules), d’enquêtes, de formation, d’interviews, d’interventions, de débats, etc. Et avec de nombreux partenaires nous avons continué notre lutte contre les violences et les discriminations et contre l’impunité des violences sexistes et sexuelles, pour l’amélioration des lois, pour l’imprescriptibilité et la levée de prescription en cas d’amnésie traumatique, pour l’amélioration de la protection des victimes et de leurs enfants, pour l’amélioration des soins des victimes et de leurs aides et réparations (formation des professionnels, création de entre de soins spécifiques) qui sera l’objet d’une de nos campagne 2022.


Aux membres de notre bureau : Sokhna Fall et la Dre Judith Trinquart pour leur investissement, leurs interventions, publications et formations ainsi que leur précieuse expertise dans leurs domaines respectifs (ethnologie, violences faites aux enfants et prise en charge des psychotraumatismes, pour Sokhna Fall, violences du système prostitutionnel et pornocriminel, expertise médico-légale pour les victimes de violences et les demandeur.euses d’asile, addictologie pour Judith Trinquart) ; ainsi que Jean-Pierre Salmona, notre webmaster grâce à qui le site est aussi performant, continuellement enrichi et actualisé, et qui est également notre trésorier, et qui nous offre ses compétences de traducteur et de correcteur, sans qui l’association ne serait pas ce qu’elle est.


Et à toutes les femmes et personnes discriminées qui, dans le monde, subissent de plus en plus de violences, voient leurs droits reculer, leur situation de précarité s’aggraver, nous sommes particulièrement vigilant·e·s et solidaires et nous lutterons à vos côtés et pour vous.


1. Contexte en 2021


Une année 2021 de combats et de réelles avancées malgré un contexte préoccupant avec une aggravation des discriminations et de la précarité et une forte augmentation des violences sexistes et sexuelles et des violences faites aux plus vulnérables !


L’année 2021 a été particulièrement riche en très fortes mobilisations et en avancées. Notre association y a participé activement que ce soit dans le cadre d’auditions, de participation à des groupes de travail et à des commissions (Commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants CIIVISE, Commission scientifique de la chaire internationale Mukwege), de plaidoyers, de campagnes, de pétitions, de publications (tribunes, communiqués, lettres ouvertes, articles, ouvrage, fiches, plaquettes et brochures), de conférence, d'interventions et d’actions de formations, wébinaires, d’information et de médiatisation (nombreuses interviews et participation à des tables ronde, podcasts, émissions radio et TV, débats, documentaires. Tout au long de l’année nous avons développé des projets grâce à vos dons et au soutien financier de la fondation Erié. qui verront le jour en ce début d’année 2022 : 

  • une brochure d’information médicale gratuite sur les violences à destination des plus petits (maternelles et primaires jusqu’au CE2) que le grand auteur pour enfants Claude Ponti qui nous a fait l’honneur de l’illustrer et d’en adapter le texte que nous avons écrit Sokhna Fall et moi-mêmr, et qui a été mis en page par Louise Colomb, 
  • un 3ème module de formation en ligne sur l’accueil et l’accompagnement spécifique des victimes de violences sexuelles, la traduction en langue anglaise du livre noir des violences sexuelles par Kate Rose en vue de sa publication, 
  • une troisième grande enquête sur les représentations des Français·e·s sur les violences sexuelles après #metooinceste qui a été réalisée en collaboration avec Ipsos et dont les résultats seront publiés en janvier 2022 lors d’une conférence de presse.


Malgré le contexte de la pandémie et de ses vagues successives nous avons réussi à maintenir nos activités d’information, de formations sur les violences et leurs conséquences, de plaidoyers pour une amélioration de la protection, la prise en charge et le respect des droits des victimes, et de lutte contre l’impunité. Notre activité a été tout au long de l’année intense, créative et collaborative avec 17 participations à des auditions, groupe de travail, commissions, et 47 interventions dans le cadre de conférences, colloques, webinaires, formations, tables rondes, diplômes universitaires par les Dres Muriel Salmona, Judith Trinquart et Sokhna Fall (toutes trois faisant partie du bureau de l’association) ainsi qu’une conférences de presse lors de la sortie de la 2ème version améliorée et augmentée du premier module, et sans compter les très nombreuses interviews, podcasts, débats et participation à des tribunes, lettres ouvertes, vidéos…


Et dans le cadre du partenariat entre l'association Mémoire Traumatique et Victimologie et l’Hôpital de Montreuil (CHI André Grégoire) la consultation bénévole et gratuite pour les demandeur·e·s d’asile de la Dre Judith Trinquart, secrétaire générale de l’association a pu se poursuivre tout au long de l’année tous les samedi matin de 9h à 15h (voir la description de la consultation plus bas, un chapitre y est consacré).


Nous avons également maintenu notre activité au niveau international avec la chaire internationale de l’université de Liège lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles en situation de conflits (dite chaire Mukwege) dont nous sommes membres du comité scientifique et préparé pour 2022 un congrès à Angers, et notre partenariat très actif avec le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix lors de son passage à Paris (pour la sortie de son dernier livre La force des femmes) pour améliorer la prise en charge médicale et judiciaire des victimes de violences sexuelles avec qui nous menons des projets pour améliorer au niveau international la prise en charge des victimes de violences sexuelles (plaidoyer, groupe de travail, articles, congrès, wébinaires, réunion du comité scientifique),et nous avons soutenu le combat que mène le Dr Denis Mukwege au péril de sa vie pour la Justice et la paix en RDC (campagne pour le rapport Mapping pétition, lettre ouverte au président de la République, comité de soutien) et j’ai eu l’honneur et le plaisir d’assister à sa remise de par le conseil de Paris) Et nous avons participé à un congrès en Suisse avec Médecin du Monde.


