dimanche 22 novembre 2020

Le 25 novembre : Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, n'oublions pas les filles ! Luttons contre l’impunité des crimes sexuels Dre Muriel Salmona

 Le 25 novembre : Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, 

n'oublions pas les filles !




Jusqu'au 10 décembre nous orangeons le monde en luttant contre les viols et les autres violences sexuelles faites aux femmes et aux filles


Il y a un continuum de cette violence patriarcale qui s'exerce contre les femmes de l'enfance à l'âge adulte, dans l’immense majorité des cas toute en Impunité. 


Depuis la mise en place des mesures de confinement, les signalements d’actes de violence à l’égard des femmes ont augmenté dans de nombreux pays (en France les tchats de la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles "Arrêtons les violences" ont été multipliés par 4,4 par rapport à 2019 pour tous les faits de violences et par 17 pour les faits de violences intrafamiliales»). « Les répercussions sur les femmes sont amplifiées, car elles subissent des formes multiples et croisées de discrimination dans des situations de fragilité, de conflit et d’urgence, où les capacités institutionnelles et les services sont limités, ce qui a donné lieu à une pandémie parallèle » (ONU, 2020). 


Il est d’autant plus impératif et urgent d’agir pour lutter contre ces violences, lutter contre leur impunité, et en protéger toutes les femmes et les filles. 




En parallèle avec tous les rassemblements et toutes manifestations qui auront lieu en France

Pour toutes celles et ceux qui ne pourront pas se déplacer et qui souhaitent participer à la mobilisation contre les violences faites ax femmes en cette journée internationale our l'élimination de la violence l'égard des femmes et des filles

Nous organisons une 


MANIFESTATION VIRTUELLE LE 25 NOVEMBRE DE 12H À 20H 

MOBILISONS-NOUS EN LIGNE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES

ICI 

1 signature = 1 participation
à partir de 12h jusqu'à 20h le 25 novembre
plus de 13 400 personnes y ont participé !

Luttons contre l’impunité des crimes sexuels

Les orange days



En 2019 et 2020 la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes se concentre sur le viol forme spécifique de violence perpétuée à l’égard des femmes et des filles, aussi bien en temps de paix que de conflit. 


La campagne « Toutes et tous UNi.e.S » contre la violence à l’égard des femmes, qui marquera le début de 16 jours d’activisme pour mettre fin au viol : Les orange Days « Orangez le monde : la Génération Égalité s’oppose au viol » du 25 novembre au 10 décembre 2020 (journée des droits humains) porte cette année comme en 2020  spécifiquement sur la question du viol et des autres violences sexuelles. https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/take-action



L’ONU rappelle que les femmes et les filles sont universellement touchées par le viol et les autres violence sexuelles, et que le viol est ancré dans un ensemble complexe de croyances, de stéréotypes et de fausses représentation ainsi que de relations de pouvoir (domination masculine) et de discrimination favorisant l’omniprésence et la normalisation de la violence sexuelle (culture du viol) : « La violence sexuelle contre les femmes et les filles prend ses racines dans des siècles de domination masculine. N’oublions pas que, fondamentalement, les inégalités entre les genres qui sous-tendent la culture du viol sont un déséquilibre des pouvoirs. » Antonio Guterres secrétaire général de l’ONU https://www.un.org/fr/events/endviolenceday/


Le viol et autres violences sexuelles subies par les filles et les femmes sont d'une ampleur considérable dans le monde entier aux conséquences catastrophiques.


Dans le monde, 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou bien des violences sexuelles de la part d’une autre personne, une femme sur dix a subi des violences sexuelles depuis l’âge de 15 ans (FRA, 2014 ; OMS 2017) et une femme sur 5 a subi des violences sexuelles avant ses 18 ans (OMS, 2014).


Ces violences sexuelles sont des violences sexo-spécifiques, haineuses et discriminatoires qui font parie d’un continuum de violences que les femmes et les filles subissent dès leur plus jeune âge et dont elles sont les principales victimes (80%), et les hommes, les principaux auteurs (90%). Elles s’exercent dans un cadre d’inégalité et de domination sur les personnes les plus vulnérables et les plus discriminés (filles et femmes, enfants, personnes handicapées, marginalisées, racisées...) et ont pour conséquences une aggravation des inégalités et une précarisation des victimes (VIRAGE, 2017 ; ONDRP, 2017 ; MTV/Ipsos, 2019).

 

Ces violences sexuelles représentent de très graves atteintes aux droits, à la sécurité, à la dignité et à l’intégrité mentale et physique des filles et des femmes qui en sont victimes. 


Ces violences sexuelles font partie, avec les tortures, des traumatismes les plus sévères, elles ont des conséquences dévastatrices à long terme sur leur vie et leur santé, ce qui en fait un problème majeur de droits humains, de société et de santé publique qu’il est urgent de traiter. Cf Psychotraumatisme du viol https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020-psychotraumatisme-du-viol-chaire-Mukwege.pdf et 


Les viols n’ont rien à voir avec la sexualité, ce sont des armes massives de domination, de destruction, de soumission et de contrôle social, que ce soit en temps de paix ou de guerre. Ce sont avant tout des violences masculines, sexistes, haineuses et discriminatoires qui s’exercent dans un contexte de rapport de force, d’inégalités et de discriminations. 


Le viol est le crime qui bénéficie de la plus grande impunité


Or, depuis plus de vingt ans, les viols ont beau être considérés en droit international et européen, que ce soit en temps de paix ou de guerre comme des crimes de premier ordre et comme des traitements cruels, inhumains et dégradants, voire de plus en plus comme une forme de torture que les États ont la responsabilité et l’obligation de prévenir et de punir, quel qu’en soit l’auteur. Ce sont les crimes qui bénéficient de la plus grande impunité, dont les victimes sont les moins reconnues, protégées et prises en charge, et sont les plus maltraitées lors des procédures judiciaires (REDRESS, 2013).


Cette impunité est alimentée par le déni sociétal, la tolérance face à ces violences masculines et la loi du silence imposée aux victimes. Les stéréotypes sexistes, la culpabilisation et le rejet des victimes (culture du viol), l’absence de dépistage et de protection des victimes ainsi que la méconnaissance des conséquences psychotraumatiques jouent un très grand rôle dans ce déni. La justice échoue à traiter le très faible nombre de plaintes : alors qu’en France seuls 4% des viols et des tentatives de viols sur mineurs font l’objet de plainte, 74% de ces plaintes vont être classées sans suite, la moitié de celles instruites vont être déqualifiées et au total seules 10% des plaintes vont être jugées en cour d’assises. Les statistiques de la justice montrent que depuis 10 ans il y a 40% de condamnations pour viols en moins (infostat justice, 2018), ce qui est également observé dans de nombreux autres pays (Royaume Uni, Suède, Finlande...).


