Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie le 23 mai 2013,
édité par Daphnée Leportois Auteur parrainé par Elsa Vigoureux
LE PLUS. Quand François Ozon a déclaré que "la prostitution est un fantasme commun à de nombreuses femmes" et que "le fait d'être payé pour coucher est quelque chose qui est assez évident dans la sexualité féminine", il a suscité la colère de plusieurs élues socialistes. La psychiatre Muriel Salmona rappelle que ces propos, en plus d'êtres sexistes, sont scientifiquement infondés.
Si François Ozon n’a aucune légitimité pour parler au nom des femmes (ou de seulement certaines femmes, comme il l’a précisé ensuite en s’excusant), de leur sexualité, de leurs fantasmes, et de ce qu’est la réalité de la prostitution, si ses propos sexistes caricaturaux sont consternants et scandaleux, il n’est, avec son film et ses propos, qu’un des nombreux vecteurs de stéréotypes affligeants sur la sexualité des femmes et – en miroir – sur celles des hommes. Le cinéma, la littérature, les médias, la publicité regorgent de ces stéréotypes sexistes, et la pornographie en fait son fonds de commerce.
Selon ces stéréotypes, sexualité et violence sont confondues, de même que désir et addiction au stress. Une femme pourrait fantasmer, aimer, être excitée et jouir d’être chosifiée, soumise, humiliée, violentée, forcée, prostituée. La prostitution pourrait même être un lieu de découverte de la sexualité, comme pour cette adolescente de 17 ans (!) du film d’Ozon "Jeune et jolie".
Comme si la sexualité était une zone de non-droit (…) pour lire la suite cliquer ICI
Muriel Salmona, le 21 mai 2013, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie
édité par Hélène Decommer Auteur parrainé par Elsa Vigoureux
LE PLUS. C'était la maison de l'horreur. Celle où trois femmes, capturées alors qu'elles étaient adolescentes, ont été séquestrées, violées et torturées pendant 10 ans. Pour Muriel Salmona, psychiatre et auteur de "Le livre noir des violences sexuelles" (Dunod), ce drame est "un fait de société qui illustre la condition des femmes et la haine sexiste qui peut se déverser sur elles." Explications.
Nous sommes encore sous le choc de cette information qui est tombée le 7 mai 2013 concernant trois jeunes femmes de Cleveland aux USA disparues depuis 10 ans, séquestrées et violées pendant toutes ces années.
Mais nous avons aussitôt assisté à tout un discours de minimisation et de négation de la réalité, avec l’habituelle incapacité de nommer précisément les violences, de parler de leurs conséquences psychotraumatiques, et de les replacer dans un cadre plus politique de violences et de crimes sexistes commis par des hommes envers des femmes. Les mots crimes, viols, sévices, tortures, actes de barbarie ne sont que rarement entendus, on ne parle que d’enlèvement, de séquestrations, de calvaire, et même de détention… Camus nous avait prévenu : "Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur au monde."
Pour la seule raison qu’elles étaient des femmes, elles ont été esclavagisées (…) pour lire la suite cliquez ICI
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