Tout au long de l’année avec Marie Rabatel présidente de l’AFFA (Association francophone des femmes autistes) - dont je salue le travail extraordinaire - nous avons œuvré pour briser le déni qui entoure les violences sexistes et sexuelles faites aux personnes en situation de handicap et de vulnérabilité que ces violences soient intra-familiales, conjugales ou institutionnelles (elles subissent de 4 à 6 fois plus de violences suivant s’ils elles sont mineures et si elles présentent un handicap mental ou neuro-développemental) et pour améliorer leur protection, leur prise en charge et pour lutter contre l’impunité dont bénéficient leurs agresseurs, dans le cadre de groupe de travail interministériels, de la MIPROF, de la CIIVISE (commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants) dont nous sommes toutes les deux membres, d’auditions, de créations d’outils (fiches, modules), d’enquêtes, de formation, d’interviews, d’interventions, de débats, etc. 


Avec nos nombreux partenaires nous avons continué notre lutte contre les toutes les formes de violences et de discriminations et contre l’impunité des violences sexistes et sexuelles, pour l’amélioration des lois, pour l’imprescriptibilité et la levée de prescription en cas d’amnésie traumatique (avec l’association Moi aussi amnésie et sa présidente Mie Kohiyama), pour l’amélioration de la protection des victimes et de leurs enfants, pour l’amélioration des soins des victimes et de leurs aides et réparations (formation des professionnels, création de entre de soins spécifiques qui sera l’objet d’une de nos campagne 2022), avec des focus de lutte contre la pédoriminalité, contre les féminicides, contre les violences obstétricales et gynécologiques (avec « Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques», contre le système prostitueur et les violences de l’industrie pornographique (avec le mouvement du nid, OLF et les Effronté-es).


Nous avons soutenu activement les campagnes, pétitions, plaidoyers et actions d’associations partenaires dont nous saluons le travail remarquable concernant les violences conjugales et féminicides, les enfants victimes des violences conjugales, les enfants placés, les violences envers les personnes les plus vulnérables, les violences obstétricales et gynécologiques (avec #StopVOG « Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques»), les violences dans le milieu de la pornographie avec les mises en examen de pornographes et d’acteurs du porno (les associations OLF, le Mouvement du Nid et  se sont portées partie civile contre l’industrie pornographique), la soumission chimique dans les bars (#BalanceTonBar), contre le cyberharèlement, contre la pornocriminalité, contre le système prostitutionel la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle des mineur·e·s, les violences conjugales et les féminicides, et soutenu et participé à la campagne #JusticePourJulie. Nous avons également soutenu les revendications des enfants victimes de violences conjugales devenus grands (sur la déchéance d’autorité) et porté des revendications pour améliorer la protection des femmes victimes de violences conjugales et de leurs enfants.


De nombreuses avancées ont été obtenues grâce aux impressionnantes mobilisations des victimes, de leurs soutiens, des militant·e·s et des associations en particulier féministes (meilleure prise en compte de l’inceste, seuil d’âge du non-consentement, prescription glissante, nouvelle définition du viol prenant en compte les actes buccogénitaux, dépistage systématique des violences en primaire et au collège, forfait de remboursement des consultations de psychologues, amélioration timide de la protection des femmes et des enfants victimes de violences conjugales (mise en place des bracelets anti-rapprochement, enfants reconnus victimes de violences conjugales en cas de féminicide. mais la plupart de ces avancées sont timides et parcellaires et encore faut-il qu’elles soient appliquées et qu’elles bénéficient des moyens humains et financiers nécessaires, beaucoup trop d’enfants et de personnes vulnérables sont exclues d’une protection renforcée de la loi, nous n’avons pas obtenu la suppression de la prescription, ni sa levée en cas d’amnésie traumatique, nous n’avons pas obtenu l’obligation de signaler pour les médecins, de nombreuses directives contraignantes de la convention d’Istanbul ne sont toujours pas appliquées, la police et la justice sont toujours aussi défaillantes pour protéger les victimes et leur rendre justice, nous attendons toujours une grande réforme (df notre Manifeste contre l’impunité des crimes sexuels et les mesures que nous réclamons)… Notons que malgré une mobilisation énorme nous n’avons toujours pas obtenu la déconjugalisation de l’AAH.`


Depuis sa mise en place en mars 2021, la commission indépendante inceste et violences sexuelles CIIVISE présidée par le juge Edouard Durand et Mme Nathalie Martthieu, dont je suis membre, a fait appel à des témoignages de victimes de violences sexuelles faites aux enfants avec un site et des lignes d’appel dédiées, lancé un questionnaire procédé à de nombreuses auditions et de rencontres dans toute la France, organisé un colloque et publié son premier avis « Inceste. Protéger les enfants. À propos des mères en lutte » avec 3 recommandations pour mieux assurer la protection des enfants et du parent protecteur dès les premières révélations  et de façon durable (mesures que nous demandions avec de nombreuses autres associations) :

  1. Prévoir la suspension de plein droit de l’exercice de l’autorité parentale et des droits de visite et d’hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant.
  2. Suspendre les poursuites pénales pour non-représentation d’enfants contre un parent lorsqu’une enquête est en cours contre l’autre parent pour violences sexuelles incestueuses.
  3. Prévoir, dans la loi, le retrait systématique de l’autorité parentale en cas de condamnation d’un parent pour violences sexuelles incestueuses contre son enfant.