Les droits des victimes de violences sexuelles sont dans leur très grande majorité bafoués, elles sont le plus souvent abandonnées, maltraitées, culpabilisées, condamnées au silence. Il est exceptionnel qu’elles soient protégées et qu’elles obtiennent justice. Les violences sexuelles bénéficient d’une impunité quasi-totale qui s’explique par le déni, la loi du silence et la culture du viol qui règnent dans la société. En France, 83% des victimes de violences sexuelles disent n’avoir jamais été reconnues, ni protégées (IVSEA, 2015). Si les victimes de violences sexuelles dans l’enfance sont près de 70% à réussir à parler (au bout de 12 ans en moyenne), elles ne sont que 8% à avoir été protégées après avoir parlé (MTV-Ipsos, 2019). En France, seules 10 % des victimes de viols adultes et 4% des victimes de viols mineures portent plaintes, 74% de ces plaintes sont classées sans suite, la moitié des 26% instruites sont déqualifiées en délits, et 10% seulement des plaintes seront jugées pour viol, cela veut dire que seuls 1% des viols d’adultes et 0,4% des viols de mineurs seront jugés (ONDRP 2012-2017 ; Infostats Justice, janvier 2018). Depuis 10 ans, le nombre de viols condamnés a chuté de 40% (Infostats Justice, septembre 2018).


Dans d’autres pays en Europe comme la Grande Bretagne et les pays nordiques on observe le même phénomène, avec encore moins de plaintes instruites qui aboutissent à un jugement et une condamnation : 3% des plaintes pour viol seulement ont abouti à une condamnation au Royaume Uni, HMCPSI, 2019 ; 0,5% des viols ont abouti à une condamnation en Finlande et 5% des plaintes pour viols ont abouti à une condamnation en Suède, 10% pour le Danemark Amnesty International, 2019. 


Dans tous ces pays le nombre de plaintes augmente mais l’impunité s’accroit depuis plusieurs années, la police et la justice échouent à traiter ces crimes, faute de lois adaptées, faute de moyens et de formation des professionnels sur les violences sexuelles, sur leurs conséquences psychotraumatiques, et d’outils pour déconstruire les stéréotypes sexistes et les idées fausses préjudiciables aux victimes.


Il est essentiel de lutter contre cette impunité

À lire notre Manifeste contre l’impunité et ses 8 mesures :

https://manifestecontrelimpunite.blogspot.com

Et à signer et partager notre pétition STOP IMPUNITÉ DES CRIMES SEXUELS qui a recueilli plus de 104 600 signatures et qui a été co-signée par 29 asso :

https://www.mesopinions.com/.../stop-impunite.../35266





Les femmes et les filles victimes de violences sexuelles subissent des injustices en cascade et sont exposées à de nouvelles violences sans fin


Les victimes dans leur très grande majorité ne sont pas crues, ni protégées, elles se retrouvent à devoir survivre seules aux violences sexuelles qu’elles subissent, puis à leur mémoire traumatique qui leur fait revivre ces violences à l’identique, comme une torture sans fin. 


Ce déni et cette absence de protection conjuguées à une carence de soins spécifiques et à une faillite quasi-totale de la justice à punir leurs agresseurs sont une grave perte de chance pour les victimes et les exposent tout au long de leur vie à subir de nouvelles violences sexuelles, ainsi que des maltraitances institutionnelles et des injustices en cascade. 


Mais c’est également pour toute la société un facteur de risque majeur que ces agresseurs qui n’ont pas été inquiétés fassent de nombreuses autres victimes au cours de leur vie (et nous en avons d’innombrables exemples). Et c’est enfin, une machine à fabriquer de nouveaux agresseurs de proches en proches et de génération en génération, le facteur de risque principal de commettre des violences étant d’en avoir déjà subi sans avoir été protégé ni soigné (OMS, 2010 et 2014 ; Felitti et Anda, 2010).


Venir au secours des filles et des femmes victimes de violences sexuelles, être solidaires avec elles, faire respecter leurs droits et leur rendre enfin justice 


Il est temps d’être enfin solidaire des victimes, il est temps qu’elles soient entendues, protégées, accompagnées, soutenues et soignées, il est temps que leurs droits et leur dignité soient respectées et qu’elles accèdent à une justice et à des réparations, et qu’enfin la vérité l’emporte. 


Pour cela, il faut lutter avec acharnement contre tout ce qui participe à la négation de ces crimes et délits sexuels : le déni, la loi du silence, la culture du viol avec ses fausses représentations et ses stéréotypes sexistes qui culpabilisent les victimes et exonèrent les agresseurs, les inégalités, le sexisme et toutes les autres formes de discriminations, la domination masculine et ses privilèges indus. Cf mon article Pour en finir avec le déni et la culture du viol : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/Pour_en_finir_avec_le_deni_et_la_culture_du_viol-reactualise2020.pdf


Il faut améliorer le dépistage de ces violences sexuelles pour que les victimes puissent être secourues et prises en charge le plus tôt possible


  • cela passe par des campagne d ‘information et la formation de tous les professionnels qui sont susceptibles d’être en contact avec les victimes, à la réalité des violences sexuelles, à la notion de consentement, aux discriminations et à la culture du viol pour démonter tous les stéréotypes et fausses représentations, au respect de leurs droits, à leurs conséquences psychotraumatiques sur la santé et la vie des victimes
  • Un dépistage universel : il est essentiel de ne pas attendre que les victimes parlent et dénoncent les violences qu’elles ont subies car tout s’oppose à ce qu’elles puissent le faire, les agresseurs et leurs complices qui les menacent et les manipulent, leur fréquente situation de dépendance face à leurs agresseurs (dans plus de 90% l’agresseur est un proche, un conjoint ou un membre de la famille dans plus de la moitié des cas, oui une personne ayant autorité), le déni de la société et la culture du viol qui les culpabilisent, leurs graves traumatismes qui entrainent très souvent des états de dissociation traumatique et d’amnésie pendant des années
  • Améliorer la protection, la prise en charge, les soins spécialisés et les aides sociales, en en bannissant toute forme maltraitance et en respectant la volonté des victimes et leurs besoins spécifiques


Il faut améliorer les lois et le traitement judiciaire des violences sexuelles, et en plus de donner des moyens financiers et humains suffisants à la justice pour bien fonctionne, il faut entre autres :


  • centrer les loi sur la preuve d’un consentement libre et éclairé de la victime et d’une absence d’atteinte de sa dignité (retournement de la charge de la preuve sur celui qui est accusé), 
  • établir un seuil d’âge du non-consentement pour les mineur.e.s en dessous duquel tout acte sexuel est un viol (si il y a pénétration) ou une agression sexuelle à 15 ans et à 18 ans en situation d’inceste, d’abus d’autorité et lorsque la victime est particulièrement vulnérable (handicap, maladie, grande précarité)  
  • abroger le délit d’atteinte sexuelle
  • Interdire les déqualifications 
  • abolir  la prescription : imprescriptibilité des crimes sexuels et levée de prescription en cas de crimes en série et lors d’une incapacité de la victime liée à des troubles psychotraumatiques tels que la dissociation traumatique et l’amnésie traumatique. Cf notre Manifeste et notre STOP PRESCRIPTION : https://stopauxviolences.blogspot.com/2020/11/manifeste-de-notre-campagne-stop.html
  • prendre en compte des psychotraumatismes comme des preuves médico-légales cf mon art « L’analyse de la mémoire traumatique et des autres symptômes psychotraumatiques »:: https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020_analyse_memoire_traumatique_au_secours_des_droits_viol_soins_justice_reparations.pdf
  • mettre en place d’une commission juridique pluridisciplinaire et indépendante pour réévaluer les dossiers de plaintes classées sans suite, faisant l’objet de déqualifications ou de non-lieux.
  • évaluer les réparations à hauteur réelle du préjudice subis en tenant compte de toutes les conséquences sur la santé et la vie des victimes, qui leur permettent de se reconstruire dans les meilleurs conditions



