jeudi 10 septembre 2020

Première grande victoire pour notre pétition et notre mobilisation : l'ONU a redéployé une brigade de la Monusco pour protéger le Dr Denis Mukwege ! Le combat contre l'impunité et pour un TPI pour la RDC continue !

 Actualisation de notre pétition : 





MENACES DE MORT CONTRE LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2018 : L’ONU SE DOIT DE PROTÉGER EN URGENCE LE DR DENIS MUKWEGE AVEC LA MONUSCO

https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/menaces-mort-contre-prix-nobel-paix/103596



Première grande victoire : l’ONU protège enfin le Dr Denis Mukwege avec la Monusco !


J’ai la joie et l’immense soulagement de vous annoncer que sous la pression de notre pétition associée à une mobilisation devenue internationale  l’ONU à répondu favorablement à nos demandes et a enfin redéployé, le 9 septembre, la brigade de la Monusco pour protéger le Dr Denis Mukwege, sa famille ainsi que les survivantes et le personnel de l’hôpital Panzi contre les graves menaces de mort qui pesaient sur eux.

Merci infiniment pour votre soutien et votre mobilisation ! Le Dr Denis Mukwege, dans un message qu’il m’a adressé le jour même, nous a écrit  : « Nous apprécions beaucoup cet élan de solidarité internationale et spécialement votre capacité de mobilisation impressionnante. Encore une fois merci pour votre soutien en ce moment difficile ! ».

Mais, avec lui, notre combat doit plus que jamais continuer, dans un deuxième message qu’il m’a envoyé ce matin (10 septembre 2020), il ajoute : "C’est une victoire d’étape. Il faut absolument maintenir la pétition car seule la justice peut conduire à une paix durable et prévenir la répétition ».

Alors que le Dr Denis Mukwege au péril de sa vie continue à dénoncer les atrocités commises en RDC depuis plus de 20 ans : les innombrables massacres de civils et viols utilisés comme armes de guerre dont les femmes et les filles sont les principales victimes nous soutenons, comme nous l’avons écrit dans la pétition, son courageux et indispensable combat contre l’injustice et l’impunité, et son engagement exceptionnel pour les victimes de viols et de mutilations : nous demandons avec lui à l’ONU que les préconisations du rapport Mapping de l’ONU (sur les 617 massacres commis en RDC entre 1993 et 2003) soient enfin prises en compte et appliquées, avec notamment la création d’un Tribunal Pénal International pour la RDC et/ou la création de chambres mixtes composées de juges internationaux et congolais.

Et nous restons très vigilant.e.s pour que sa protection internationale soit assurée de façon pérenne.

Merci beaucoup de continuer à partager et diffuser la pétition !

Dre Muriel Salmona


À lire les 2 articles de Causette Magazine sur notre pétition :


https://www.causette.fr/societe/a-l-etranger/petition-des-milliers-de-personnes-demandent-a-lonu-de-proteger-le-docteur-denis-mukwege-menace-de-mort


https://www.causette.fr/en-acces-libre/lonu-deploie-a-nouveau-sa-brigade-aupres-du-docteur-mukwege-menace-de-mort

lundi 7 septembre 2020

Lettre à Madame la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme pour obtenir la protection du Dr Denis Mukwege et la lutte contre l’impunité des violations très graves des droits humains en République Démocratique du Congo (RDC).

 



Paris, le 7 septembre 2020


Objet : la protection du Dr Denis Mukwege et la lutte contre l’impunité des violations très graves des droits humains en République Démocratique du Congo (RDC).


Madame la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme,

Je suis psychiatre française, psychotraumatoloque, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie et membre du comité scientifique de la Chaire Mukwege à Liège. À ces titres j’œuvre depuis plusieurs années avec le Dr Denis Mukwege pour améliorer la prise en charge médicale et psychologique des femmes et des filles victimes de viols, défendre les droits des victimes et lutter contre l’impunité des crimes qu’elles subissent, en développant des travaux pour que les troubles psychotraumatiques consécutifs à ces viols soient pris en compte au niveau médico-légal comme des preuves dans les procédures judiciaires, et soient mieux reconnus afin d’évaluer de façon plus juste les préjudices consécutifs et les réparations auxquelles elles devraient avoir droit.