Ces recommandations ont été suivi par un décret renforçant l'effectivité des droits des personnes victimes d'infractions commises au sein du couple ou de la famille reprenant une partie de ces recommandations, et une loi est en préparation.

La CIIVISE prépare pour le début de l’année 2022 un deuxième avis. Cette commission est prévue pour effectuer sa mission sur 2 ans. 


Nous poursuivrons en 2022 nos luttes contre les violences sexistes et sexuelles et leur impunité, notre combat pour une imprescriptibilité des crimes sexuels et pour une levée de prescription en cas d’amnésie traumatique, nous lancerons une campagne pour une culture de la protection des victimes de violences, particulièrement des plus vulnérables (plaidoyer pour meilleure connaissance du danger que courent les victimes de violences intra-familiales, conjugales et/ou sexuelles, pour meilleure prise en compte et évaluation et pour une meilleure protection.


Et en ce qui concerne les soins spécifiques pour les victimes, ils sont toujours aussi cruellement insuffisants, les médecins et les autorités sanitaires sont trop peu impliqués même si c‘est enfin en train de s’améliorer (manque de formation et de connaissances sur les psychotraumatismes, manque criant d’offre de soins spécialisés, le secret professionnel reste un obstacle pour le signalement des violences faites aux enfants, aux personnes vulnérables et aux personnes en grand danger, persistance de sexisme et de discrimination au sein du corps médical et de violences dans le cadre du soin, heureusement de plus en plus dénoncées).


En 2022 plusieurs recommandations de prise en charge des traumatismes des enfants victimes dont celle de l’HAS vont être publiées, nous attendons au cours de l‘année la création des 5 centres du psychotraumatisme promis pour les enfants, le déploiement dans chaque département d’unités d’Accueil Médico-Judiciaires Pédiatriques (UAMJP)  et le démarrage d’une expérimentation sur 4 ans pour améliorer le parcours de soins coordonné des enfants et adolescents protégés. En ce qui concerne les violences sexuelles seules une formation systématique et obligatoire de tous les soignants, un dépistage systématique, une information et une sensibilisation du grand public aux violences et à leurs conséquences psychotraumatiques, et la création de centres de prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles (un par département ou par bassin de 200 000 habitants comme le demande la convention européenne d’Istanbul) pourrait améliorer la prise en charge des victimes et leur éviter des pertes de chance intolérables en termes de santé et de qualité de vie.


Nous lancerons en 2022 un plaidoyer et une campagne pour exiger la mise en place en urgence d’une offre de soins spécifiques, accessibles gratuites, par des professionnels formés dans le cadre d’une prise en charge holistique.




Petit historique de l’année 2021 qui démarré très fort en janvier :


Le mouvement #Metoo a enfin eu le retentissement que nous attendions en France avec dès le début de l’année une véritable déflagration lors de la sortie du livre de Camille Kouchner La familia grande dans lequel elle raconte les viols subis par son frère jumeau par son beau-père Duhamel, qui a permis une médiatisation sans précédent d’une situation d’inceste et a fait voler en éclat cet ultime tabou. 


Il était temps, les victimes d’inceste n’en pouvaient plus d’être bâillonnées ! En un week-end, plus de 80 000 tweets ont été postés sous le hashtag #MeTooInceste, avec un retentissement international. Les médias se sont mis résolument du côté des victimes et leur ont donné une large tribune, ainsi qu’à celles et ceux qui se battent quotidiennement pour elles. J’ai à cette occasion été sollicitée pour plus de 150 interviews en quelques semaines par les médias français et internationaux ce qui a été une occasion de porter la voix des victimes et de témoigner des injustices qu’elles subissaient en cascade, et de leurs traumas.


La couverture médiatique exemplaire du livre de Camille Kouchner a permis d’offrir aux victimes d’inceste une légitimité et une sécurité inédites pour témoigner. Elles se sont senties enfin entendues. L’idéalisation de la famille, le déni, la loi du silence et la propagande anti-victimaire des agresseurs et de leurs complices, si efficaces pour faire disparaître les crimes et réduire les victimes au silence, ont soudain été balayés par cette clameur puissante jamais égalée. La société a semblé se réveiller enfin et découvrir horrifiée la gravité de cette criminalité, cruelle, dégradante et inhumaine, comme la qualifie la Cour européenne. Le président de la République lui-même a réagi en postant une vidéo sur le réseau social Twitter, reconnaissant l’urgence d’agir et la nécessité d’un changement radical de société. Il s’est engagé à entendre et protéger les victimes de violences sexuelles dans l’enfance, et à ne laisser aucun répit aux agresseurs, donc à lutter contre leur impunité. Il a tenu des propos forts : « On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seuls ». « Ces témoignages, ces paroles, ces cris, plus personne ne peut les ignorer. Contre les violences sexuelles faites à nos enfants, c’est aujourd’hui à nous d’agir. » S’en est suivie une volonté de réforme de la part du gouvernement et des législateurs, nous avons été reçu·e·s par le Garde des Seaux et par le secrétaire d’Etat en charge de l'enfance et des familles.