Dans le cadre de cette lutte, la compréhension des conséquences psychotraumatiques et de leurs mécanismes neuro-biologiques, l’analyse thérapeutique précise et détaillée, telle une autopsie dirigée, de leur symptôme central, la mémoire traumatique, sont des outils nécessaires et performants pour rendre justice aux victimes et réparer les atteintes à leur dignité et leur intégrité, et remettre le monde à l’endroit en rétablissant la vérité. Cf art Analyse des symptômes psychotraumatiques : technique thérapeutique et médico-légale au secours des droits des victimes de viol 2020 : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020_analyse_memoire_traumatique_au_secours_des_droits_viol_soins_justice_reparations.pdf


Ces outils qui permettent avant tout de soigner les victimes et d’éviter la plupart des conséquences à long terme sur leur santé et leur vie, sont également très performants pour :


  • évaluer de façon détaillée les répercussions des violences sur la santé et la vie des victimes,
  • fournir de nombreux indices complétant, contextualisant et corroborant les faits,
  • donner des éclairages précieux pour expliquer les réactions et les comportements des victimes et éviter que ceux-ci ne leur soient reprochés ou ne soient utilisés pour décrédibiliser leur témoignage, alors qu’ils sont des conséquences traumatiques universelles et normales des violences


Les conséquences psychotraumatiques sont universelles


L’atteinte à la dignité et à l’intégrité corporelle et sexuelle, la déshumanisation, la dégradation et la chosification de leur corps que subissent les victimes de violences sexuelles est extrêmement traumatisante, d’autant plus que l’agresseur met en scène qu’il jouit avec une grande cruauté de cette destruction et du vécu d’annihilation de sa victime ainsi que de sa terreur et de sa détresse. Avec les violences sexuelles, le monde bascule dans un chaos transgressif inhumain.


Les violences sexuelles entraînent de lourdes conséquences psychotraumatiques. Qu’elle que soit la victime, son âge, son sexe, sa personnalité, son histoire, ses antécédents. 


Ces conséquences psychotraumatiques sont normales et universelles lors de viols et d’agressions sexuelles, elles sont liées à des atteintes neurologiques et de l’architecture du cerveau et à des mécanismes exceptionnels de sauvegarde neuro biologiques à l’origine d’une mémoire traumatique, véritable torture faisant revivre à l’identique l’horreur des violences (Campbell, 2008, MacFarlane, 2010 ; Nemeroff, 2009, 2016). 


Les conséquences sont d’autant plus graves que la victime est très jeune, qu’il s’agit d’un viol (et donc de violences sexuelles avec pénétration), commis par un proche, que les violences sexuelles sont répétées pendant une longue période, et qu’elles sont accompagnées de menaces de mort et d’autres actes de barbarie et de tortures (IVSEA, 2015).


Quand les conséquences psychotraumatiques ne sont pas diagnostiquées, ni traitées spécifiquement - ce qui est malheureusement encore presque toujours le cas - elles sont à l’origine de très graves conséquences à long terme sur la santé mentale et physique des victimes ainsi que sur leur vie personnelle, affective et sexuelle, leur scolarité et leur insertion sociale et professionnelle. Elles sont également un facteur de risque très important de subir de nouvelles violences, d’avoir des périodes de précarité et de marginalisation (risques d’être placé à l’Aide Sociale à l’Enfance, de fugues, d’échecs scolaire, d’absence de diplôme, de chomâge, d’invalidité, d’être interné en hôpital psychiatrique, en institution, risques de grande pauvreté, d’être à la rue (SDF), en hébergement d’accueil, en situation prostitutionnelle, en détention,...) et de voir s’aggraver les situations de discrimination et de handicap déjà présentes au moment des viols (Campbell, 2008 ; Hillis, 2016 ; IVSEA, 2015 ; MTV/Ipsos, 2019).


Les victimes de violences sexuelles à l’âge adulte sont 70%, à dire qu’elles ont des conséquences sur leur santé mentale et 96% lors de violences sexuelles dans l’enfance, 59% sur leur santé physique, 81% sur leur sexualité, et 74% vie familiale et sociale, 54% sur les études et sur leur vie professionnelle. Plus de la moitié des victimes ont souffert d’épisodes dépressifs et de troubles anxieux (55%), près de 50% des victimes de viols dans l’enfance ont fait des tentatives de suicides, plus de 50% ont présenté des troubles alimentaires, plus d’un tiers des conduites addictives, 50% ont eu des périodes de grandes précarité (ONDRP ; IVSEA, 2015 ; Enquête MTV, Ipsos, 2019).


Chez les personnes ayant des addictions à l’alcool et à la drogue, et les personnes en situation prostitutionnelle on peut retrouver jusqu’à 90% d’antécédents de violences sexuelles et de négligences graves dans l’enfance (Farley, 2003 ; Felitti et Anda, 2010). Avoir subi des crimes sexuels dans l’enfance ou plusieurs formes de violences dont des violences sexuelles (quatre Adverse Childhood Experiences) est un des déterminants principaux de la santé 50 ans après, c’est le premier facteur de risque de mort précoce, de suicide, de dépression à répétition, de conduites addictives, de nouvelles violences, d’obésité, de diabète, de troubles cardio-vasculaires, respitratoires, immunitaires, digestifs, gynécologiques et obstétricaux, endocriniens, etc. (Felitti et Anda, 2010).


Une absence de protection et de soins qui représente une très importante perte de chance pour les victime


Sans protection, ni prise en charge spécifique, tout au long de leur vie, comme venons de le voir, les victimes de viol doivent affronter en plus des souffrances intolérables du traumatisme du viol, de nouvelles violences, des injustices en cascades, des maltraitances institutionnelles, des situations de grande précarité, d’exclusion et d’exploitation, particulièrement sexuelles (IVSEA, 2015, MTV - Ipsos 2019).


Au lieu de considérer les femmes et les filles victimes de viols comme gravement blessées psychiquement et traumatisées par des crimes sexuels haineux, on catégorise leurs symptômes comme faisant partie intégrante de leur personnalité ou d’une maladie endogène psychiatrique, et on les considère injustement comme des « incapables » n’ayant aucune volonté, des « débiles ou des hystériques », comme « des folles à lier », des « psychotiques, des paranoïaques ou des démentes »... et certaines peuvent même se retrouver internées. Le corps médical très peu formé aux psychotraumatismes et encore bien colonisé par des représentations sexistes fait rarement le lien entre des symptômes pourtant pathognomoniques de traumatismes que présentent les femmes et les violences qu’elles ont subies (cf nos enquêtes IVSEA, 2015 et Ipsos 2019 sur les violences sexuelles dans l’enfance, seules 23% des victimes de viol ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique spécialisée et il leur a fallu attendre 10 ans en moyenne pour en bénéficier, enfin 79% des professionnels de la santé ne font pas le lien entre les violences subies dans l’enfance et leur état de santé.


Alors que l’on retrouve une exposition à au moins un évènement potentiellement traumatogène chez 72% des patients en psychiatrie adulte (dont 64% sont des femmes, 66% étaient mineurs lors des premiers faits et 74% ont subi de multiples expositions), il serait absolument nécessaire que les psychiatres soient systématiquement formés au dépistages des violences et au diagnostic, ainsi qu’à la prise en charge des psychotraumatisme (Fossard, 2018).


