MANIFESTE DE PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ ENGAGÉS DANS LA PRISE EN CHARGE D'ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCES
Le 20 novembre 2009
À l'occasion du 20e anniversaire
de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant
qui proclame :
L'enfance a droit à une aide et une assistance spéciale,
que l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle,
a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux,
et
les États parties s'engagent à assurer à l'enfant
la protection et les soins nécessaires à son bien-être,
compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs
ou des autres personnes légalement responsables de lui,
et prennent à cette fin toutes les mesures législatives.
(article 3)
Les États parties prennent toutes mesures législatives, administratives,
sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant
contre toutes formes de violence,
d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence,
de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle
pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux,
de son ou de ses représentants légaux ou de toute personne à qui il est confié.
Ces mesures de protection comprendront, selon qu'il conviendra, des procédures efficaces
pour l'établissement de programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire
à l'enfant à qui il est confié, ainsi que pour d'autres formes de prévention,
et aux fins d'identification, de rapport, de renvoi, d'enquête,
de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l'enfant
décrits ci-dessus, et comprendre également,
selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention judiciaire.
(article 19)
Les professionnels de la santé signataires de ce manifeste
rappellent que
nous savons grâce à de nombreuses études, enquêtes
et recherches récentes que :
1- Les violences faites aux enfants restent très fréquentes, sous-estimées et non-identifiées, méconnues dans leur grande majorité (particulièrement pour les violences sexuelles qui touchent en majorité des enfants et sont commises par des proches), et tolérées pour une grande partie d'entre elles (violences éducatives).
2- Les violences faites aux enfants sont graves, elles ont de redoutables conséquences sur leur intégrité psychique et physique et elles sont une atteinte à leur dignité et à leur droit fondamental de vivre en sécurité et de se développer dans un environnement psycho-affectif adapté à leurs besoins essentiels.
3- Les violences faites aux enfants entraînent en plus des atteintes et des séquelles physiques directes liées à des violences physiques, des troubles psycho-traumatiques sévères qui peuvent se chroniciser (dans 60 % des cas de maltraitances physiques et jusqu'à 80 % des cas de violences sexuelles). Ces troubles psychotraumatiques sont des conséquences normales des violences et ils sont pathognomoniques, c'est-à-dire qu'ils sont spécifiques et qu'ils sont une preuve médicale du traumatisme. Ils sont à l'origine d'une grande souffrance, de troubles anxio-dépressifs avec des risques suicidaires, de troubles du sommeil et de l'alimentation, de conduites à risques (mises en danger, jeux dangereux, conduites addictives, ), de troubles de la personnalité et du développement psycho-affectif, de troubles cognitifs avec un important retentissement scolaire (risques d'échecs scolaires). Ils entraînent aussi un risque d'être à nouveau victimes de violences (violences conjugales, violences au travail, violences sexuelles) tout au long de sa vie, un risque de marginalisation, de toxicomanie, de prostitution (pour les violences sexuelles), de grande pauvreté et de développer des conduites agressives et/ou délinquantes. Il sont responsables d’une altération de l’état de santé avec la survenue nombreuses pathologies somatiques liées au stress.
4- Les violences faites aux enfants représentent si elles ne sont prises en charge au plus tôt un risque vital : homicides, risques d'accidents mortels liés aux conduites à risques (1e cause de mortalité chez les moins de 25 ans), risques de suicides (2e cause de mortalité chez les moins de 25 ans), risques de développer des pathologies somatiques graves avec une espérance de vie réduite, risques liés à l'exclusion.
5- Les violences faites aux enfants ont un impact négatif important sur la santé mentale, sur la santé physique, sur la qualité de vie : sur la vie scolaire, professionnelle, sociale, personnelle et affective.
6- Les violences faites aux enfants si elles ne sont pas prises en charge risquent d'être responsables d'une reproduction de violences tout au long de la vie par l'intermédiaire de troubles psycho-traumatiques : violences subies ou violences agies contre soi ou contre autrui qui sont des auto-traitements anesthésiants et dissociants de la souffrance générée par la mémoire traumatique des violences, mis en place par la victime quand elle est abandonnée sans soin. La violence sur autrui étant un auto-traitement « réservé » à ceux qui s’octroie une position dominante et imposent un rapport de force rendus possibles par société inégalitaire.