Cette forte mobilisation suivi d’un vote a abouti à ce que nous réclamions depuis si longtemps : une protection spécifique et renforcée des enfants vis-à-vis des violences sexuelles, avec le vote de crimes et délits sexuels spécifiques pour les mineurs qui ne nécessitent pas de prouver la violence, la contrainte, la menace ou la surprise, ce qui correspond à des seuils d’âge du non-consentement de 15 ans, et de 18 ans en cas d’inceste. 


Ce vote, 3 mois à peine après #MeTooInceste, associé à la création d’une Commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) dont je suis membre, est une avancée historique, mais il nous laisse déçu·e·s avec un goût amer. 


D’abord parce que cette nouvelle loi n’a pas supprimé la prescription (refus de l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineurs alors que le conseil de l’Europe avait fait une résolution pour exhorter les Etats européens à la voter, refus de faire de l’amnésie traumatique un obstacle insurmontable levant la prescription, seule la prescription glissante a été obtenue), ensuite parce qu’elle exclut de nombreux enfants d’une protection renforcée avec l’ajout malgré notre intense mobilisation de restrictions (avec l’écart d’âge de 5 ans nécessaire entre le ou la mineur.e et l’adulte, avec la nécessité que les adultes aient une autorité de droits ou de faits pour l’inceste), ainsi que de  nombreuses personnes en situation de handicap ou de grande vulnérabilité qui n’ont pas l’âge mental ou le discernement ou les capacités pour consentir, et les quelques mesures annoncées de dépistage à l’école et de remboursement de soins psychologiques ne peuvent pas masquer la faillite totale des institutions pour lutter contre ces violences sexuelles, protéger les victimes, les prendre en charge et leur rendre justice. 


En retour de ce mouvement historique nous avons dû essuyé avec de nombreuses militantes un « baklash » antiféministe et de nombreuses attaques et accusations mais nous ne céderons en rien sur nos revendications et nous continuerons le combat (cf la « Tribune #metooinceste : « A ceux qui n’ont pas besoin de sauver leur vie…" de Muriel Salmona https://stopauxviolences.blogspot.com/2021/04/metooinceste-ceux-qui-nont-pas-besoin.html ).


Depuis la crise sanitaire les chiffres des violences sexistes et sexuelles ont augmenté, Féminicides par Compagnon ou ex a comptabilisé 113 féminicides dans l’année 2021. les consultations de sites pornographiques ont explosé et les dénonciations concernant l’herbergement sur ces sites de vidéos de viols, de revenge porn et de pédocriminalité ont commencé à être enfin prises au sérieux alors qu’une activiste qui avait lancé une pétition pour faire fermer le site de Pornhub et faire poursuivre en justice ses administrateurs lancé par Laila Mickelwait avait recueilli plus de 1 225 000 signatures (pétition que nous avions relayée), un dossier du New York Time qui a mis en cause la modération de la plateforme et la présence de vidéos de pédocriminalité signalées qu’il ne retirait pas, a entraîné le retrait de Mastercard et de visa de la plateforme ce qui a contraint Ponhub a retirer près de 10 millions de vidéos. Le déni commence à se briser sur l’extrême violence, les tortures et les atteintes très graves à la dignité que subissent les filles et les femmes dans cette industrie pornographique. En fin d’année le Monde a consacré une enquête sur le porno français « Plaintes contre X » en quatre volets sur un dossier judiciaire avec une soixantaine de victimes identifiées, huit producteurs et acteurs mis en examen pour des viols en réunion, de traite d'êtres humains et de proxénétisme (pour lesquelles. Dans ce dossier, trois associations féministes partenaires – Osez le féminisme !, Les Effronté-es et Le Mouvement du Nid (dont notre secrétaire générale Judith Trinquart fait partie du CA)– avaient effectué un signalement à la justice en 2020 après la diffusion d’une vidéo par le site Konbini. Dans ce document intitulé Les Coulisses sordides du porno amateur, deux femmes témoignaient de pratiques sexuelles imposées contre leur volonté au cours de tournages et se sont portées parte civile. D’autre part fin 2021 le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a sommé cinq sites pornographiques (Pornhub, Tukif, Xhamster, Xvideos, Xnxx) d’empêcher l’accès des mineurs à leurs contenus. En cas de non-respect de cette obligation dans les quinze jours, les sites s’exposent à un blocage total de leur accès en France.

Pour rappel la pédocriminalité sur le net explose, et selon les statistiques du réseau international INHOPE (International Association of Internet Hotlines), la France est le troisième pays du monde (et le deuxième en Europe) en nombre de sites et d’utilisateurs. Et si on y recensait 1 million de photos et de vidéos en 2014, 45 millions en 2018 et plus de 70 millions en 2019, impliquant des enfants (des filles dans 90 %) de plus en plus jeunes (3 à 13 ans dans 90 % des cas), exploités le plus souvent par des membres de leur famille (des hommes dans 99 % des cas) et subissant des actes de plus en plus barbares. Alors qu’il s’agit d’une urgence et que l’état devrait dégager d’énormes moyens humains et financiers pour lutter contre ces atteintes très graves des droits humains (tortures viols traffic et exploitation sexuelle) la France ne comptait en 2020 que d’une vingtaine de policiers cyberpatrouilleurs habilités (contre 250 au Royaume-Uni), nous sommes confrontés à un déni et à un scandaleux et cruel manque de volonté politique. 


