lundi 31 janvier 2022

Un an après #metooinceste, les résultats de la nouvelle grande enquête de notre association menée par Ipsos « Les Français·e·s et les représentations sur le viol - vague 3 »

 Un an après #metooinceste, les résultats de la   nouvelle grande enquête de notre association    menée par Ipsos 

« Les Français·e·s et les représentations sur le viol - vague 3 » 


Rapport complet Ipsos et dossier de presse détaillé + communiqué de presse et infographies 

à télécharger sur le site memoiretraumatique.fr 

ICI


https://www.memoiretraumatique.org/campagnes-et-colloques/2022-enquete-ipsos-representations-des-francais-sur-le-viol-vague-3.html


︎↪︎Six ans après notre première enquête sur les Français·e·s et les représentations sur les violences sexuelles de 2016 (à consulter ICI)…

↪︎Trois ans après notre première enquête sur les Français·e·s et les représentations sur les violences sexuelles de 2019  (à consulter ICI)…

↪︎Cinq ans après le début du mouvement international #Metoo… 

↪︎Et un an après le mouvement #metooinceste…


Nous explorons à nouveau les évolutions des représentations des Français·e·s sur les violences sexuelles, sur les stéréotypes sexistes, les mythes et la culture du viol, sur leurs niveaux d’information, sur leurs réactions face au mouvement #metooinceste, et enfin sur un ensemble de mesures qui pourraient être prises pour mieux lutter contre les violences sexuelles et en protéger les enfants et les personnes vulnérables après la loi Billon du 21 avril 2022.


Si pour la 1ère fois nous voyons une amélioration avec un net recul de l’adhésion des Français·e·s aux stéréotypes sexistes et à la culture du viol par rapport aux deux premières enquêtes de 2016 et 2019, bien qu’une majorité des Français·e·s continuent à y adhérer, les hommes étant plus nombreux que les femmes à le faire.

En revanche ce n’est pas du tout le cas pour les jeunes de 18 à 25 ans et surtout pour les jeunes hommes de 18 à 24 ans qui adhèrent bien plus que les autres tranches d’âge à une vision sexiste et à une sexualité violente sans respect du consentement, ce qui peut s’expliquer par  par le fait que cette tranche d’âge a été la plus exposée dès l’enfance à des contenus pornographiques, avec des contenus souvent violents et dégradants envers les femmes et une érotisation de la haine et de la violence envers les femmes, ainsi qu'à des jeux en ligne mettant en scène des stéréotypes sexistes, une culture du viol et des scènes des violences sexuelles envers les femmes et étant associé à une communauté de joueurs qui véhicule une culture fortement sexiste. 

L’insuffisance d’information sur les lois, le consentement les conduites à tenir et les ressources est flagrante et très préoccupante. Que ce soit pour un mineur ou dans le cas d’un inceste, la majorité des Français ne connait pas l’âge de non-consentement Un quart des Français, y compris les femmes, ne connait aucun des services d’aide et de soutien aux victimes de violences : un autre frein important pour tous ceux qui seraient susceptibles de porter plainte ou d’avoir besoin de soutien. 

Le mouvement #metooinceste est considéré comme ayant eu un impact positif et les Français.e.s sont une majorité à penser qu’il faudrait une médiatisation plus importante bien que près de 3 Français sur 5, en particulier les hommes, considèrent que ce type de mouvement de libération de la parole fait courir un risque important de délation et de fausses accusations... 

Plus de 90% des Français·e·s sont favorables à de nouvelles mesures pour mieux lutter contre les violences sexuelles telles l’imprescriptibilité des crimes sexuels, la formation obligatoire de tous les professionnels, la création de centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles dans chaque département, de même pour les premières mesures préconisées par la Commission indépendante inceste et violences sexuelles envers les enfants (CIIVISE) sur la suspension ou le retrait de l’autorité parentale du parent incriminé en cas d’inceste signalé ou condamné.

Nous pouvons faire l’hypothèse que l’intense médiatisation sur les violences sexuelles, les nombreux témoignages depuis et les nombreuses campagnes depuis 2019 et surtout  la déflagration causée par la publication début janvier 2021 du livre de Camille Kouchner La familial grande où elle révèle les viols incestueux sur son frère jumeau commis par son beau-père Olivier Duhamel, suivie par un mouvement historique #metooinceste de près de 80000 tweets en un week-end, la déclaration du président de la République, la mise en place de la CIIVISE et le vote de la loi Billon, et la déferlante de témoignages, d’émissions, de nouveaux hashtags sur les réseaux sociaux a permis une prise de conscience de l’ampleur des violences sexuelles et de la nécessité d’intensifier la lutte contre celles-ci, à briser le déni et la loi du silence et à mis à mal le discours de propagande sexiste, anti-victimaire et de promotion de la culture du viol. 