7- Les mécanismes psychologiques et neurobiologiques à l'origine des psycho-traumatismes lors de violences sont connus. Au moment des violences l'enfant est dans l'impossibilité de se défendre et de comprendre, il se retrouve en état de sidération et son psychisme va être dans l'incapacité de réguler une réaction émotionnelle qui va rapidement entraîner un survoltage par la production trop importante d'hormones de stress (adrénaline et cortisol), Ce survoltage représente un risque vital (cardio-vasculaire et neurologique avec atteintes neuronales) : comme dans un circuit électrique, un mécanismes de sauvegarde neurobiologique exceptionnel (travaux du Dr Muriel Salmona) va se déclencher produisant une disjonction du circuit émotionnel grâce à la libération de drogues endogènes morphine-like et kétamine-like. Cette disjonction éteint la réponse émotionnelle et produit une anesthésie émotionnelle et physique avec un état de dissociation (état de conscience altérée avec sensation d'étrangeté, d'irréalité, de dépersonnalisation, d'être spectateur des violences). La disjonction produit aussi des troubles de la mémoire, avec une mémoire traumatique (mémoire émotionnelle qui n'a pas pu être traitée par le cerveau et encodée et qui reste non-consciente, incontrôlable, faisant revivre à l'identique avec la même détresse, les mêmes sensations, la même sidération et la même disjonction, les violences lors de réminiscences, de flash-back et de cauchemars). Cette mémoire traumatique, véritable bombe qui explose au moindre lien rappelant les violences, va être à l'origine d'une très grande souffrance que l'enfant va chercher à éviter à tout prix (conduites de contrôle, d'évitement, d'hypervigilance, intolérance au stress) et si ce n'est pas possible l'enfant va devoir rapidement les auto-traiter soit par disjonction spontanée qui l'anesthésie, soit quand la disjonction spontanée n'arrive plus à se faire en raison de phénomènes d'accoutumance liées au drogues morphine-like et kétamine-like par la recherche compulsive d'une disjonction coûte que coûte (par augmentation du stress : conduites à risques, mises en danger, jeux dangereux, automutilation, violences sur autrui, ou par apports de drogues dissociantes : alcool, drogues). La violence sur autrui est une drogue anesthésiante très efficace, la victime étant instrumentalisée comme « fusible ».
8- Les violences faites aux enfants si elles sont prises en charge précocement n'entraînent pas de troubles psycho-traumatiques. La prise en charge des troubles psychotraumatiques par des soins spécialisés est efficace et permet une récupération des atteintes neurologiques et des disfonctionnement psycho-neurobiologiques et une prévention des violences futures.
Pourtant, nous constatons en France
en tant que professionnels de la santé
malgré les 20 ans
de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant :
1- Que les enfants subissent encore beaucoup trop de violences et ne sont pas protégés. Particulièrement au sein de leur famille où les violences sont les plus fréquentes, les violences physiques les plus graves touchent les enfants les plus jeunes et les violences sexuelles touchent plus particulièrement les filles (viols, agressions sexuelles, mutilations génitales), mais les garçons aussi (au moins 1 fille sur 8 et 1 garçon sur 10). Trop d'enfants subissent une violence économique et vivent dans une grande pauvreté et dans des conditions extrêmes, dans des logements précaires, sans-abris.
2- Que les professionnels de la santé ne sont pas formés à la psychotraumatologie et à la victimologie. Pendant les études médicales aucune formation n'est dispensée aux futurs généralistes et aux futurs spécialistes en psychotraumatologie, ni en victimologie mis à part un cours sur les maltraitances.
3- Que les professionnels ne dépistent pas systématiquement les violences, et qu'ils font très peu de signalements. Les médecins et les autres professionnels de la santé dans leur immense majorité ne posent pas systématiquement de question sur des violences et ne connaissent pas les signes d'alerte faisant suspecter des violences et/ou des troubles psycho-traumatiques. Les médecins ne sont à l'origine que de 3 % des signalements pour des enfants en danger.
4- Que le conseil de l'ordre des médecins ne se positionne pas clairement pour la lutte contre les violences, leurs dépistages et leurs soins, et qu'il ne joue pas son rôle d'information et de conseil. Les médecins dans leur ensemble ont encore trop peur d'être sanctionnés lors de signalement ou de certificats médicaux pour coups et blessures.
5- Qu'ils n'existent que très peu de centres de soins spécialisés et de professionnels spécialisés. Actuellement les centres de prises en charge d'enfants victimes de violences sont très rares, et il est aux enfants d'accéder à des soins spécialisés dans beaucoup d'endroits en France.
6- Que les enfants victimes de violences ne sont pas protégés, ni pris en charge. Les enfants victimes de violences ne sont que très peu identifiés et donc ne bénéficient pas de mesures de protection. Ceux qui présentent des troubles psychotraumatiques ne sont pas diagnostiqués, ils sont abandonnés, laissés sans soins spécialisés. Ils ne reçoivent au mieux que des traitements symptomatiques et au pire ils sont obligés pour survivre d'avoir recours à des conduites d'évitement ou pour s'auto-traiter à des conduites à risques dissociantes et anesthésiantes, conduites qui vont leur être reprochées. Les enfants victimes de pédocriminalité et de pédopornographie sont encore trop peu repérés, protégés et pris en charge et suivis sur le long terme, alors qu'ils sont gravement en danger pour leur avenir.