Des campagnes avec nos partenaires vont être nécessaires pour faire avancer cette lutte


L’État a failli à toutes ses obligations internationales, à savoir celles de prévenir ces violences, protéger et prendre en charge les victimes, et punir les agresseurs. Un état des lieux accompagné d’une analyse précise serait indispensable afin de remédier à cette situation en mettant en œuvre les réformes nécessaires. L’État doit assumer la responsabilité d’avoir failli à ses obligations et doit en rendre compte, il doit réparer les victimes qui ont été abandonnées, mises en danger, laissées pour compte, sans protection, sans prise en charge ni soins, sans justice ni réparation : leurs droits ont été piétinés et elles ont subi une cascade d’injustices, de lourds préjudices et une scandaleuse perte de chance en termes de santé et d’intégration sociale. Dans une lettre au président de la République nous lui demandons expressément de reconnaître la faillite de l’Etat et de mettre en place toutes les mesures fortes nécessaires, nous voulons une volonté politique totale. 


Après ce démarrage en trombe, les répliques #Metoo de cette déflagration n’en finissent pas de déferler touchant de plus en plus de milieux et de situation avec #MetooGay, #MetooFac, #Metooamnésie #MetooPolitique, #MetooChurch #metooThéatre #Doublepeine #BalanceTonBar, de nombreuses institutions sportives, universitaires, artistiques, politique, et de nombreuses affaires concernant des personnalités du monde médiatique, cinématographique et politique tels que PPDA, Berry, Hulot, Depardieu, Ary Abittan, etc.. et suscitant de plus en plus de médiatisation avec un nombre important d’articles, de documentaires, d'enquêtes et de dossiers. 


Au troisième trimestre la publication du rapport de la commission Sauvé sur les violences sexuelles commises au sein de l’Eglise a fait une nouvelle déflagration avec des chiffres qui ont choqué l’opinion publique et la communauté catholique (mais pas nous !) Avec 230 000 victimes de depuis 1950 . Si l’impact a été grand, les témoignages impressionnants, les préconisations du rapport nous ont semblé bien insuffisantes et nous regrettons l’absence de conscience politique de la commission par rapport à l’impunité de ces délits et ces crimes en se positionnant contre l’imprescriptibilité des crimes sexuels. Les mesures prises depuis sont décevantes, particulièrement concernant le secret de la confession et l’absence de réaction du gouvernement et de la justice est scandaleuse, la culture de l’impunité a de beau jour devant elle… Dans le cadre de ce rapport une enquête nationale avec l’INSERM et l’iIfop a évalué que 14,5% des femmes et 6,4% des hommes ont été concernés par des violences sexuelles avant 18 ans. 


La lutte contre la pédocriminalité et contre les violences sexistes sexuelles faites aux personnes les plus vulnérables (vulnérabilité liée à l’âge, au handicap, à la maladie, au placement, à la grande précarité, etc.) qui subissent beaucoup plus de violences et n’ont pas la possibilité de dénoncer les violences reste encore qu’à ses débuts et nous allons avec nos partenaires faire tout ce qu’il faut pour briser ce déni et cette loi du silence. 