Dans ce cadre je suis fréquemment en contact avec le Dr Denis Mukwege, c’est ainsi qu’il m’a fait part début août des messages de haine et des menaces de mort qu’il recevait quotidiennement, ainsi que sa famille. Ces très graves menaces continuent à ce jour et mettent sa vie en grand danger, alors que cet homme exceptionnel et dun courage inouï continue au péril de sa vie son combat pour la justice et la paix en RDC. Comme vous le savez, il dénonce sans relâche les massacres et les viols qui y sont commis, ainsi que leur impunité, et se bat pour que les femmes et les filles victimes de viols (utilisés comme armes de guerre) aient accès à des soins, à une protection, ainsi qu’à la justice et à des réparations. 

Or sa sécurité n’est toujours pas assurée, et je suis extrêmement préoccupée et inquiète pour lui. Et nous sommes persuadés que seule une protection internationale serait efficace. Une protection par la police nationale congolaise représente un risque pour lui et pour les survivantes de l’hôpital Panzi, puisqu’il a été bien documenté (et c’est développé dans le rapport Mapping) que des ex-miliciens soupçonnés d’avoir participé à des massacres y sont intégrés. Ce risque ne peut être pris. 

Aussi, je plaide auprès de vous pour le déploiement en urgence d’une brigade de la Monusco pour le protéger ainsi que le personnel et les patientes de l'hôpital de Panzi (comme cela avait été le cas après la tentative d’assassinat à laquelle il avait survécu en 2012, mais qui avait coûté la vie à son gardien qui avait tenté de s’interposer). J‘ai alerté les autorités française, et j’ai mis en ligne le 3 septembre 2020 une pétition de soutien au Dr Mukwege, co-signée par de nombreuses personnalités françaises, réclamant une protection internationale par la Monusco. Cette pétition a recueilli à ce jour plus de 35000 signatures : https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/menaces-mort-contre-prix-nobel-paix/103596

Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, par son engagement pour la Justice et la paix en RDC, par sa lutte contre les massacres et les viols utilisés comme armes de guerre, par son combat contre l’impunité de ces graves violations des droits humains perpétrées depuis 25 ans dans son pays, par sa demande de prise en compte des préconisations du rapport Mapping sur les massacres commis de 1993 à 2003 (en particulier demande de mise en place d’une justice internationale avec un Tribunal Pénal International ou des Chambres spécialisées mixtes), est une cible pour tous les auteurs de ces exactions, qui n’ont jamais été poursuivis ni condamnés. C’est cette impunité qui met le Dr Denis Mukwege en grand danger, et également toutes les survivantes et survivants de ces crimes internationaux de masse, perpétrés depuis près de 25 ans. Pour les victimes, le grand danger de subir à nouveaux des crimes, la peur pour leurs proches, la peur de se retrouver en contact avec leurs tortionnaires, créent de très grands sentiments d’insécurité et de souffrance, d’autant plus que les troubles psychotraumatiques extrêmement sévères qu‘elles présentent à la suite de ces actes inhumains sont sans cesse réactivés par le risque de croiser des criminels et par la multiplication sans fin de nouveaux massacres et de viols. Cette situation entraîne de très graves conséquences sur leur santé mentale et physique, aggrave leur situation économique, crée des inégalités, et est génératrice de précarité et de vulnérabilité. C’est une importante perte de chance pour toutes ces victimes et leurs proches, et une atteinte à leurs droits fondamentaux et à leur dignité.

L’impunité, nous le savons, perpétue les violences dans un cycle sans fin. 25 ans d’impunité, 6 millions de morts, et un grand nombre de victimes survivantes traumatisées, et de proches de victimes également traumatisés, font que la population de la RDC vit dans une souffrance et une insécurité intolérables. Seules la justice, la condamnation des auteurs de crimes, la reconnaissance des victimes, leur réparation, avec des soins adaptés au long cours et des aides socio-économiques, pourront permettre un retour à la paix.

Dans une lettre ouverte que nous vous avons adressée le 16 août 2020, signée par des institutions judiciaires françaises et européennes, par des ONG internationales et par mon association, nous vous réclamions de toute urgence une protection rapprochée et effective du Dr Denis Mukwege et de sa famille, ainsi que le soutien de ses actions et de son combat pour plus de justice et de vérité, en demandant la mise en place des préconisations du rapport Mapping : https://stopauxviolences.blogspot.com/2020/09/petition-menaces-de-mort-contre-le-prix.html


Je réitère cet appel urgent :


- pour la mise en sécurité en urgence du Dr Denis Mukwege, de sa famille et de l’hôpital Panzi par le déploiement d’une brigade de la Monusco ; dans ce contexte de crimes internationaux il est de la responsabilité de l’ONU de le protéger.