7- Que les enfants en situation de handicap, compte tenu de leur fragilité et de ce qu’ils vivent, doivent faire l’objet d’une attention spécifique et d’une plus grande protection.
8- Que les enfants témoins de violences conjugales ne sont pas suffisamment reconnus comme victimes à protéger
9- Que les droits de l'enfant ne sont donc pas respectés. Qu’ils ne sont pas entendus par la justice, ni représentés, ni défendus comme ils devraient l’être lors de procédures pour lesquelles ils sont concernés
10- Que la société reste trop tolérante face à de nombreuses violences faites aux enfants comme c’est le cas pour les violences dites éducatives dans le cadre familial. La majorité des parents y ont recours alors que leur nocivité et leur inefficacité sont prouvées, elles ne respectent pas les droits de l'enfant, les violences éducatives n'améliorent pas les performances scolaires, elles sont un apprentissage à la violence, elles augmentent le risque d'accident chez les enfants, et le risque de reproduire des violences à l'âge adulte. Les enfants n’ont pas besoin d’être dressé, une éducation non-violente est indispensable pour leur équilibre.
En tant que professionnels de la santé
spécialisés dans la prise en charge
des enfants victimes de violences,
nous demandons :
1- Une réelle application de la convention internationale des droits de l’enfant pour protéger les enfant de toute forme de violence dont les violences intra-familiales les plus fréquentes : les violences éducatives, et pour assurer des soins spécialisés de qualité et de proximité à tous les enfants victimes de violence traumatisés
2- Plus de formations pour tous les professionnels de la santé, du social, de l'éducation, de la police, de la gendarmerie et de la justice sur les violences, leurs conséquences, l'accueil, la prise en charge et le traitement d'un enfant victime de violences.
3- Plus d'informations pour les professionnels, pour les victimes et pour le grand public sur les violences, les chiffres des violences, leurs conséquences et les mécanismes psychotraumatiques, les droits des enfants, les ressources disponibles (numéros nationaux, associations, etc.).
4- Plus de campagnes nationales contre les violences faites aux enfants dans les médias (campagnes sur les bébés secoués, contre les violences éducatives, sur les négligences, sur les violences sexuelles : sur l'inceste, la pédocriminalité, la pédopornographie, le tourisme sexuel, la prostitution, la traite et les mutilations génitales)
5- Plus de recherches et d'études de victimisation sur les violences, plus de recherches et d'études longitudinales sur les conséquences psychotraumatologiques des violences, plus de recherches et d'études sur les violences sexuelles faites aux enfants, sur la traite et la pédocriminalité et sur le devenir de ces enfants.
6- plus de centres de soins spécialisés gratuits accessibles sur l'ensemble du territoire
7- Une prise en charge des victimes, spécialisée et de qualité, remboursée ou gratuite.
8- Une prise en charge des auteurs de violences dès leur plus jeune âge en privilégiant le soin et l'éducation.
9- Une réelle et juste application de la loi, en respectant l’intérêt supérieur de l’enfant, en améliorant les dépôts de plaintes et en ne laissant pas impunis les délits et les crimes, en identifiant les situations de danger que courent les enfants à l’intérieur de leur famille et lors de violences conjugales, en tenant compte de l'intérêt supérieur de l'enfant, particulièrement lors de séparations dans un contexte de violences conjugales, il serait nécessaire d’entendre les enfants, de reconnaître leur souffrance et de mettre en place plus de mesures d'accompagnement, de lieux de visite médiatisée et de mesure de protection.
10- Une éducation à la non-violence et à l’égalité dès le plus jeune âge, et une information précise et détaillée sur les droits des enfants
11- Une loi contre les violences éducatives sur le modèle des 24 États qui l'ont déjà mise en place depuis 1979 (Suède), en privilégiant l’information, l’aide et l’accompagnement des parents
12- Une lutte contre toutes les violences sans exception, sans oublier les violences éducatives, les violences psychologiques, les violences économiques : aucun enfant ne doit être laissé sans abri et dans des conditions de grande pauvreté, les violences d'États (centre de rétention, privation de liberté).
13- Une lutte pour une société plus égalitaire, une lutte contre les discriminations sexistes qui touchent les filles avec des violences spécifiques à leur encontre
14- Une réflexion sur la violence, sur son origine, ses mécanismes et ses conséquences, et sur les moyens à mettre en œuvre pour la prévenir efficacement avec la mise en place de commissions, de groupes d'étude, de colloques et d'échanges internationaux.
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Manifeste initié par
l'Association Mémoire Traumatique et Victimologie
email : drmsalmona@gmail.com, site : http://memoiretraumatique.org
posté sur le blog : http://stopauxviolences.blogspot.com/2009/11/manifeste-des-professionnels-de-la.html
Professionnels de la santé signataires au 3 janvier 2010 :
nom, qualité
1. Dr Muriel Salmona, psychiatre, psychotraumatologue, victimologue, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, Hauts de Seine
2. Sokhna Fall, thérapeute familiale, victimologue, ethnologue, vice-présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, association Famille et thérapie, Yonne
3. Dr Judith Trinquart, médecin légiste, secrétaire générale de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie,
4. Dr Jean-Pierre Salmona, cardiologue, trésorier de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, Hauts de Seine
5. Dr Monique Martinet, neuro-psychiatre, pédiatre, experte au tribunal, vice-présidente et conseiller scientifique de l’association AIR-AIRMES, Besançon,
6. Dr Gilles Lazimi, médecin au centre municipal de Romainville, coordinateur de la campagne de prévention des violences conjugales en Seine St Denis
7. Dr Emmanuelle Piet, médecin, Seine St Denis
8. Dr Catherine Feldman, Médecin addictologue, Association SOS Drogue International, Paris
9. Dr Anne Decaux, médecin spécialiste en santé publique, Haut de Seine
10. Edmonde Chauvel, psychanalyste, Institut de Victimologie de Paris
11. Dr Yann-Yves Mallet, médecin psychothérapeute
12. Dr Claire Damy, médecin psychiatre, Hauts de Seine
13. Sandrine Lucas-Cluet, psychologue, psychothérapeute enfants adolescent, Hauts de Seine
14. Dr Cécile Morvant, médecin généraliste urgentiste et légiste, membre du conseil départemental de l’ordre des médecins d’Ardèche
15. Dr Hervé Sabah, médecin généraliste, Hauts de Seine
16. Dr Antoine Provost, médecin psychiatre, Hauts de Seine
17. Dr Lucienne Coscas-Hatchuel, pédiatre, Paris
18. Dr Jean-Bénédict de Saussure, médecin généraliste, Eure et Loire
19. Dr Dorothée Goudet, psychiatre, Paris
20. Dr Philippe Cosson, médecin addictologue, psychothérapeute, Seine St Denis
21. Dr Brigitte Avignant, médecin généraliste, Yvelines
22. Stéphanie Gattino, psychologue de l’éducation nationale, Val de Marne
23. Aurélie Kalafat, sophrologue, Haut de seine
24. Dr Marie Piot, psychiatre, Hauts de Seine
25. Dr Nadia Idrissi, médecin généraliste, Seine Saint Denis
26. Dr Jean-Pierre Delas, médecin
27. Alice liey, kinésithérapeute,
28. Dr Catherine Caron, médecin addictologue, centre 110, Paris
29. Dr Patricia Joly, médecin psychiatre, Haut de Seine
30. Vinciane Kerkhofs, psychologue clinicienne, Paris
31. Cécile Sarafis, animatrice, conseillère conjugale et familiale au planning familial, Seine Saint denis
32. Sophie Mottu, infirmière et psychologue clinicienne, Val de Marne
33. Annie Gognalon, infirmière scolaire, Seine St Denis
34. Cécile Blanche, sophrologue, Larroque
35. Arlette Zilberg, orthophoniste, Paris
36. Françoise Fanfelle, infirmière retraitée, Moissac
37. Jenny Ann Rydberg, psychologue, Buis les Baronnies
38. Marie-Christine Martin, pédopsychiatre, Paris
39. Mégane Dehouck, psychothérapeute, Landes
40. Catherine Lestang, psychologue, Saint Germain les Corbeils
41. Céline Poirier, infirmière en psychiatrie, Cognac
42. Richard Rossin, chirurgien orthopédiste, Paris
43. Marie-France Caldérone, psychologue clinicienne, Besançon
44. Holde Ruine, psychothérapeute, Yvelines
45. Claudine Berger, infirmière, Sartrouville
46. Ilel Kieser el Baz, psychothérapeute clinicien, Toulouse
47. Guignard Aude, psychologue, Maison Laffite
48. Guillou Patrick, médecin, Le Havre
49. Charlotte Doe De Maindreville, psychologue, Paris
50. Emilie Boutet, psychologue clinicienne, Val d’Oise
51. Chantal Tricaud, psychanalyste, Bordeaux
Vous pouvez soutenir ce manifeste, même si vous n'êtes pas un-e professionnel-le de la santé sur le site pétition-be :
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