lundi 29 avril 2013

Pratis TV - Interview de Muriel Salmona par Christel Joly pour la parution de son livre : Le livre noir des violences sexuelles" chez Dunod en avril 2013 - Vidéo Dailymotion



Pratis TV - Interview de Muriel Salmona pour la... par JPS1827






Pour voir toutes les autres vidéos d'interviews aller sur la page vidéos du site memoiretraumatique.org
cliquez ICI



"Le livre noir des violences sexuelles"
de la Dre Muriel Salmona
paru chez Dunod


Avec son site ( informations, articles, nombreux témoignages, ressources et bibliographie actualisées, vidéos, etc. ) : 

Avec, à feuilleter, les premières pages du livre noir des violences sexuelles en cliquant ICI

Vous pouvez vous le procurer dans les librairies, 
et chez Dunod, à la FNAC , sur  Amazon ou sur Decitre (e-book-PDF)

Une première séance dédicace est organisée le 20 avril 2013 à Bourg la Reine de 15 à 19h30
pour toute information: drmsalmona@gmail.com

Et le contact presse Dunod : 
Elisabeth Erhardy Attachée de presse,  01 40 46 35 12, presse@dunod.com


En espérant que ce livre puisse contribuer :
- à améliorer les connaissances sur les violences sexuelles, leurs conséquences psychotraumatiques (mémoire traumatique, conduites d'évitement et de contrôle, conduites dissociantes à risque) et leurs conséquences sur la santé et la qualité de vie des victimes ; 
- à faire mieux comprendre ce qu'ont subi et ce que vivent les victimes et à en témoigner pour que leurs droits et leurs préjudices soient mieux reconnus, et que justice leur soit rendue ;
- à améliorer la protection des victimes, leur prise en charge et les soins spécialisés à leur prodiguer pour éviter qu'elles subissent, d'une part de nouvelles violences et d'éventuelles maltraitances institutionnelles, et d'autre part une mémoire traumatique qui leur fait revivre les pires moments des violences pendant des années, voire des dizaine d'années, comme une torture sans fin, sauf à être dissociée et anesthésiée ; 
- à faire en sorte que les victimes ne soient plus abandonnées, ni obligées d'organiser seules leur protection et leur survie ; 
- et enfin à mieux lutter contre ces violences et contre la loi du silence, le déni tenace et la banalisation qui les entourent encore.

Avec toute mon amitié, je vous remercie pour votre soutien 



Dre Muriel Salmona,

Psychiatre, psychtraumatologue
Responsable de l'institut de victimologie du 92
Présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie
Tel : 06 32 39 99 34







Edition Dunod, hors collection
240 pages, prix conseillé : 19,90 euros
Les violences sexuelles, très nombreuses en France, restent peu prises en considération par les acteurs médico-sociaux et politiques. Or, les conséquences psychotraumatiques de ces violences sont énormes en termes de santé publique. Cet ouvrage entend dénoncer une véritable loi du silence, qui empêche les victimes d'être réellement secourues et efficacement traitées. Un livre document qui éclaire, explique et interpelle ! « Dès mes premiers contacts avec l'univers hospitalier, je fus révoltée par l'indifférence et l'insensibilité avec lesquelles beaucoup de médecins traitaient les patients victimes de violences ... Avec cet ouvrage, à la demande et au nom de tous mes patients qui ont participé activement à son élaboration, je vous propose de partager le fruit de toutes ces expériences et de cette recherche, en espérant contribuer à améliorer la prise en charge des victimes de violences, à mieux comprendre les mécanismes psychotraumatiques et leurs conséquences catastrophiques sur la santé et la qualité de vie des victimes, et à prévenir de nouvelles violences ».
"Pour lutter contre les violences et leur reproduction de proche en proche, de génération en génération, il est temps de garantir l'égalité des droits de tous les citoyens, mais il est temps aussi que les "blessures psychiques" des victimes de violences et leur réalité neuro-biologiques soient enfin reconnues, comprises et réellement traitées.
Il est temps de considérer enfin que ces  "blessures psychiques" sont des conséquences logiques d'actes intentionnels malveillants perpétrés dans le but de générer le maximum de souffrances chez les victimes, et d'organiser délibérément chez ellesun traumatisme qui sera utile à l'agresseur pour s'anesthésier et mettre en place sa domination.
Il est temps que les victimes soient enfin réellement secourues, protégées et soutenues.
Il est temps d'être solidaires des victimes, de s'indigner de ce qu'elles ont subi et de dénoncer les coupables. "

samedi 27 avril 2013

À lire l'article "Muriel Salmona : Les violences ne sont pas une fatalité" paru dans Axelle du mois de mai (magazine féministe belge) sur mon livre " Le livre noir des violences sexuelles" par Sabine Panet

cliquez sur les images pour agrandir



Muriel Salmona
Les violences ne sont pas une fatalité!
article de Sabine Panet 
magazine axelle n°139 : mai 2013