- pour la création d’une juridiction internationale pour poursuivre les responsables de ces crimes de masse, comme le préconise le rapport Mapping de 2010 : Tribunal Pénal International ou chambres mixtes spécialisées composées de juges internationaux et congolais.

La communauté internationale doit prendre ses responsabilités avant que le pire arrive. Vous avez condamné fermement ces menaces de mort et les massacres en RDC et je suis confiante dans les décisions que vous ferez prendre pour assurer la protection du Dr Denis Mukwege et l’avenir de son pays, pour que la vérité, la justice et la paix règnent enfin. 

Veuillez croire, Madame la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, à l’expression de ma respectueuse considération.



Dre Muriel Salmona, psychiatre, psychotraumatologue

Présidente et fondatrice de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Membre du Comité scientifique de la Chaire Internationale Mukwege

Tel : 06 32 39 99 34 ; mail : drmsalmona@gmail.com

Auteure du Livre noir des violences sexuelles paru chez Dunod, 2ème édition 2018

Conférence introductive de 1er congrès de la Chaire Mukwege sur le psychotraumatisme du viol : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020-psychotraumatisme-du-viol-chaire-Mukwege.pdf




jeudi 3 septembre 2020

Pétition : MENACES DE MORT CONTRE LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2018 : L’ONU SE DOIT DE PROTÉGER EN URGENCE LE DR DENIS MUKWEGE AVEC LA MONUSCO



Menaces de mort contre le prix Nobel de la paix 2018 : l’ONU se doit de protéger en urgence le Dr Denis Mukwege.

Pétition à signer et à partager ICI

https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/menaces-mort-contre-prix-nobel-paix/103596

Plus de 25 100 signataires

Mobilisons nous pour que l'ONU protége le  Dr Denis Mukwege en déployante brigade de la Monusco #ProtectdrMukwege

auteure : Dre Muriel SALMONA, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie et membre du comité scientifique de la chaire Mukwege  (lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles e situation de conflit)

Adressée à M. Antonio GUTERRES, Secrétaire Général des Nations Unies ; Mme Michelle BACHELET Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme ; M. Jean Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Maintien de la Paix, Mme Pramilla Patten, Représentante Spéciale chargée de la question des violences sexuelles en temps de conflit ; M David Sassoli, Président du Parlement Européen et Mme Ursula Von Der Leyen, Présidente de la Commission Européenne

Dans le contexte de la République Démocratique du Congo (RDC), seule une protection internationale telle que la Monusco (Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo) peut protéger efficacement le Dr Denis Mukwege des graves menaces qui pèsent sur lui. 


Il serait inconcevable et particulièrement choquant que ce grand défenseur des droits humains, prix Nobel de la paix, qui continue au péril de sa vie de dénoncer les massacres et les viols utilisés comme armes de guerre en RDCongo, de réclamer justice pour ces crimes, et d’offrir aux victimes de ces exactions, principalement des femmes et des filles un lieu de soin sécurisé dans son hôpital Panzi; ne bénéficie pas de la protection internationale de l’ONU. 


Nous exhortons donc expressément lONU de re-déployer en urgence une brigade de la Monusco pour protéger le Dr Denis Mukwege, sa famille ainsi que l’hôpital Panzi et son personnel. L'absence de mesures prises pour mettre rapidement en œuvre la protection de la Monusco signifierait que l’ONU renonce à sa mission fondatrice.


La vie du Dr Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, est en grave danger. Depuis plusieurs semaines il reçoit quotidiennement des messages de haine et des menaces de mort chaque jour plus pressants. Ce chirurgien-gynécologue, fondateur et médecin-directeur de l'hôpital Panzi, qui soigne et aide les femmes et les filles victimes de violences sexuelles est menacé en raison de son engagement auprès des femmes et filles victimes de viols et des victimes des massacres de civils qui sont perpétrés en RDC en toute impunité depuis des décennies par des groupes armés ; ces menaces sont également des représailles à la suite de sa dénonciation de nouveaux massacres. Ces menaces qui pèsent sur le Dr Denis Mukwege comme sur sa famille sont inacceptables et doivent cesser.   


Nous avons dautant plus peur que Denis Mukwege a déjà été victime en 2012 d’une tentative dassassinat qui a coûté la vie à son gardien qui avait tenté de sinterposer pour le protéger. En réaction, lONU avait alors mis en place jusqu’à il y a quelques mois une brigade de la Monusco en charge de sa sécurité. 