L’absence de soins spécifiques de leurs traumatismes et l’absence de justice et de réparations sont une atteinte très grave à leurs droits fondamentaux et une perte de chance considérable pour leur santé, leur sécurité et leur avenir. Perte de chance d’autant plus scandaleuse que la plupart de ces conséquences catastrophiques sur leur santé et leur qualité de vie sont parfaitement évitables avec une prise en charge adaptée et respectueuse de leurs droits.


Des conséquences psychotraumatiques qui sont reprochées aux victimes dans un retournement particulièrement cruel


De plus, dans nos sociétés patriarcales et inégalitaires, avec une incroyable cruauté, les rares femmes et filles qui dénoncent les viols qu’elles ont subis, en sont le plus souvent tenues pour responsables, voir même coupables. Leurs traumas leurs sont reprochés, au lieu d’être reconnus comme des conséquences normales et universelles des viols et comme des preuves de ce qu’elles ont vécu.


Dans un retournement particulièrement injuste, leurs symptômes psychotraumatiques (sidération, dissociation et mémoire traumatiques) et leurs conduites de survie (conduites de contrôle et d’évitement, et conduites dissociantes à risque telles que des addictions, des auto-mutilations des mises en danger) sont utilisés pour les discréditer, disqualifier leur témoignage, les psychiatriser, et pour les accuser d’être à l’origine de leur propre malheur. Et ce d’autant plus, que les stéréotypes sexistes les plus répandus intègrent ces mêmes symptômes psychotraumatiques et leurs conséquences sur la santé et la vie des femmes pour essentialiser ce qu’est une femme, sa personnalité, ses capacités et sa sexualité, dans un processus mystificateur haineux qui alimente sans fin les stéréotypes sexistes, les fausses représentation et la culture du viol qui les rend coupables des violences qu’elles subissent, voire pire les considère comme sans dignité, aimant être violentée et dégradée. À l’inverse, les hommes qui les ont agressées sont dans leur très grande majorité protégés, disculpés, innocentés, leur sexualité violente normalisée et tolérée comme un besoin, ils peuvent même être considérés comme les « vraies victimes » de ces filles et de ces femmes qui les auraient provoqués, manipulés ou accusés à tort.


Comme l’ont montré nos deux enquêtes réalisées par Ipsos en 2015 et 2019 sur les représentations des françaises et des français sur les violences sexuelles, les fausses idées sur les viols, les stéréotypes sexistes et la culture du viol ont la vie dure et sont très répandus. Cf dossier : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/campagne2019/2019-Rapport-d-enquete-IPSOS-site.pdf


Malgré le mouvement #MeToo qui a libéré les paroles des des victimes depuis octobre 2017, les Français et les Françaises sont encore en 2019 :


• 37% à penser qu’il est habituel qu’une femme portant plainte pour viol mente ;

• plus de 40% à penser qu’une attitude provocante de la victime en public, atténue la responsabilité

du violeur, et que si elle se défend vraiment elle peut le faire fuir ;

• 30% à considérer qu’une tenue sexy excuse en partie le violeur, qu’il ne s’agit pas de violences

sexuelles si la victime ne réagit pas, et que si on respecte certaines règles de précaution on ne

risque pas d’être violée ;

• plus des 2/3 à adhérer au mythe d’une sexualité masculine pulsionnelle et difficile à contrôler, et

d’une sexualité féminine passive ;

• et plus de 20% à considérer que des femmes aiment être forcées et ne savent pas ce qu’elles

veulent, qu’un non veut dire oui, etc (MTV-Ipsos, 2016, 2019 ; Renard, 2018).


Les droits femmes et des filles dès leur plus jeune âge à ne pas subir ces violences sexuelles qui sont de très graves atteintes à leur dignité et à leur intégrité physique et mentale, disparaissent face à des privilèges machistes très ancrés de posséder et instrumentaliser le corps des femmes afin de les dominer et les soumettre pour leur propre compte sous couvert de sexualité, d’éducation, ou de préservation d’intérêts « supérieurs » d’un ordre patriarcal qu’il soit celui de la famille, du couple, du travail, mais également celui d’ethnies, d’états, de pouvoirs politiques, religieux ou de groupes armés.


Une étude de l’Organisation des Nations Unies, conduite sur 10 000 hommes vivant en Asie et dans le Pacifique en 2013, démontre parfaitement ce privilège de violer revendiqué par certains hommes. Alors que 24 % des hommes interrogés reconnaissent avoir violé au moins une fois une femme dans leur vie, majoritairement leur compagne ou ex-compagne, la première raison que 75 % d’entre eux invoquent pour l’avoir fait, est qu’ils estimaient que c’était leur dû, et qu’ils avaient droit à une relation sexuelle avec une femme, peu importait si elle était consentante ou non. La deuxième raison que 58 % d’entre eux rapportent, est qu’ils voulaient s’amuser, le viol était pour eux un divertissement cruel. La troisième raison invoquée, pour 37% d’entre eux, est une volonté de se venger ou de punir... (ONU, 2013 ; Jeweks R., 2013).


Connaître, identifier, analyser et traiter les conséquences psychotraumatiques : une nécessité thérapeutique et juridique pour les victimes


Le déni, la loi du silence et l’impunité dont bénéficient ces crimes haineux sont intolérables. Pour que le monde soit enfin plus solidaire et plus juste pour les victimes de ces crimes sexuels, pour que la vérité sur ces crimes ne soit plus niée, la reconnaissance, l’information, la prise en compte et le traitement des psychotraumatismes est un préalable nécessaire, de même que la formation de tous les professionnels susceptibles de prendre en charge, d’accompagner, de soigner les victimes, aux conséquences psychotraumatiques des violences sexuelles et à leurs mécanismes : à la sidération, la dissociation et la mémoire traumatiques. C’est ce qui permettra de démonter les mythes et les stéréotypes sexistes à l’origine de la mise en cause quasi-systématique de la parole des victimes et de leur culpabilisation et de restaurer ainsi leurs droits ainsi que leur dignité.


Les symptômes psychotraumatiques sont non seulement une preuve du traumatisme subi et de sa gravité, mais également vont permettre une « autopsie psychique détaillée de la scène de crime » qui va livrer de nombreux indices sur son déroulement et corroborer les récits des victimes. L’analyse et l’identification des manifestations de la mémoire traumatique de la victime et des stratégies qu’elle met en place pour y échapper ou pour l’anesthésier, permet une mise en lien et en sens, et d’identifier d’innombrables détails et d’éléments de compréhension concernant le crime lui- même, et son contexte, la stratégie et la mise en scène de l’agresseur, ce qu’il a dit et fait, et ce que la victime a subi et ressenti.


Nous allons voir qu’en plus d’être un outil thérapeutique essentiel permettant la restauration de l’intégrité et de la dignité des victimes, cette analyse psychotraumatologique est un outil scientifique médico-légal permettant de participer à la recherche de la vérité, en corroborant, voire même en complétant le récit des victimes et en fournissant de nombreux indices concordants dans le cadre d’enquêtes judiciaires pénales ou civiles qui, même en l’absence de témoins, d’atteintes corporelles et de preuves ADN, permettent de collecter des faisceaux d’indices graves et concordants dans le cadre de procédures pénales, et de procédures civiles en vue de l’obtention d’une reconnaissance et d’ouverture à des droits en terme de prise en charge et de réparations.