2. Activités détaillées de l’association en 2021


A. Formations, conférences, webinaires 


par Muriel Salmona, présidente de l’association


  • Intervention congrès Paris santé femmes sur les violences faites aux femmes et aux filles et leurs conséquences psyhotraumatiques le 5 janvier
  • Intervention de formation Séminaire ministère des Sport des CTS référents Lutte contre les violences sexuelles - 2 et 3 février 2021 les conséquences psycho-traumatiques des violences sexuelles et la question de  « l’emprise ».
  • Intervention lors de la conférence de presse lancement de la 2ème version améliorée et augmentée d module de formation en ligne sur la protection des enfants victimes de violences sexuelles le 19 janvier 2021
  • Formation «Les enfants victimes de maltraitances et leurs parents» au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil auprès de professionnels du soin en pédiatrie et pédopsychiatrie : La clinique du psychotrauma mémoire traumatique, la dissociation traumatique le 15 mars 2021.
  • Conférences avec M. Sauvé dans le cadre des journées internationales d’éthiques à Strasbourg organisée par la prof Thiel, sur le thème: Les abus sexuels chez l’enfant. Écouter, enquêter, juger, prévenir le 17 juin 2021
  • Intervention avec Marie Rabatel aux Universités d’été du CNCPH le 21 septembre 2021
  • 3 interventions de Formation MIPROF au ministère de la Santé (les 24 juin, 30 septembre et 21 octobre) dans le cadre de la formation sur les violences faites aux femmes en situation de handicap.auprès des formateurs/trices des référent·e·s des professionnels de la santé travailleurs sociaux, écoutantes, gendarmes
  • 2 cours de formation DIU Prise en charge des violences faites aux femmes vers la bientraitance  (université de Grenoble et de Paris V les  18 mars et 9 décembre 2021 organisée par la Dre Perrine Millet 
  • DU Violences faites aux femmes de Paris 8 dirigé par Ernestine Ronai et Edouard Durand le 16 avril 2021 1 journée sur les conséquences sychotraumatiques des violences faites aux femmes 
  • 2 formations ENM Les enfants maltraités ; enjeux juridictionnels le 15 mars 2021 et violences au sein du couple le 26 mai 2021
  • formation PJJ/ASE « Les conséquences des violences intrafamiliales sur les enfants », face à un groupe de 25 agents de la PJJ 
  • wébinaire FéFOG/AUF/CIDMEF (Fédération Francophone d’Obstétrique et de Gynécologie, l’AUF et avec la Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Médecine d’Expression Française)intervention sur Les psychotraumatismes du viol : les conséquences majeures au long terme sur la vie et la santé des adultes et des enfants victimes le 28 avril 2021 avec le Dr Denis Mukwege
  • wébinaire Kopax 26 juin Journée de solidarité congolaise à l’occasion du 61ème anniversaire de l'Indépendance de la RDC avec le Dr Denis Mukwege, intervention sur les violences faites aux femmes et aux filles en temps de guerre
  • Table ronde SAPPH 27/07 - Vie intime, affective, sexuelle et parentalité des PH avec Mme Sophie CLUZEL le 26 juillet 2021
  • Conférence festival #metoo sur les conséquences sur la santé des violences sexistes et sexuelles septembre 
  • Table ronde organisée par Médecins du Monde Suisse et l’ONG Iamaneh sur la thématique des violences basée sur le genre, et sur le viol le 30 septembre prochain à Genève
  • Conférence Télérama Dialogue sur les violences sexistes et sexuelles et leurs conséquences et sur la lutte contre l’impunité animée par Emmanuelle Skyvington le 27 septembre 2021
  • Conférence science Po avec la prof Bérangère Taxil cours sur les violences sexuelles en droit international le 24 décembre
  • Conférence à BUC le 7 décembre 2021 sur le thème des Violences intra-familiales et sexuelles organisé par la Sauvegarde des Yvelines auprès des professionnels de l’ASE et des aidants familiaux.
  • 2 formations avec Diarata N’DIAYE les 21 et 22 octobre auprès des référents et des écoutant·e·s de la mutuelle Masfit


par Sokhna Fall, vice-présidente de l’association


  • Conférence en ligne pour Le Syndicat National des Praticiens Psy, « De l’inversion de culpabilité dans le traumatisme sexuel des enfants », en mai 2021.
  • 2 sessions de 3 jours de formation sur la prise en charge des patients victimes de violences sexuelles pour l’EPSM de l’Agglomération lilloise, en mai et juin 2021, des nouvelles date sont prévues en 2022
  • 2 sessions de 2 jours de formation sur le psychotraumatisme pour l'EPSM Lille Métropole : 2 jours par session, en décembre 2020 et novembre 2021.
  • 2 jours de formation prise en charge des patients victimes de violences sexuelles pour le CHS d’Auxerre : en octobre 2021
  • 2 jours de formation: le psychotraumatisme : repérage et prise en charge (2 jours) pour le CHS de Charleville-Mézières en novembre 2021, de nouvelles dates sont prévues en 2022


  par la Dre Judith Trinquart, secrétaire générale de l’association 


  • intervention pour le Mouvement du Nid de Lille sur : Conséquences physiques et psychiques de la prostitution - cyberharcèlement et violences sexuelles, 18.02.21:
  • intervention pour l'association "Dans le Genre égales" auprès d'auteurs de violences conjugales sur '"les ITT et le psychotrauma" au SPIP 75 le 08.06:
  • 2 interventions pour l'association "Dans le Genre égales" même que la précédente au SPIP 93 les 21.07 et 26/07 ;
  • 2 journées d'intervention pour le Ministère des Armées pour former les assistantes sociales à Nantes sur le psychotrauma et la mémoire traumatique les 05 et 06.10 ;
  • intervention pour le Mouvement du Nid à Lille sur Conséquences physiques et psychiques de la prostitution - cyberharcèlement et violences sexuelles le 19.10: i
  • intervention à Meaux pour la Municipalité à destination des travailleurs sociaux sur le psychotrauma et la mémoire traumatique dans le cadre de la prostitution et des violences conjugales le 25.10. 


Cette dernière intervention a abouti sur une demande du directeur du Centre pénitentiaire de Meaux pour une intervention auprès de ses personnels sur le psychotrauma et la mémoire traumatique existant chez les détenus, afin de mieux gérer la violence en intra pénitentiaire et ne pas reproduire le cycle des violences. Est aussi prévue une intervention auprès du SPIP de Meaux. Début 2022.