Dans notre société, les violences sont niées et les victimes sont culpabilisées, constate la docteure Muriel Salmona, spécialiste des traumatismes et auteure d’un livre très intéressant sur le sujet. Les violences sont pourtant à l’origine de souffrances, de maladies, d’inégalités, d’exclusion et de nouvelles violences. Soigner et prévenir sont donc des urgences absolues !

Rencontrer Muriel Salmona, c’est, tout à coup, y voir clair. Les histoires récupèrent du sens, les souffrances se comprennent et peuvent s’apaiser. Du secret de son cabinet médical jusqu’aux plus grandes institutions, Muriel Salmona traque les violences, explique et soigne les psychotraumatismes (1). “C’est la violence qui génère la violence, et non la condition humaine”, explique cette femme révoltée, mais jamais fataliste.

MALADIE MENTALE ET VIOLENCES

Le père de Muriel Salmona est décédé d’un cancer de l’oesophage à 48 ans, “un suicide programmé”, raconte-t-elle, en parlant d’un cocktail mortifère associant alcool et tabac. Dans la famille de Muriel, “personne ne s’est demandé pourquoi il s’était conduit ainsi”. Muriel en est sûre : il est mort de son histoire, entre violences intrafamiliales et guerre d’Indochine. Devenue médecin, Muriel se spécialise en psychiatrie.
C’est le choc : pensant mettre en oeuvre une vision de la maladie mentale centrée sur la personne, elle découvre un univers brutal d’enfermement et de déshumanisation. La psychanalyse, qui ne travaille pas le lien entre les symptômes et les violences et qui défend la vision freudienne de la sexualité, ne lui offre pas non plus de réponse satisfaisante. Au fur et à mesure de son expérience clinique et alors que le concept militaire du “stress post-traumatique” commence à être appliqué aux civils (2), elle réalise que les violences subies sont à l’origine de la plupart des troubles psychiques. “Les symptômes, aussi incompréhensibles qu’ils puissent paraître, obéissent à une logique qu’il faut découvrir et comprendre pour pouvoir les soigner.”

MÉMOIRE TRAUMATIQUE

Parallèlement, Muriel Salmona travaille avec les neurosciences (3) pour trouver des éléments cohérents qui expliquent le comportement de ses patients. Elle développe un modèle théorique: celui de la “mémoire traumatique”. Il s’agit d’une mémoire piégée, qui n’a pas été intégrée par le cerveau, qui fait revivre les violences et envahit le psychisme sans qu’on puisse la contrôler. “Les victimes de violences peuvent revivre une sensation, une odeur, la douleur, réentendre des phrases, revoir la mise en scène. Cette mémoire peut toujours se déclencher si elle n’a pas été prise en charge. C’est une torture : on revit l’horreur encore et encore.” Cette mémoire se met en place au moment des violences, dans un effet de sidération. “C’est le côté impensable, incohérent et inhumain de la violence : elle bloque le cerveau.”
Normalement, en situation de danger, des hormones de stress sont libérées et le cortex répond. “Quand le cortex est sidéré, les hormones de stress montent sans être modérées. Or l’adrénaline et le cortisol sont toxiques pour le cerveau : alors, il disjoncte pour survivre. On ne sécrète plus d’hormones de stress, mais l’hippocampe ne fonctionne plus non plus pour traiter l’événement et l’inscrire dans notre mémoire biographique.” Alors, on survit, mais on est anesthésié, on a l’impression d’avoir un corps mort : c’est la dissociation. “Puis cette mémoire s’installe comme une bombe à retardement et se réactive dès que quelque chose rappelle l’événement. Ensuite, la société oblige les victimes à survivre avec une mémoire traumatique que personne ne comprend !” Pire : on décrédibilise les victimes, comme c’est le cas pour les victimes d’un viol. “On leur reproche leurs troubles spatio-temporels, leurs attaques de panique, on requalifie les faits parce qu’elles ne se rappellent pas tout. On étudie leur parole, et non pas la parole du suspect ou de l’auteur des violences. Parfois, j’ai envie de dire aux victimes de viol : refusez les expertises psychologiques ! On vous demande des informations sur votre vie, sur votre sexualité, la défense y a accès et peut l’utiliser contre vous !”
La mémoire traumatique explique certaines conduites à risque : alcool, drogue, médicaments à hautes doses. Elle a des conséquences ravageuses : stress perpétuel, atteintes cardio-vasculaires, diabète, dépressions et suicides… la liste est longue. “Le principal déterminant de la santé à 55 ans est d’avoir subi des violences dans l’enfance. Cette information, prouvée scientifiquement,n’est pas diffusée. C’est ahurissant.”