État des lieux des violences sexuelles et de leurs conséquences


Des violences criminelles sexistes d’une ampleur considérable :


Les viols et les autres violences sexuelles subis par les femmes, les filles et les enfants sont des crimes et des délits d'une ampleur considérable dans le monde entier. Les viols touchent tous les âges, sexes, ethnies et groupes socioéconomiques et sont associées à des effets néfastes sur la santé physique et psychologique et économique tout au long de la vie.


Selon l’OMS (2014) 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou bien des violences sexuelles de la part d’une autre personne, une femme sur dix a subi des violences sexuelles depuis l’âge de 15 ans (FRA, 2014 ; OMS 2017), une fille sur cinq et un garçon sur 13 subissent des violences sexuelles dans leur enfance (0-18 ans), et chaque année 1 million de filles sont agressées et violées dans le monde. En 2019, 45 millions d’images et de vidéos pédocriminelles sexuelles sont disponibles sur le net (NYT, 2019).


Nous l’avons vu, les principales victimes sont des filles et des femmes, les agresseurs sont des hommes dans 9 cas sur 10 et des mineurs dans 25 à 30% des cas, dans la très grande majorité des cas ils sont connus de la victime (90%), et membres de leur famille (viols incestueux et agressions sexuelles incestueuses) dans près de la moitié des cas pour les mineurs, ou un partenaire ou ex- partenaire (viols conjugaux) dans plus d’un tiers des cas pour les adultes.


Ces violences sexuelles s’exercent dans le cadre d’un rapport de force et de domination, les personnes vulnérables et discriminées en étant plus fréquemment victimes. Les enfants en sont les principales victimes : 81% des violences sexuelles ont débuté avant 18 ans, 51% avant 11 ans, 21% avant 6 ans, et plus de 60% des viols sont commis sur des mineur.e.s, 40% des viols et tentatives de viols sont commis avant 15 ans pour les filles, l’âge moyen des victimes mineures étant de 10 ans (VIRAGE, 2017 ; MTV/IPSOS, 2019 ; IVSEA, 2015, CSF, 2008) ; les personnes handicapées en sont 4 fois plus victimes (et même jusqu’à 5 fois plus pour les mineures handicapées mentales), et près de 90% des femmes présentant des troubles du spectre de l’autisme ont subi des violences sexuelles, 78% tout sexe confondu (Brown-Lavoie, 2014 ; Danmeyer, 2018 ; Gourion, 2019), de même les personnes malades, racisées, migrantes, précarisées, marginalisées, sans domicile fixe, des personnes en situation prostitutionnelle, etc. subissent proportionnellement bien plus de violences sexuelles.


Suivant les enquêtes de victimation 14,5% (VIRAGE, 2017) à 20% (CSF, 2008) des femmes ont subi des violences sexuelles (agressions sexuelles + viols) au cours de leur vie, et 4% (VIRAGE, 2017) d’hommes. En ce qui concerne les viols, dans leur vie 16 % des femmes ont subi des viols et des tentatives de viols dont 59 % avant 18 ans, et 5 % des hommes dont avant 18 ans (enquête Contexte de la sexualité en France CSF INSERM, 2008). La dernière enquête de l’association Face à l’inceste (ex AIVI) menée par Ipsos en 2020 montre que 1 français.e sur 10 a subi l’inceste : 6,7 millions de français en seraient ou en auraient été victimes, 8 victimes sur 10 sont des femmes.


Par an, ce serait 260 000 viols et tentatives de viols qui seraient commis en France, un chiffre provenant des enquêtes de victimation qui donne le vertige mais qui reste pourtant sous-estimé. L’enquête Cadre de Vie et Sécurité de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a pu mesurer que chaque année, 94 000 femmes et 16 000 hommes subissent des viols et des tentatives de viols, et on estime que les filles sont près de 130 000 et les garçons 35 000 à subir des viols et des tentatives de viols chaque année ( estimation à partir des enquête de victimation CSF, 2008 ; ONDRP 2012-2017 ; VIRAGE 2017).


Des violences extrêmement traumatisantes à court, moyen et long termes

Les traumatismes dus à des violences sexuelles comme les viols sont ceux, avec la torture et les actes de barbarie, qui entraînent le plus de conséquences psychotraumatiques graves et durables sur les victimes, avec 80 % de risque de développer un état de stress post traumatique en cas de viol chez les adultes et près de 100% chez les enfants, alors que lors de traumatismes en général il n'y a que 24 % de risques d'en développer ((Breslau, 1991 ; Rodriguez, 1997). Ces troubles psychotraumatiques qui sont des conséquences normales et universelles de ces violences, ils sont à l’origine de l’impact considérable à court, moyen et long termes sur la santé mentale et physique des victimes, ainsi que sur leur vie sociale, professionnelle, économique et personnelle (McFarlane, 2010, Nemeroff, 2016, IVSEA, 2015, MTV/IPSOS, 2019).


La gravité des conséquences psychotraumatiques des viols sur la vie et sur la santé mentale et physique des victimes reste encore trop méconnue nécessite des soins appropriés. La prise en charge spécifique des psychotraumas des victimes de violences sexuelles permet de leur éviter la plupart des conséquences à long terme sur leur vie et leur santé (Ehring, 2014 ; Hillis, 2016). Or sans protection ni prise en charge spécifique médico-psychologique, juridique et sociale des victimes de viol, ces conséquences s’installent sur des années, des décennies voire toute leur vie.


Des troubles psychotraumatiques universels qui sont pathognomoniques c’est à dire des preuves des violences subies


 Ces troubles psychotraumatiques sont pathognomoniques, c’est à dire qu’ils sont spécifiques et la preuve médicale d’un traumatisme. Ils sont liées à des atteintes et à des mécanismes exceptionnels de survie non seulement psychologiques mais également neurologiques visibles sur des IRM fonctionnelles (Campbell, 2008, MacFarlane, 2010 ; Nemeroff, 2009,2016). De nombreux symptômes psychotraumatiques sont spécifiques de traumatismes sexuels et permettent dans le cadre d’un examen clinique attentif de collecter des indices concordants sur les faits de violences, sur leur contexte et sur les agresseurs.


Les violences sexuelles vont avoir un effet traumatique immédiat en créant une effraction psychique, un état de sidération psychique au moment des faits qui bloque toutes les représentations mentales et paralyse la victime et l'empêcher souvent de réagir, de se défendre ou de crier (Croq, 2007). Le cortex en panne, sidéré, ne peut pas contrôler la réponse émotionnelle ni la sécrétion des hormones de stress (adrénaline, cortisol) commandée par une structure cérébrale archaïque sous corticale, amygdale cérébrale (Ledoux, 1997). Un survoltage émotionnel survient alors qui, en raison de risque vital cardio-vasculaire et neurologique qu'il entraîne, déclenche un mécanisme de sauvegarde neuro-biologique exceptionnel sous la forme d'une disjonction du circuit émotionnel (Yehuda, 2007). 