B. Groupes de travail, commissions, auditions 


En 2021, la présidente de l’association Muriel Salmona a participé à de nombreux groupes de travail et de nombreuses auditions et commissions :


  • Audition par le Garde des Sceaux et par le secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance Adrien Taquet
  • Commission Indépendante Inceste et Violences sexuelles faites aux enfants CIVISE dont je suis membre qui se réunit régulièrement depuis le mars (7 réunions dans le cadre de commissions plénières, et de sous-commissions, je fais partie de la sous commission soin)
  • Groupe de travail au Minstère de la Santé sur la formation des médecins aux violences sexuelles et leurs conséquences 
  • Audition pour le groupe de travail « Bracelet anti-rapprochement : quelle protection pour les femmes victimes de violences
  • Table ronde SAPPH 27/07 - Vie intime, affective, sexuelle et parentalité des PH avec Mme Sophie CLUZEL le 26 juillet 2021
  • Groupe de travail pour l’élaboration d’une fiche handiconnect sur les enfants en situation de handicap victimes de violences sexuelles
  • Groupe de travail pour l’élaboration d’une page psycom
  • Audition pour le Groupe de travail portant sur les violences psychologiques sur mineurs avec Mme Yael Mellul
  • 2 réunions de Groupe de travail « violence enfants en situation de handicap » du comité interministériel du handicap avec Mme élite Poulet sur les violences sexuelles envers les personnes en situation de handicap avec Marie Rabatel de l’AFFA
  • Réunion de travail avec le Dr Denis Mukwege lors de son passage à Paris
  • Réunion de la commission scientifique de la chaire Mukwege et de préparation du prochain congrès qui aura lieu à l’université d’Angers



C. Consultation gratuite pour les demandeur·se·s d'asile et consultation excision à Montreuil assurée par la Dre Judith Trinquart


La consultation se tient le samedi matin de 09h00 à 15h00 au CHI André Grégoire, rue Fernand Lamaze au 1er étage du bâtiment Maternité à Montreuil. Il s'agit d'un partenariat entre l'association Mémoire Traumatique et Victimologie et l'Hôpital. 

La première partie de la consultation soit deux heures est consacrée à la consultation "demande d'asile" c'est-à-dire que sont reçues toutes les personnes en situation de demande d'asile, en recours auprès de l'OFPRA ou de la CNDA, nécessitant un certificat médical attestant de leurs lésions physiques/ et/ou psychologiques pour leur dossier. L'entretien/examen dure une heure à une heure et demie et consiste en un recueil du récit, des doléances, un examen physique, une évaluation psychologique médicale. La grande majorité des personnes reçues est originaire d'Afrique sub-saharienne. Le reste se partage entre l'Afrique du Nord, l'Europe de l'Est, le continent asiatique, etc…

Les structures d'adressage sont multiples: avocats libéraux, associations d'aide aux victimes ou d'aide aux réfugiés, CADA, assistantes sociales, médecins, ...

La consultation est bénévole et gratuite pour la personne reçue. 

La plupart du temps, elle se fait dans l'urgence, c'est-à-dire que le médecin est contacté pour un certificat devant être rendu dans les deux semaines. Il faut savoir que l'entretien et examen prennent un certain temps puis la retranscription un temps certain (03h00 en moyenne). Il faut pouvoir répondre à l'urgence.

Il a été démontré à de multiples reprises qu'un demandeur-se 'd'asile se présentant avec un certificat minimaliste d'un médecin non formé au psychotrauma ou avec un certificat très détaillé et précis n'a pas la même chance de réussite face aux juges de l'OFPRA et de la CNDA.

La deuxième partie de la consultation de 13h00 à 15h00 est dédiée à la consultation "excision": sont reçues les femmes originaires principalement d'origine sub-saharienne victimes d'excision, demandeuses de la protection subsidiaire pour leur fille; Il s'agit d'établir des certificats d'excision pour la mère et des certificats de non excision pour les filles.Ces certificats doivent désormais être établis par les UMJ mais devant les dysfonctionnements et les carences du système, de nombreuses demandeuses ne peuvent avoir recours au système établi et sont donc obligées d'avoir recours à notre consultation. L'Hôpital de Montreuil est un grand pourvoyeur de patientes pour cette consultation, notamment par le biais de la consultation "réparation d’excision".

Le partenariat entre l'association Mémoire Traumatique et Victimologie et l'Hôpital permet que le Dr Trinquart puisse tenir la consultation "Demande d'asile" en échange de quoi l'Hôpital de Montreuil peut bénéficier d'une consultation "excision" gracieuse.

Sur le créneau "excision", il est réservé un quart d'heure par patiente donc huit patientes peuvent être reçues par vacation.

Le partenariat se poursuit de façon satisfaisante entre les deux parties, ainsi la consultation "demande d'asile" peut se poursuivre de façon pérenne et la consultation "excision" peut continuer afin de pallier aux carences du système classique


D. Articles, tribunes, lettres ouvertes, communiqués, fiches, publications, ouvrages 


Articles de la Dre Muriel Salmona



Article de Sokhna Fall



Lettres ouvertes de Muriel Salmona.