Or à ce jour le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas proposé de redéployer cette brigade de la Monusco; à la place l’ONU demande au gouvernent congolais l’ouverture d’une enquête impartiale et le déploiement d’une brigade de la police nationale congolaise. Cette proposition n’a aucun sens puisqu’il est bien documenté que des ex-membres de ces groupes armés, soupçonnés d’être des auteurs de viols et de massacres, ont intégré cette institution. Une telle « protection » risquerait donc au contraire d’aggraver en danger non seulement du  Dr Denis Mukwege et du personnel de son hôpital mais aussi celle des survivantes de viols soignées dans son hôpital, risque qu’il est impensable de prendre.


Nous soutenons le courageux combat du Dr Denis Mukwege contre l’impunité, et demandons avec lui que les préconisations du rapport Mapping de l’ONU (2010) sur les centaines de massacres (plus de 600) commis en RDCongo de 1993 à 2003 soient enfin prises en compte et appliquées, avec notamment la création d’un Tribunal Pénal International pour la RDCongo et/ou la création de chambres mixtes composées de juges internationaux et congolais.


co-signataires :


  • Dominique Attias, avocate, vice Bâtonnière et future présidente de la fédération des Barreaux d'Europe
  • Céline Bardet  Juriste - Marraine pour la création d’un TPI Congo, Fondatrice de l’ONG We Are NOT Weapons Of War
  • Anne Baudeneau, membre du bureau de Le Monde à travers un regard et de Mémoire Traumatique et Victimologie 
  • Andréa Bescond, actrice réalisatrice
  • Adélaïde Bon, autrice
  • Sébastien Boueilh, fondateur-directeur  de Colosse aux pieds d'argile 
  • Vanessa Aiffe-Ceccaldi, comédienne
  • Laurence Cohen, sénatrice
  • François Croquette, Ambassadeur des droits de l'Homme au ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères
  • Emilie Cviklinski, militante féministe
  • Christian David, ONU
  • Véronique De Keiser députée européenne honoraire, Professeur Extraordinaire émérite à l'Université de Liège, Présidente du Comité scientifique de la Chaire Internationale Mukwege.
  • Edouard Durand, co-président de la commission violences du Haut coneil à l'égalité entre les femmes et les hommes"
  • Fatima-Ezzahra Benomar Cofondatrice des effronté-es
  • Sokhna Fall, anthropologue, victimologie, thérapeute familiale, vice-présidente de Mémoire Traumatique et Victimologie
  • Aude Fievet, vice-présidente de Le Monde à travers un regard
  • Laurence Fisher, Ambassadrice pour le sport au ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères
  • Arnaud Gallais, directeur d’Enfant présent et co-fondateur du collectif Prévenir et Protéger
  • Geneviève Garrigos, conseillère de Paris
  • Isabelle Gillet-Faye, directrice de la fédération GAMS
  • Ingrid Guulbraa, membre de Le Monde à travers un regard
  • Olivia Hicks, médecin du travail
  • Mie Kohiyama, présidente de MoiAussiAmnésie
  • Sonia Laffargue, vice-présidente de Le Monde à travers un regard 
  • Anne-Marie Lemoigne, vice-présidente de Le Monde à travers un regard 
  • Dr Gilles Lazimi, Medecin Géneraliste, Pr associe medecine generale Sorbonne Universite, Membre de SOS FEMMES 93
  • Lyes Louffok, membre du conseil de la protection de l’enfance
  • Eric Metayer, auteur réalisateur
  • Sylvie Meyer, réalisatrice
  • Martine Nativi, militante féministe
  • Diariata N’Diaye, fondatrice de Resonantes
  • Marie Rabatel, présidente de l’association francophone des femmes autistes AFFA
  • Michèle-Anne Rannou, co-présidente de Le Monde à travers un regard
  • Sury Rojtman, porte parole du collectif national pour le droit des femmes
  • Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-saint-Denis
  • Jean-Pierre Salmona, cardiologue,  webmaster de Mémoire Traumatique et Victimologie
  • Laure Salmona, co-fondatrice de Féministes contre le cyberharcèlement
  • Homayra Sellier, présidente d’Innocence en danger
  • Anne Sillinger, artiste féministe
  • Bérangère Taxil, professeure de droit international, membre de la chaire Mukwege
  • Judith Trinquart, médecin légiste-addictologue-de santé publique, Secrétaire Générale de Mémoire Trauma, Membre du CA de l'Amicale du Nid, Expert près du Tribunal de Versailles, Responsable de la consultation Demande d'Asile Hôpital de Montreuil