Cette disjonction permet une anesthésie émotionnelle et physique brutale et salvatrice mais elle est à l'origine aussi :



Ces conséquences psychotraumatiques ont un impact particulièrement grave sur la santé psychique et physique de la victime et s'ils ne sont pas pris en charge spécifiquement ils vont se chroniciser et pouvoir durer des années, voire toute une vie. Au moment du viol ils vont être responsables d'un état de choc émotionnel post-immédiat, puis d'une souffrance mentale très importante, incontrôlable due à la mémoire traumatique des violences subies : réminiscences, flash-back, cauchemars, de troubles dissociatifs, de troubles de la personnalité, de troubles de l'humeur avec risque suicidaire, de troubles anxieux majeurs (crises d'angoisses, phobies, TOC, avec une sensation de danger permanent, hypervigilance), de troubles des conduites (conduites à risques souvent sexuelles, mises en danger : sur la route, dans le sport, conduites addictives, conduites conduites auto-agressives et conduites agressives), du comportement (troubles de l'alimentation : anorexie, boulimie, de la sexualité et du sommeil), de troubles cognitifs sévères et de troubles somatiques liés au stress très fréquents (fatigue et douleurs chroniques, troubles cardio-vasculaires et pulmonaires, diabète, troubles digestifs, troubles gynécologiques et obstétricaux, neurologiques, endocriniens, dermatologiques, etc.). Les victimes de viols adultes sont plus de 70% à décrire un impact important sur leur santé mentale, et quand les viols on eu lieu dans l’enfance, elles sont 96% (ONDRP-INSEE, 2017 , TVSEA, 2015 ; MTV-IPSOS, 2019). La moitié d’entre elles ont fait des tentatives de suicide et des dépressions à répétition, de même la moitié présentent des conduites addictives, 40% des troubles alimentaires et 70% seront à nouveau victimes de violences sexuelles dans leur vie. L’impact sur leur vie sexuelle, amoureuse va être considérable, de même sur leur vie professionnelle et sociale. Les troubles psychotraumatiques vont augmenter le risque d’exclusion, de grande précarité, de marginalisation, de situations prostitutionnelles et de handicap (suivant l’étude IVSEA 50% des adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans l’enfance ont subi une période de précarité). Sans compter le risque d’infection sexuellement transmissible et de grossesse sur viol. 


Tous ces troubles sont évitables si une protection et une prise en charge médico-psychologique de qualités sont mises en place.


La plupart des symptômes sont directement dus à des expressions de la mémoire traumatique et aux stratégies universelles mises en place par la victime pour y survivre qui sont de deux types : conduites d’évitement et de contrôle accompagnées d’une hypervigilance pour éviter tout déclenchement de la mémoire traumatique d’un côté ; et de l’autre, conduites dissociantes à risque et mises en danger pour anesthésier cette mémoire traumatique quand il s’avère impossible d’échapper à son déclenchement.


Une étude et une analyse précise des manifestations de la mémoire traumatique qui permet de cartographier précisément les violences


L’étude et l’analyse précise de la mémoire traumatique, de ses déclencheurs, de son contenu, de ses manifestations psychiques, verbales, comportementales, corporelles, émotionnelles, sensorielles ou kinesthésiques, de ses mises en scène lors de cauchemars ou de crises dissociatives, ainsi que l’étude et l’analyse des différents types de stratégies de survie, de leur survenue et de leurs manifestations, vont permettre de reconstituer une cartographie souvent minutieuse et précise des évènements traumatisants et de leurs contextes même de nombreuses années après, et de pouvoir pallier les défaillances d’un récit fréquemment parcellaire avec des pans entiers inaccessibles à la mémoire (amnésie traumatique), à la chronologie incertaine, envahi par des distorsions temporo-spatiales, des interrogations, des doutes et des sentiments de de honte et de culpabilité qui le bloquent, et souvent de nombreuses incohérences apparentes qui le décrédibilisent (Salmona 2012, 2018 ; Van der Kolk, 2018).


Non seulement les symptômes psychotraumatiques sidération, dissociation traumatique, manifestations de la mémoire traumatique, conduites d’évitement et de contrôle, et conduites dissociantes ne sont pas considérés comme des conséquences directes normales et universelles des violences subies, et donc des éléments de preuve, mais ils vont être retournés contre la victime pour décrédibiliser son récit, mettre en cause son comportement, la culpabiliser et la psychiatriser (Salmona 2013, 2018).


La victime de viol devra se justifier et s’expliquer sur des réactions et des comportements qui sont des mécanismes neurologiques de sauvegarde et des conséquences de graves atteintes neurologiques endocriniennes et métaboliques. Ces symptômes au lieu d’être considérés comme des manifestations de blessures psychiques avec des atteintes neurologiques vont être considérés comme des preuves de mensonges ou de consentement, voir être utilisés pour minimiser les faits et leurs impacts (leur indifférence prouve qu’il ne s’est rien passé de grave), responsabiliser les victimes et les considérer comme folles, hystériques, imprudentes, voire débile (et tant pis pour elles ! fallait pas être si bêtes), et disculper les agresseurs. 


Au total, ces symptômes alimentent les pires stéréotypes sexistes, et une vision dégradante de la femme qui ont eux-mêmes été crées à partir de ces symptômes psychotraumatiques dans une injustice particulièrement cruelle, de même pour les inégalités, elles sont à la fois alimentées et aggravées par les violences et leurs conséquences psychotraumatique, et elles ont été crées de toute pièce grâce aux violences et renforcées par les symptômes traumatiques qui viennent les valider dans un système qui s’auto- engendre sans fin dans la plus grande des injustices : « Je décide que tu es inférieure et que tu n’as aucun droit, ce qui me permet de te dominer et de t’instrumentaliser pour que tu sois ma chose en exerçant des violences sur toi, ces violences te détruisent, ont de graves conséquences sur ton intégrité psychiques, limitent beaucoup tes capacités et t’empêchent de te réaliser, c’est bien la preuve que tu es inférieure et que tu n’as pas à avoir les mêmes droits, je peux donc te dominer et exercer des violences sur toi, etc., etc. ».



Cette méconnaissance des conséquences psychotraumatiques et les stéréotypes sexistes qui y sont accolés aboutissent à une maltraitance inouïe sur tous les plans avec des injustices en cascades, une impunité quasi-totale, une discrimination et une inégalité renforcées avec des droits fondamentaux bafoués et atteinte grave à la dignité, une perte de chance scandaleuse en terme de santé, d’épanouissement personnel, d’insertion socio-économique, avec un risque de précarité et de marginalisation important, une absence de reconnaissance et de réparation, et une reproduction toujours renouvelée des violences. Cette méconnaissance participe à la décridibilisation du récit des victimes et à leur mise en cause, à l’impunité et l’injustice et à leur abandon par la société. Les victimes sont condamnées à organiser seules leur protection et leur survie, elles sont considérées comme responsables de leur propres malheurs.


Il est donc urgent que les troubles psychotraumatiques soient enfin reconnus, enseignés, dépistés, soignés et réparés à hauteur des préjudices. Sortir du déni, protéger et soigner les victimes de violences sexuelles est une urgence de santé publique. Il est tout aussi urgent que la justice prenne en compte ses troubles psychotraumatiques et leur analyse précise comme des faisceaux de preuves et d’indices qui crédibilisent les récits des victimes, et non l’inverse.


C’est une révolution à opérer, indispensable pour enfin rendre justice et dignité aux victimes de ces crimes odieux, les soigner, les réparer et leur donner les moyens de se reconstruire et d’accéder à la possibilité de se réaliser et de s’épanouir dans la sécurité, c’est remettre le monde à l’endroit et lutter efficacement contre l’impunité dont bénéficient ces violences sexo-spécifiques, et donc contre leur reproduction.