Tribunes de Muriel Salmona



Et de nombreuses tribunes collective avec la participation de la Dre Muriel Salmona entre autres :



Communiqués de l’association :




Fiches auxquelles nous avons participé en tant que contributrice-experte



Ouvrages


  • Publication chez Dunod le 6 octobre 2021 de la deuxième édition revue et augmentée du livre de la Dre Muriel SALMONA : Les violences sexuelles. Les 40 questions-réponses incontournables ; une édition grecque de cet ouvrage est prévue également. 
  • L’ouvrage de la Dre Muriel SALMONA : Le livre noir des violences sexuelles a été traduit en langue anglaise par l’universitaire américaine Kate Rose, Dunod se charge de le faire éditer en GB et aux USA. Une 3ème édition de cet ouvrage est prévue au 3ème trimestre  2022.
  • Publication en janvier d’une nouvelle brochure d’information médicale sur les conséquences des violences destinée aux plus petits (maternelle jusqu’au CE2), cette brochure a été réalisé avec le célèbre auteur pour jeunesse Claude Ponti qui a fait les illustrations et adapté le texte élaboré par Sokhna Fall et la Dre Muriel Salmona.
  • De nouveaux exemplaires de l’ouvrage auto-édité de Sokhna Fall de 2019 « Manuel de défense contre les forces du mal » ont pu, grâce à un soutien financier spécifique de la Fondation Erié, être ré-imprimés.
  • Publication de 3 articles dans des ouvrages collectifs  (Dunod, Presse universitaire de Stasbourg, Presse universitaire de Liège) et de 2 articles dans des revues Rhizome et la revue ASH.
  • Prochain ouvrage à paraître chez Dunod début 2023


Modules 


  • avec l’équipe de Skillbar d’Anne Baudeneau, l’association a présenté dans le cadre d’une conférence de presse le 19 janvier 2021 une nouvelle version remaniée, complétée et entièrement accessible du module de formation interactive mise ligne 2020 « Protection de l’enfant contre les violences sexuelles » , ce module a obtenu le label « Pacte de l’Enfance » du ministère des solidarités de la Santé, notre deuxième module réalisé avec Skillbar et Anne Baudeneau  « Protection des personnes en situation de handicap contre les violences sexuelles » à été labellisé par le gouvernement.
  • Début 2022 trois autres modules de formation en ligne seront réalisés grâce des subventions dont 1 module sur l’accueil et l’accompagnement des victimes de violences sexuelles et 2 modules concernant les personnes en situation de handicap victimes de violences 



E. Dossiers, vidéos, portraits, entretiens, documentaires 





F. Campagnes, manifestes, pétitions








G. Site et outils


La fréquentation du site a beaucoup augmenté en 2021 avec plus de 725 500 pages vues. Soit 60 500 par mois en moyenne 


Vous y trouverez en plus de toutes les pages d’information et de ressources sur les violences, leurs conséquences et leur prise en charge, sur nos actions, nos enquêtes, nos plaidoyers, nos campagnes et nos publications de ressources :


Deux modules de formations en ligne sont disponibles et trois autres sont à venir en 2022


Trois brochures d’information sur les conséquences médicales des violences sont disponibles (pour adultes, lycéens et collégiens) et à télécharger gratuitement, une quatrième pour les maternels et primaires réalisée cette année sera très prochainement disponible 


Et de nombreuses fiches, articles, vidéos sont également à télécharger 


Pour nos amis anglophones, notre site propose de nouveaux articles et brochures traduits en anglais, Le livre noir des violences sexuelles et l’introduction de Violences sexuelles, et l'introduction du livre 40 questions-réponses incontournables ont été traduits par l’universitaire américaine Kate Rose (dont vous pouvez découvrir plusieurs articles). Plusieurs autres articles seront traduits au cours de l’année 2022.


Le développement que nous avions prévu pour 2021 d’une nouvelle page du site pour tous nos adhérent·e·s a pris du retard 

Nous allons ouvrir une page pour les adhérent·e·s leur permettant de poster des billets d’humeurs, tribune, pétitions, actions, des articles, des témoignages et expériences et des créations en lien avec nos combats (texte littéraire, poésies, dessins, peintures, gravures, photos, vidéos…



Et pour 2022 ?


L’année va démarrer très fort avec :


la restitution de notre 3ème grande enquête sur les représentations des Français·e·s sur les violences sexuelles menée par Ipsos le 11 janvier lors d’une conférence de presse. Et la publication et la mise en ligne d’une nouvelle brochure d’information médicale sur les conséquences des violences destinée aux plus petits (de la maternelle au CE2) illustrée par le grand auteur pour la jeunesse Claude Ponti qui a adapté notre texte !


Plusieurs module de formations en ligne vont être réalisés grâce à des subventions, un sur l’accompagnement et l’accueil des victimes de violences sexuelles  et 2 autres pour les personnes en situation de handicap victimes de violences en collaboration avec Marie Rabatel présidente de l’AFFA, ils seront mis en ligne gratuitement. 


Plusieurs projets que nous menons au niveau international avec le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix au niveau médico-légal et juridique


Tout au long de l’année nous allons lutter en priorité lutter pour la protection des personnes les plus vulnérables contre les violences, et pour une meilleure prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles et plus particulièrement pour les soins de leurs psychotraumatismes dans le cadre d’une campagne qui leur sera dédié. Nous continuerons à lutter contre l’impunité et pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels


Et bien sur nous continuerons notre activité de sensibilisation, d’information, de formations et de DU, d’interventions, d’expertises et de plaidoyers pour la cause des victimes tout au long de l’année, et nous participerons à de nombreux colloques et de nombreuses actions nationales et internationales pour lutter contre les violences et leur impunité.


Avec toutes nos amitiés et pensées, en espérant pouvoir en fonction de la crise sanitaire se rencontrer et réunir à nouveau à l’occasion de conférences, de manifestations et de nos AG.


Pour le bureau, Dre Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie,

https://www.memoiretraumatique.org

memoiretraumatique@gmail.com

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