POUR QUE JUSTICE SOIT FAITE…

“Les victimes ne savent pas que ce qu’elles vivent est normal et tout le monde leur dit : pense à autre chose ! On leur reproche leurs stratégies de survie, on trouve qu’elles manquent de volonté…” Celles qui réussissent à avancer le paient très cher. “Les personnes survivantes, résilientes (4), se forment une personnalité de surface. On leur dit qu’elles sont courageuses alors qu’elles ont été abandonnées ! On leur fait des compliments… mais elles traversent l’enfer.” Le monde médical, déplore Muriel Salmona, n’est pas formé sur les psychotraumatismes. “L’absence d’intérêt de la plupart des médecins pour les conséquences des violences sur la santé diminue considérablement les chances de libération des victimes qui se retrouvent abandonnées par le corps médical.” Pourtant, des années après les violences, il est toujours utile de travailler sur la mémoire traumatique. “Même à 90 ans, ça vaut le coup de se libérer !, sourit Muriel. Même si l’on est amnésique, on a des conséquences psychotraumatiques. Les traiter permet, par exemple, d’arrêter les conduites à risque. Si l’on ne traite que les symptômes, cela a rarement de l’effet. D’ailleurs on les traite souvent pour anesthésier émotionnellement la personne avec des anxiolytiques ou des neuroleptiques. Les émotions, qui sont dévalorisées, sont pourtant cohérentes et logiques !”
Pour accomplir cette démarche de libération, il y a plusieurs strates à défaire. Tout d’abord, il importe de souligner la responsabilité de l’agresseur afin de restaurer la victime. Muriel Salmona multiplie également les formations dans le milieu médical et auprès des professionnels qui sont en contact avec des victimes de violences. Enfin, de nombreuses victimes qui viennent la consulter ou assistent à ses conférences décident de réagir. “Les gouvernements doivent prendre conscience qu’à force de ne pas travailler sur la prévention et la prise en charge des violences, les victimes pourraient se retourner contre l’État. Après mon passage en Auvergne, une femme neuroleptisée depuis dix ans alors qu’elle avait subi des violences sexuelles s’est retournée contre son hôpital !”  De tels “dommages collatéraux” de ses travaux ne sont pas pour déplaire à Muriel Salmona, qui aime bien que la justice soit faite. 

1 On peut définir le psychotraumatisme comme l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique. (sourceõ: http://memoiretraumatique.org)
2 Grâce à des associations et chercheuses féministes qui, pour comprendre les conséquences du viol, se sont emparées du concept jusque-là appliqué aux vétérans de guerre.
3 Ensemble des connaissances et des recherches concernant le système nerveux.
4 Capables de vivre, de se développer en surmontant les chocs traumatiques, l’adversité
5 Les médicaments anxiolytiques visent à combattre l’état d’angoisse, l’anxiété. Les neuroleptiques exercent une action calmante globale sur le système nerveux.


En quelques mots :

Spécialiste des traumatismes psychologiques, la docteure Muriel Salmona mène un important travail de prévention et d’information.
À ses yeux, il n’est jamais trop tard pour se libérer des conséquences des violences que l’on a subies !


À lire 

Le livre noir des violences sexuelles, Muriel Salmona, Dunod 2013. 348 p., 19,90 eur.
Un argumentaire scientifique et documenté en faveur de la prévention
et d’une prise en charge adaptée des violences.
Sur le blog qui accompagne ce livre, des témoignages commencent à affluer.
Le site de l’association “Mémoire traumatique et victimologie” est une mine d’informations.





Le magazine axelle édité par Vie Féminine et réalisé avec la collaboration d’une équipe de journalistes indépendant-e-s, axelle est le seul magazine féministe en Communauté française.

Société, vie quotidienne, droits, politique, mais aussi cinéma, santé, musique ou littérature : chaque mois, axelle ouvre ses pages à des femmes connues ou inconnues, portant un autre regard sur les petites et grandes choses qui font nos vies aujourd’hui. Avec, en filigrane, l’envie de changer le monde…

Car, ici et ailleurs, les femmes sont trop souvent encore victimes d’inégalités et d’injustices. En leur donnant la parole, loin des clichés, axelle participe à la construction d’une société où l’égalité entre hommes et femmes deviendra enfin réalité.