Dre Muriel Salmona 

psychiatre, psychotraumatologue

présidente de l'association

Mémoire Traumatique et Victimologie


Vous trouverez ci-dessous une documentation et une courte biblio, les manifestes et pétitions à signer, des brochures à télécharger et les numéros d’urgence et d’aide aux victimes :


Pour en savoir plus : site de l’association Mémoire traumatique et Victimologie avec de nombreux articles, documents, ressources, rapports et vidéos de forma- tion à consulter et télécharger https://www.memoiretraumatique.org

Ses pages sur les violences sexuelles https://www.memoiretraumatique.org/vio- lences/violences-sexuelles.html

Ses pages sur les lois : https://www.memoiretraumatique.org/que-faire-en-cas-de- violences/la-loi.html

Ses pages sur les ressources : https://www.memoiretraumatique.org/que-faire-en- cas-de-violences/ressources.html


Les enquêtes de l’association sur les violences sexuelles :


Enquête IVSEA 2015, « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte », conduite par Association Mémoire Traumatique et Victimologie avec le soutien de l’UNICEF France: Salmona Laure auteure, Salmona Muriel coordinatrice, 2015, Rapport et synthèse téléchargeables sur les sites http://www.memoiretrauma- tique.org. https://www.memoiretraumatique.org/campagnes-et-colloques/2015-campagne-stop-au-deni.html


Enquête AMTV/Ipsos 2016/2019 « Les représentations des Français sur le viol et les violences sexuelles »

https://www.memoiretraumatique.org/campagnes-et-colloques/2018-enquete-ipsos-les-francais·es-et-le-projet-de-loi-sur-les-violences-sexuelles-concernant-les-mineur·es.html


Enquête AMTV/Ipsos 2019 : « Violences sexuelles dans l’enfance » Association Mémoire Traumatique et Victimologie/Ipsos, 2019, Rapports téléchargeables sur les sites http:// www.memoiretraumatique.org. https://www.memoiretraumatique.org/campagnes-et-colloques/2019-enquete-ipsos-2-violences-sexuelles-de-lenfance.html


Les articles récents de la Dre Muriel Salmona sur les violences sexuelles :


Confinement et risque d'explosion des violences sexuelles et de la pédocriminalité en ligne 2020 : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/20200330-Confinement-et-risque-d-explosion-violences-sexuelles-et-pedocriminalite.pdf


Le psychotraumatisme du viol des conséquences majeures à long terme sur la vie et la santé des enfants victimes 2020

https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020-psychotraumatisme-du-viol-chaire-Mukwege.pdf


Analyse des symptômes psychotraumatiques : technique thérapeutique et médico-légale au secours des droits des victimes de viol 2020 : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2020_analyse_memoire_traumatique_au_secours_des_droits_viol_soins_justice_reparations.pdf


Afin de mieux lutter contre l’impunité de la pédocriminalité sexuelle et de mieux protéger les enfants, changeons la loi ! 2020 https://stopauxviolences.blogspot.com/2020/07/afin-de-mieux-lutter-contre-limpunite.html


À lire POUR EN FINIR AVEC LE DÉNI ET LA CULTURE DU VIOL en 12 points article de Muriel Salmona de 2016 réactualisé en 2020 : https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/Pour_en_finir_avec_le_deni_et_la_culture_du_viol-reactualise2020.pdf

Agressions sexuelles, publié chez Dunod, 2020 : https://stopauxviolences.blogspot.com/2020/11/nouvel-article-de-la-dre-muriel-salmona.html


Les 2 modules de formation en ligne de l’association :

Protection des personnes en situation de handicap contre les violences sexuelles octobre 2020 : https://www.memoiretraumatique.org/publications-et-outils/formation-interactive-violences-sexuelles-aux-handicapes.html

Protection de l’enfant contre les violences sexuelles  juin 2020  https://www.memoiretraumatique.org/publications-et-outils/module-de-formation-interactif-sur-les-violences-sexuelles-faites-aux-enfants.html


         

 Biblio sur les enquêtes OMS et nationales de victimologie :


Infostats Justice, « Violences sexuelles et atteintes aux mœurs : les décisions du parquet et de l’instruction », Bulletin d’information statistique du ministère de la Justice, n° 160, 2018.

Infostats Justice, « Les condamnations pour violences sexuelles », Bulletin d’in- formation statistique du ministère de la Justice, n°164, 2018.

REDRESS, « Réparation pour viol, Utiliser la jurisprudence internationale relative au viol comme une forme de torture ou d'autres mauvais traitements », 2013., dis- ponible à l’adresse suivante : www.redress.org

Les lettres numéro 8 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes téléchargeable sur le site http://stop-violences-femmes.gouv.fr

Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » CVS Insee-ONDRP, de l’Observatoire natio- nal de la délinquance et des réponses pénales ONDRP– Rapport annuel sur la

criminalité en France – 2017

Enquête CSF Contexte de la sexualité en France de 2006, Bajos N., Bozon M. et l’équipe CSF., Les violences sexuelles en France : quand la parole se libère, Popu- lation & Sociétés (Bulletin mensuel d’information de l’Institut national d’études dé- mographiques), 445, mai 2008

Enquête VIRAGE INED et premiers résultats sur les violences sexuelles : Alice De- bauche, Amandine Lebugle, Elizabeth Brown, et al. Documents de travail n° 229, 2017, 67 pages

World Health Organization, « Global Status Report on Violence Prevention », Ge- nève, WHO, 2014, 2016.

OMS. INSPIRE : Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des en- fants : résumé d’orientation. Genève, Suisse : OMS 2016

La dernière enquête de l’association Face à l’inceste (ex AIVI) conduite par Ipsos sur l’inceste, 2020 https://facealinceste.fr/blog/actualites/communique-de-presse-du-18-novembre-2020


Manifeste et pétitions de l’association à signer :


Pétition pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels (plus de 41 800 signataires et 27 Assos co-signataires) à signer  https://www.mesopinions.com/petition/justice/imprescriptibilite-crimes-sexuels/25896

Manifeste pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels : https://manifesteimprescriptibilite.blogspot.com

Pétition stop impunité des crimes sexuels (plus de 104 600 signataires et ses 29 Assos co-signataires) à signer : https://www.mesopinions.com/petition/justice/stop-impunite-crimes-sexuels/35266

Manifeste contre l’impunité et ses 8 mesures : https://manifestecontrelimpunite.blogspot.com

Manifeste Stop aux violences faites aux enfants (avec de nombreuses pages d’information sur les conséquences des violences sur la santé des enfants) : https://manifestestopvfe.blogspot.com

Pétition Stop aux violences faites aux enfants (plus de 50 500 signataires et ses 26 Assos signataires) à signer ICI : https://www.mesopinions.com/petition/politique/manifeste-stop-aux-violences-aux-enfants/28367

Manifeste et Campagne STOP PRESCRIPTION 2020 https://stopauxviolences.blogspot.com/2020/11/manifeste-de-notre-campagne-stop.html



En cas d’urgence et de danger imminent

 

n'hésitez pas à appeler la police ou la gendarmerie en cas de scène de violences (17 ou 112 pour les mobiles), le 114 pour les personnes malentendantes,

Pour des mineurs ou des personnes vulnérables (personnes handicapées, ma- lades, âgées, femmes enceintes) si vous pensez qu’ils sont en danger et qu’ils ont subi des violences avérées il faut signaler les faits directement au procureur de la République du Tribunal de Grande Instance