Cette enquête montre que le niveau de tolérance baisse vis à vis des violences sexuelles et qu’il y a une forte attente des Français·e·s


Pour rappel les résultats des deux premières enquêtes 2016/2019





Evolution depuis les deux premières enquêtes de 2016 et 2019






Stéréotypes sexistes : que pensent les Français·e·s ?





Stéréotypes sexistes chez les jeunes de 18-24 ans des résultats inquiétants


Les jeunes de 18-24 ans déclarent davantage que la pornographie est un moyen comme un autre pour faire son éducation sexuelle, que beaucoup de femmes prennent du plaisir à être injuriées, forcées et, enfin, que beaucoup disent « non » mais ça veut dire oui.
















La culture du viol 





Délégitimation de la parole de la victime
















Stéréotypes sur le viol :









DANS UNE DEUXIÈME PARTIE ,NOUS AVONS VOULU SAVOIR QUEL ÉTAIT LE NIVEAU D’INFORMATION DES FRANÇAIS.E.S SUR LA LOI, LE CONSENTEMENT, LA CONDUITE À TENIR EN CAS DE VIOLENCES SEXUELLES, SUR LES RESSOURCES DISPONIBLES, AINSI QUE SUR LE MOUVEMENT #METOOINCESTE ET SUR LES MESURES NÉCESSAIRES POUR AMÉLIORER LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES


Seuil d’âge du non consentement





Manque d’information sur les conduites à tenir en cas de viol










Mouvement #Metooinceste




Prescription 









Mesures à prendre pour améliorer la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants et aux personnes vulnérables



En conclusion



Il ressort de cette nouvelle enquête que la population française est tout à fait consciente de la nécessité de lutter plus efficacement contre des violences sexuelles, et de mieux en protéger les victimes, à plus forte raison les personnes les plus vulnérables qui en sont le plus victimes (les enfants et les personnes en situation de handicap) et que la quasi-totalité des Français·e·s est pour une imprescriptibilité des cimes sexuels (90% pour les mineurs et les personnes vulnérables, 87% pour l’ensemble des crimes sexuels) et pour la mise en place de nouvelles mesures permettant de mieux dépister, protéger et prendre en charge les victimes (en particulier la formation de tous les professionnels, la création de centres de prise en charge de victimes violents sexuelles dans chaque département, de juridictions spécialisées et celles préconisées par le premier avis de la CIIVISE (Commission indépendante inceste et violences sexuelles envers les enfants) sur la suspension ou le retrait de l’autorité parentale en cas de suspicions pour inceste ou de condamnation pour inceste .


Mais il est préoccupant qu’une majorité de  Français·e·s reste dans une méconnaissance de la loi, de la réalité des violences sexuelles, de la notion de consentement et des conduites à tenir ainsi que des ressources concernant les violences sexuelles (ce déficit d’information montre qu’il est essentiel de mettre en place une meilleure stratégie d’éducation, de sensibilisation et de communication), et reste encore trop perméable (même si cela s’améliore) à une propagande sexiste et anti-victimaire qui nuit gravement aux victimes et à leur protection, propagande qu’il s’agit de déconstruire en urgence, et c’est particulièrement vrai pour les jeunes de 18 à 24 ans qui sont nombreux à être imprégnés par une représentation pornographique violente de la sexualité. Il est urgent d’agir car les enfants sont de plus en plus exposés à de la pornographie dont le contenu en ligne explose d’année en année et est largement non réglementé ce qui en fait une zone de non-droit avec des scènes où des femmes subissent des actes violents dégradants et humiliants, et avec un accès à des contenus criminels : des vidéos de viols, de revenge-porn, de pédocriminalité.


À télécharger :

→le dossier de presse détaillé ICI

https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/dossier-presse/202201Dossier-de-presse-Enquete-IPSOS-repres-Francais-vague3.pdf

→le rapport complet d'Ipsos ICI

https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/campagne2022-ipsos3/2022-Enquete-Ipsos-Memoire-Traumatique-et-Victimologie.pdf

→le communiqué de presse ICI

https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/campagne2022-ipsos3/202201Communique-de-presse-Enquete-IPSOS-repres-Francais-vague3.pdf

→les infographies ICI



Paris, le 31 janvier 2022

Dre Muriel SALMONA  présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie

drmsalmona@gmail.com  ; memoiretraumatique@gmail.com

https://www.memoiretraumatique.org

Contact tel : 0632399934


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