Sabine Panet qui m'a interviewée pour cet article est journaliste et auteure, elle a écrit un très beau roman 
pour les jeunes avec Pauline Penot sur le mariage forcé aux éditions Thierry Magnier sélectionné pour le prix 2014 des lycéens allemands : Le cœur n'est pas un genou que l'on peut plier


Ernestine a treize ans et une vie de collégienne bien remplie. Sa soeur aînée, Awa, se prépare à passer son bac quand elle apprend qu’elle doit rentrer au Sénégal pour se marier avec un cousin, en vertu d’un accord conclu avant sa naissance entre les deux familles, dès l’été suivant. La tante des deux jeunes filles se révolte à cette idée.
Étrangement, Awa est moins virulente, mais Ernestine, quant à elle, n’imagine même pas que son destin soit déterminé par des adultes, sans son accord. Les femmes de la famille vont unir leurs forces et leurs arguments pour convaincre le père ligoté par sa promesse et le sens de l’honneur.
Par-delà ce thème déjà beaucoup traité en littérature de jeunesse, c’est le ton et la manière qui diffèrent dans ce roman tonique, qui se joue des préjugés sur les familles africaines en France, mais aussi sur la vie au Sénégal aujourd’hui.



"Le livre noir des violences sexuelles"
de la Dre Muriel Salmona
édité chez Dunod


Avec son site ( informations, articles, nombreux témoignages, ressources et bibliographie actualisées, vidéos, etc. ) : 

Avec, à feuilleter, les premières pages du livre noir des violences sexuelles en cliquant ICI

Vous pouvez vous le procurer dans les librairies, 
et chez Dunod, à la FNAC , sur  Amazon ou sur Decitre (e-book-PDF)

Une première séance dédicace est organisée le 20 avril 2013 à Bourg la Reine de 15 à 19h30
pour toute information: drmsalmona@gmail.com

Et le contact presse Dunod : 
Elisabeth Erhardy Attachée de presse,  01 40 46 35 12, presse@dunod.com


En espérant que ce livre puisse contribuer :
- à améliorer les connaissances sur les violences sexuelles, leurs conséquences psychotraumatiques (mémoire traumatique, conduites d'évitement et de contrôle, conduites dissociantes à risque) et leurs conséquences sur la santé et la qualité de vie des victimes ; 
- à faire mieux comprendre ce qu'ont subi et ce que vivent les victimes et à en témoigner pour que leurs droits et leurs préjudices soient mieux reconnus, et que justice leur soit rendue ;
- à améliorer la protection des victimes, leur prise en charge et les soins spécialisés à leur prodiguer pour éviter qu'elles subissent, d'une part de nouvelles violences et d'éventuelles maltraitances institutionnelles, et d'autre part une mémoire traumatique qui leur fait revivre les pires moments des violences pendant des années, voire des dizaine d'années, comme une torture sans fin, sauf à être dissociée et anesthésiée ; 
- à faire en sorte que les victimes ne soient plus abandonnées, ni obligées d'organiser seules leur protection et leur survie ; 
- et enfin à mieux lutter contre ces violences et contre la loi du silence, le déni tenace et la banalisation qui les entourent encore.

Avec toute mon amitié, je vous remercie pour votre soutien 



Dre Muriel Salmona,

Psychiatre, psychtraumatologue
Responsable de l'institut de victimologie du 92
Présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie
Tel : 06 32 39 99 34







Edition Dunod, hors collection
240 pages, prix conseillé : 19,90 euros
Les violences sexuelles, très nombreuses en France, restent peu prises en considération par les acteurs médico-sociaux et politiques. Or, les conséquences psychotraumatiques de ces violences sont énormes en termes de santé publique. Cet ouvrage entend dénoncer une véritable loi du silence, qui empêche les victimes d'être réellement secourues et efficacement traitées. Un livre document qui éclaire, explique et interpelle ! « Dès mes premiers contacts avec l'univers hospitalier, je fus révoltée par l'indifférence et l'insensibilité avec lesquelles beaucoup de médecins traitaient les patients victimes de violences ... Avec cet ouvrage, à la demande et au nom de tous mes patients qui ont participé activement à son élaboration, je vous propose de partager le fruit de toutes ces expériences et de cette recherche, en espérant contribuer à améliorer la prise en charge des victimes de violences, à mieux comprendre les mécanismes psychotraumatiques et leurs conséquences catastrophiques sur la santé et la qualité de vie des victimes, et à prévenir de nouvelles violences ».
"Pour lutter contre les violences et leur reproduction de proche en proche, de génération en génération, il est temps de garantir l'égalité des droits de tous les citoyens, mais il est temps aussi que les "blessures psychiques" des victimes de violences et leur réalité neuro-biologiques soient enfin reconnues, comprises et réellement traitées.
Il est temps de considérer enfin que ces  "blessures psychiques" sont des conséquences logiques d'actes intentionnels malveillants perpétrés dans le but de générer le maximum de souffrances chez les victimes, et d'organiser délibérément chez ellesun traumatisme qui sera utile à l'agresseur pour s'anesthésier et mettre en place sa domination.
Il est temps que les victimes soient enfin réellement secourues, protégées et soutenues.
Il est temps d'être solidaires des victimes, de s'indigner de ce qu'elles ont subi et de dénoncer les coupables. "

À écouter sur RFI l'émission Géopolitique, le débat de Marie-France Chatin : La violence éducative à l'occasion de la journée de la non-violence éducative avec Céline Raphaël, Muriel Salmona, Olivier Maurel




89 FM


Emission Géopolitique le débat 
du 28 avril 2013 à 
de Marie-France Chatin
de 19:30 mn


Émission en 2 parties à écouter ICI

Le 30 avril 2013 est la journée de la non-violence éducative. Selon l’Unicef, 86% des enfants âgés de 2 à 14 ans dans le monde, sont soumis à des châtiments corporels et/ou à des agressions psychologiques. Comment la connaissance de la violence éducative éclaire-t-elle la violence humaine dans le monde ?

Invités :
- Céline Raphaël, auteur de « La démesure. Soumise à la violence d’un père » éd. Max Milo.
- Muriel Salmona, présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie. « Le livre noir des violences sexuelles » éd. Dunod.
- Olivier Maurel, co-fondateur de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire ou OVEO. « La violence éducative : un trou noir dans les sciences humaines » éd. L’Instant Présent.

Muriel Salmona :
"Pour rappel 33 pays ont aboli tout châtiment corporel et toute violence psychologique éducative y compris dans la famille dont 22 pays européens, mais pas encore la France : pour en savoir plus aller sur le site Endcorporalpunishment sur ce LIEN


South Sudan (2011) , Albania (2010) Congo, Republic of (2010) Kenya (2010) Tunisia (2010) Poland (2010) Liechtenstein (2008) Luxembourg (2008) Republic of Moldova (2008) Costa Rica (2008) Togo (2007) Spain (2007) Venezuela (2007) Uruguay (2007) Portugal (2007) New Zealand (2007) Netherlands (2007) Greece (2006) Hungary (2005) Romania (2004) Ukraine (2004) Iceland (2003) Germany (2000) Israel (2000) Bulgaria (2000) Croatia (1999) Latvia (1998) Denmark (1997) Cyprus (1994) Austria (1989) Norway (1987) Finland (1983) 
Sweden (1979)


L'éducation des enfants s'apparente le plus souvent à un dressage, dans lequel « une violence éducative ordinaire » est tolérée, ressentie comme normale, voire indispensable par le plus grand nombreEn Europe, 60 % à 90 % des parents approuvent les châtiments corporels comme méthode éducative. Et si les violences physiques sont maintenant interdites à l'école, les violences psychologiques, les menaces, les paroles blessantes et les humiliations y restent monnaie courante. À l'intérieur de la famille, le recours à des violences physiques reste encore toléré en France, « tant qu'elles restent adéquates et modérées ». Pourtant, 33 États dont 22 États membres européens ont interdit en 2011 tout châtiment corporel, y compris dans la famille, la Suède en 1979 a été le premier pays au monde a adopter cette législation, ce qui a permis d’inverser totalement le rapport des adultes aux châtiments corporels, puisqu’ils sont actuellement très majoritairement contre.
Quand on observe les raisons pour lesquelles l'enfant est frappé dès son plus jeune âge, c'est parce qu'il pleure trop, qu'il ne veut pas manger, qu'il refuse de se laisser habiller, qu'il n'arrive pas à dormir, qu'il ne veut pas arrêter de jouer, qu'il ne veut pas rendre un objet ou le ranger, qu'il essaie d'obtenir ce qu'il veut, qu'il n'obéit pas, qu'il dit ce qu'il ne faut pas, qu'il a fait tomber quelque chose, qu'il parle trop, qu'il bouge trop, qu'il n'arrive pas à comprendre ce qu'on lui dit ou ce qu'on veut lui faire apprendre, parfois même c'est parce qu'il s'est fait mal, qu'il s'est mis en danger, a échappé à la surveillance de l'adulte… Et tout cela serait tellement grave, tellement pervers que cela nécessiterait des punitions corporelles ? À l'évidence tout cela est beaucoup plus grave aux yeux des adultes que ne le sont toutes les transgressions, négligences, voire délits que les adultes commettent souvent tranquillement devant leurs enfants : il est interdit à l'enfant de désobéir mais l'adulte peut devant ses enfants transgresser le code de la route, faire un excès de vitesse, conduire en état d'ébriété, se garer n'importe où, lui il peut, personne ne va le frapper, à la rigueur il sera verbalisé s'il est pris ! L'adulte peut ne pas avoir faim, ne pas avoir envie de dormir, mal se tenir à table, proférer des injures ou dire des « gros mots », ne pas être suffisamment en forme pour se concentrer, lui a le droit, lui a des bonnes raisons, l'enfant non !
Par la mauvaise magie de la mémoire traumatique de l'adulte, qui remet en scène les violences subies dans l'enfance et les discours de ses propres parents qui les accompagnaient, tout ce que fait cet enfant va être perçu comme venant d'une mauvaise intention, pour énerver l'adulte, pour lui pourrir la vie. L’enfant est dramatiquement perçu comme fondamentalement mauvais, agressif, provocateur, prêt à « pousser de travers » si on ne le redresse pas à temps.
Ne nous y trompons pas, les premières violences et l'expérience de leur qualité auto-traitantes, si elles ne font pas suffisamment horreur pour être aussitôt contrôlées, risquent fort d'être la porte ouverte ensuite à bien d'autres violences de plus en plus extensives, dont des violences sexuelles, l'enfant pouvant dans un premier temps être attaqué lors des allumages de la mémoire traumatique, du fait de liens avec un passé qui ne le concerne pas, celui de ses parents. Dans un deuxième temps, par le jeu à la fois de phénomènes addictifs de dépendance et de tolérance à la violence, on fera jouer à l'enfant « bouc émissaire » le rôle de médicament efficace, de disjoncteur réarmable à l'infini, et même de « traitement préventif » pour toutes les angoisses, stress ou frustrations qui n'ont rien à voir directement avec l'enfant mais qui « allument » eux aussi la mémoire traumatique du parent agresseur. Le système peut s'emballer et devenir contaminant, l'enfant devenant le disjoncteur au service de tout le monde, avec une absence totale de compassion toujours liée à l'anesthésie émotionnelle de tous.
En laissant perpétuer des violences « ordinaires » sur les enfants, la société porte une lourde responsabilité puisque ces violences font le lit de violences futures et notamment de violences sexuelles. Et elle se positionne de façon particulièrement hypocrite, en s'étonnant de la violence de jeunes adolescents et de leurs conduites dissociantes à risques, sévèrement condamnées alors qu’elles sont directement issues des violences subies. Les violences et les troubles des conduites et du comportement des adolescents sont considérés comme bien plus graves que ceux des adultes, et la plupart du temps on ne se pose aucune question sur les violences familiales qu’ils ont pu subir. On considérera même qu'il s'agit d'enfants et d'adolescents-rois, à qui on a laissé tout faire sans aucune limite et qui n'ont pas été assez punis !
Comble de malhonnêteté, il arrive même que l'on donne à ces adolescents le contre-exemple de victimes exemplaires qui ne font pas de vagues et continuent à donner l'impression d'aller bien en ne dérangeant personne, « contre-exemples » résilients qui auraient même bénéficié, selon eux-mêmes, de ces violences qui les auraient « forgés », quel « merveilleux malheur ». Mais on omet de dire le prix de la résilience : soit un sacrifice total, la victime par loyauté familiale se taira et cachera très soigneusement toutes les conséquences ; soit une anesthésie émotionnelle totale induite par des violences répétées et continues ou par des conduites dissociantes à risque. Rarement la victime a eu une chance extraordinaire, le « couteau » n'ayant touché aucun vaisseau, aucun organe. Ces victimes résilientes se rassurent ainsi sur leur intégrité et leur non-condition de victimes. L'enjeu de tout cela, c'est de prouver que les violences ne sont pas graves pour tout le monde, qu'elles peuvent ne pas avoir de conséquences.
En France, les enfants restent ainsi les seules personnes que la loi ne protège pas entièrement des violences physiques, mêmes les détenus ne doivent subir aucune violence physique selon la loi, cherchez l'erreur ! Pourtant la France est signataire de la Convention des Droits de l'enfant du 20 novembre 1989 et elle s'est engagée à lutter contre toutes les formes de violence à l'encontre des enfants. En juin 2009, elle s'est d'ailleurs fait rappeler à l'ordre par le Comité des Droit de l'enfant à Genève, qui lui demande expressément dans son rapport « d'interdire explicitement par la loi tous les châtiments corporels dans tous les environnements incluant la famille, l'école, les institutions et les autres centres de soins de l'enfance, de favoriser le développement et la prise de conscience à ce sujet et de faire les efforts nécessaires pour promouvoir les valeurs d'une éducation non violente ». Car on le sait aujourd’hui : cette « violence éducative ordinaire » tolérée est un facteur de risque de maltraitance, ainsi qu’une véritable usine de fabrication de syndromes psychotraumatiques et de violences futures."

Voir également l'article que j'ai écrit sur la violence envers les enfants sur le site ICI http://memoiretraumatique.org/memoire-traumatique-et-violences/violences-faites-aux-enfants.html


Voir également l’interview dans 20mn de Céline Raphaël sur son livre "La démesure. Soumise à la violence d'un père" : http://www.20minutes.fr/societe/1081547-celine-raphael-je-ecrit-livre-regler-comptes








lundi 22 avril 2013

Emission Priorité Santé de Claire Hédon de RFI du 22 avril 2013 sur le livre noir des violences sexuelles avec la Dre Muriel Salmona




89 FM


de 19:31 mn

"Le livre noir des violences sexuelles"
de la Dre Muriel Salmona

À écouter ICI

Témoignages à lire en fin de page









Viol, inceste, mariages forcés, pédophilie, harcèlement sexuel. Encore taboues, les violences sexuelles sont trop souvent passées sous silence. Pourtant, la violence sexuelle représente un important problème de santé publique touchant des millions de personnes chaque année dans le monde, avec des conséquences psychotraumatiques.

Mais quelle est leur ampleur ? Où les victimes peuvent-elles trouver de l'aide ? Que peut-on faire pour éviter la violence sexuelle ? Comment sensibiliser la population ? Quelle est la prise en charge la plus adaptée pour ces victimes ?


  •  Dr Aida Sylla, psychiatre, enseignante à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et exerçant au Centre hospitalier psychiatrique de Thiaroye en banlieue dakaroise.


Avec plusieurs témoignages ( les quatre premiers sont passés à l'antenne): 

- de la mère de Julie, France : sa fille a été victime à 16 ans de plusieurs viols, la mère de Julie témoigne du déni des viols et des graves maltraitances que sa fille a subi de la part de ceux qui auraient dû la protéger (témoignage à écouter dans l'émission).

- de Caroline, Abidjan, Côte d'Ivoire : Je vais prendre le cas du viol dont j'ai été victime à l'âge de 15 ans par un camarade de classe. Naïve que j'étais, il m'a enfermée dans sa chambre pendant que personne n'était là, il avait mis la musique très fort si bien que personne ne pouvait entendre ma voix pour me secourir et il m'a sauté dessus pour me violer. Je ressens de la haine pour lui parce que trois mois après l'acte, j'ai eu mes premières règles. Je suis sûre que c'est à cause de lui que j'ai eu mes premières règles. Le drame est qu'aujourd'hui quand j'ai envie de faire l'amour, j'ai l'image du viol en tête si bien que je ne jouis pas. Je suis encore perturbée psychologiquement plus de 15 ans après.

- de Christelle, Douala, Cameroun : j'ai 20 ans, j'ai été abusée durant mon enfance, par un oncle qui vivait chez nous ; j'avais 4 ans quand cela s'est passé. Au début j'ai eu du mal à réaliser ce qui m'était arrivé. Ce n'est que plus tard que j'en ai pris conscience. J'ai refusé d'en parler autour de moi, car ce n'était pas évident. Chez nous, au Cameroun, des associations incitent à la dénonciation mais il y a beaucoup d'obstacles : culturels, sociologiques, juridiques, etc. Nous sommes victimes de l'honneur de la famille, on n'aime pas exposer la famille. Du coup, moi qui veut faire de la dénonciation des violences faites aux enfants, mon combat reste difficile, je rencontre très souvent des victimes, on essaye d'en parler mais ces dernières sont réticentes à l'idée d'en parler, pour ne pas être étiquetées et pointées du doigt dans la société. Aussi et surtout, les autorités demandent des preuves. Justement, comment prouver que quelqu'un a été victime de viol ? Surtout si les faits ne sont pas récents.

- d'Arnaud, Brazaville, Congo-Brazaville : À Brazaville, le harcèlement sexuel est quotidien et constant. Dans les bus, dans les coins des rues, les jeunes interpellent, sifflent les femmes, dans les boîtes de nuit, on a des danses comme la rumba où vous dansez comme si vous faisiez l'amour, c'est oppressant pour les femmes, même au travail c'est compliqué pur elles. Il faut lutter contre ça avec l'aide du Ministère de l'Education Nationale avec des programmes de sensibilisation. Le harcèlement s'est vraiment balisé, ce n'est pas normal !

- de Fatoumata, Conakry, Guinée : En Guinée, c'est l'impunité pour les violeurs parce que souvent les femmes ont honte de porter plainte à la police. Il faut plus d'informations et il faut pousse les gens à en parler, à exposer leurs problèmes pour qu'on puisse les aider. Par exemple, suite aux évènements du 28 septembre, où des militaires ont violé des femmes, se sont même permis de les exciser, des ONG ont proposé à ces femmes qui avaient été victimes de violences sexuelles de prendre en charge les traitements. Mais beaucoup d'entre elles ne bénéficient pas des médicaments et des soins qui sont chers, c'est vraiment dommage !

- de Norrah, Lumbashi, RDC : À Lumbashi, concernant le viol, un tribunal pour femmes et enfants est mis en place pour juger le violeur (autrement appelé MUVIOLO). L'éducation sexuelle, comme expliquer les changements qui se produisent à la puberté, ici, on n'en parle pas, certaines confessions religieuses se regroupent pour éduquer les leurs, dans beaucoup de familles, c'est trop rare cette éducation sexuelle.
Je fais partie d'un groupe de jeunes qui se nomme le Tendre Cœur, c'est un groupe de discussion et on a abord la question des violences sexuelles. Il faut sensibiliser les gens, grâce à la télévision, en mettant en place des débats, des conférences, en allant dans les campagnes.

- de Clavert, Brazaville, Congo-Brazaville : Les violences sexuelles en Afrique restent un sujet tabou parce qu'il y a un manque de sensibilisation de la part des autorités qui sont censés mettre des infos à la disposition des femmes. Les citoyens ne sont pas suffisamment informés, ils ignorent même ce que sont les violences sexuelles. Les femmes ne savent pas qu'entre deux époux, il peut y avoir viol ! Il n'y a pas de système d'assistance vis à vis des victimes de violences sexuelles. Les femmes quand elles sont victimes, elles ne savent pas à qui s'adresser. Et en matière de viol, les familles ont souvent l'habitude de régler cela à l'amiable, c'est la loi coutumière qui prime sur la loi pénale. Cela se règle souvent comme ça, parce que c'est la honte pour la famille d'avoir une fille violée, et souvent les familles s'arrangent pour garder le silence moyennant quelques francs CFA.

- de Marie, Dakar, Sénégal : Après avoir voyagé régulièrement avec mon patron chez qui j'avais été engagée comme femme de ménage, il a fini par me violer !!! Il refusait et surtout m'empêchait de me laisser rentrer dans mon pays. Il m'obligeait à faire des choses que je ne supportais pas de faire ! Il a même acheté la police pour que rien ne lui arrive !



le livre noir des violences sexuelles

de la Dre Muriel Salmona



Avec son site ( informations, articles, nombreux témoignages, ressources et bibliographie actualisées, vidéos, etc. ) : 

Avec, à feuilleter, les premières pages du livre noir des violences sexuelles en cliquant ICI

Vous pouvez vous le procurer dans les librairies, 
et chez Dunod, à la FNAC , sur  Amazon ou sur Decitre (e-book-PDF)




jeudi 18 avril 2013

Colloque Halt'Hamo 64 à Pau le 24 avril 2013 Du traumatisme à la réponse judiciaire : ntervention de la Dre Muriel Salmona sur les conséquences psychotraumatiques


COLLOQUE HALT'HAMO 64

Du traumatisme à la réponse judiciaire


vendredi 26 avril de 9 à 18h
Université de Pau et des Pays de l'Adour
organisé par l'association Halt'Hamo 64
Halte au harcèlement moral


Intervention de la Dre Muriel Salmona 
présidente de l'association 
sur les conséquences psychotraumatiques



cliquez sur les images pour agrandir



Inscription libre jusqu'au 25 avril