Il est possible de signaler des faits de violences sexistes et sexuelles et d’être conseiller sur la la plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes : https://www.service-public.fr/cm

Il est possible de porter plainte dans n’importe quel commissariat ou n’importe quelle gendarmerie ou d’écrire au procureur de la République pour porter plainte



Biblio :


  • Breslau N, Davis GC, Andreski P, Peterson EL., « Traumatic events and posttraumatic stress disorder in an urban population of young adults ». Arch. Gen. Psychiatry. 1991;48:216-222.
  • Brown-Lavoie S. M., « Sexual knowledge and victimization in adult with autist spectrum disorders », Journal of Autism and Developmental disorders, vol. 44, n°9, 2014, pp 2185-2196.
  • Campbell R., « The co-occurence of childhood sexual abuse, adult sexual abuse, intimate partner and sexual harassement », Journal of consulting and clinical psychology, vol.76, n°2, 2008, p. 194-207
  • Danmeyer J., « A national survey on violence and discrimination among people with disabilities », EMC. Public Health, 18, 2018, p. 355.
  • Fossard O., « Prévalence de l’exposition psychotraumatique dans un pôle de psychiatrie adulte », L’information psychiatrique, vol.94, n°3, 2018, p. 176-182.
  • Gourion D., « Violences sexuelles subies par les femmes autistes de haut niveau », étude présentée au Congrès de l’Encéphale, 2019.
  • Ehling, T., & Nijenhuis, E.R.S., Krikke, A. (2003). Volume of discrete brain structures inflorid and recovorid DID, DESNOS,  and healthy controls. Proceedings of 20th International Society for the study of dissociation. Chicago, 2003, november 2-4.
  • Hillis S., et al. (2016). « Global prevalence of past-year violence against children: a systematic review and minimum estimates. », Pediatrics, vol.. 137, n°3, 2016, e20154079. 
  • McFarlane AC. « The long-term costs of traumatic stress : intertwined physical and psychological consequences. » World Psychiatry. 2010 Feb;9(1):3-10.
  • Nemeroff CB, Neurocircuitry models of PTSD And extinction : human neuroimaging research - past, present, and future, Biological Psychiatry, n°60, 2006, p.376-38é.
  • Nemeroff CB, Neuron, Paradise Lost, Neuron, Volume 89, Issue 5, 2 March 2016, Pages 892-909.
  • Renard N., Pour en finir avec la culture du viol, ed Les petits matins, 2018.
  • Rodriguez, N., Ryan, S. W.,  « Posttraumatic stress disorder in adult female survivors of child sexual abuse: A comparison study » in Journal of Consulting and Clinical Psychology, Février 1997, Vol. 65, Issue 1, p. 53-59.
  • Salmona M.,Violences sexuelles. Les 40 questions-réponses incontournables, Paris, Dunod, 2015.
  • Salmona M., Le livre noir des violences sexuelles Paris, Dunod, 2ème édition 2018.
  • Salmona M., Le harcèlement sexuel, Paris, Que sais-je ? 2019.
  • Thurston R. C., « Association of Sexual Harassment and Sexual Assault With Midlife Women’s Mental and Physical Health », JAMA Intern Med. 2019;179(1):48-53
  • Van der Kolk, Le corps n’oublie rien, Paris, Albin Michel, 2018.
  • Van der Hart, Le soi hanté, Paris, De Bœck, 2010.
  • Williams L. M., « Recall of childhood trauma : a prospective study of women’s memory of child sexual abuse » in Journal of consulting and clinical psychology, 1994, Vol. 62, n°6, p. 1167-1176.
  • Yehuda R., Ledoux J., « Response variation following trauma : a translation neuroscience approach to understanding PTSD », Neuron, n°56, 2007, p19-32.



Pour en savoir plus sur les violences sexuelles la culture du viol et les mythes sur le viol : 

en PDF cliquer ICI
https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles- Dr-MSalmona/201807-Le-fiasco-d-une-loi-censee-renforcer-la- protection-des- mineurs-contre-les-violences-sexuelles.pdf 

Salmona M. La mémoire traumatique. In Kédia M, Sabouraud-Seguin A (eds.). L’aide-mémoire en psychotraumatologie. Paris : Dunod, 3ème édition 2020.

Salmona M. Mémoire traumatique et conduites dissociantes. In Coutanceau R, Smith J (eds.). Traumas et résilience. Paris : Dunod, 2012, téléchargeable sur le site memoiretraumatique.org. 

Salmona M. Dissociation traumatique et troubles de la personnalité post- traumatiques. In Coutanceau R, Smith J (eds.). Les troubles de la personnalité en criminologie et en victimologie. Paris : Dunod, 2013, téléchargeable sur le site memoiretraumatique.org. 

Salmona M. « Le viol, crime absolu » in doss. « Le traumatisme du viol », Santé Mentale, Mars 2013, n°176. téléchargeable sur le site memoiretraumatique.org. Salmona M. Impact des violences sexuelles sur la santé des victimes in Pratique de la psychothérapie EMDR, sous la direction de Cyril Tarquinio et Al., Dunod, 2017 ; 19, pp 207-218. 

Salmona M., La mémoire traumatique, violences sexuelles et psychotraumas in Dossier « Maltraitantes infantiles » des Cahiers de la justice, éditions Dalloz numéro 2018/1,2018.

Salmona M. Impact des violences sexuelles sur la santé des victimes in Pratique de la psychothérapie EMDR, sous la direction de Cyril Tarquinio et Al., Dunod, 2017 ; 19, pp 207-218.

Salmona M. L’amnésie traumatique : un mécanisme dissociatif pour survivre, Dunod, 2018 ; in Victimologie, évaluation, traitement, résilience, sous la direction de Roland Coutanceau et Claire Damiani, Dunod, 2018: pp 71-85 

À lire POUR EN FINIR AVEC LE DÉNI ET LA CULTURE DU VIOL en 12 points article de Muriel Salmona de 2016 réactualisé en 2020 sur le blog stopauxviolences.blogstop.fr : https://stopauxviolences.blogspot.fr/2017/03/ pour-en- finir-avec-le-deni-et-la.html 

En quoi connaître l’impact psychotraumatique des viols et des violences sexuelles est-il nécessaire pour mieux lutter contre le déni, la loi du silence et la culture du viol, pour mieux protéger les victimes et pour que leurs droits soient mieux respectés ? de Muriel Salmona 2016 téléchargeable sur le site : http:// www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/2016-Necessaire- connaissance-de- limpact-psychotraumatique-chez-les-victimes-de-viols.pdf 

Ces viols que les Français ne sauraient voir : ce déni alimente la honte des victimes de Laure Salmona mars 2016 : http://leplus.nouvelobs.com/ contribution/1490893- ces-viols-que-les-francais-ne-sauraient-voir-ce-deni- alimente-la-honte-des- victimes.html 

JUSTICE, VOUS AVEZ DIT JUSTICE ? de Muriel Salmona, 2017 téléchargeable sur le site : http://www.memoiretraumatique.org/assets/files/ v1/Articles-Dr- MSalmona/20170321

lettre_ouverte_viol_en_re%CC %81union.pdf
La victime c’est la coupable de Muriel Salmona, 2011 téléchargeable sur le site : http://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Documents-pdf/ La_victime_c_est_la_coupable_4_septembre_2011_Muriel_Salmona.pdf 

Aucun commentaire: