samedi 31 mars 2018

Le livre noir des violences sexuelles : Parution chez Dunod de la 2ème édition actualisée du livre de la Dre Muriel Salmona



LE LIVRE NOIR DES VIOLENCES SEXUELLES

Dre Muriel Salmona 

2ème édition actualisée chez Dunod


EURO : 23,90

  • Broché: 384 pages
  • Editeur : Dunod; Édition : 2e édition (28 mars 2018)
  • Collection : Hors collection
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2100773372
  • ISBN-13: 978-2100773374

Contact presse :
Elisabeth Erhardy : 01 40 46 32 12 ; 
06 81 60 54 87
EERHARDY@dunod.com
Contact auteure :
Muriel Salmona : 06 32 39 99 34
drmsalmona@gmail.com


Vous pouvez vous le procurer dans les librairies, 
à la FNAC , sur Amazon ou sur Decitre (e-book-PDF)
et chez Dunod


Les violences sexuelles, familales, conjugales sont une réalité toujours peu prise en considération par les acteurs médico-sociaux et politiques. Or les conséquences psychotraumatiques de ces violences sont énormes en terme de santé publique. 

La nouvelle édition entièrement actualisée de cet ouvrage dénonce une véritable loi du silence qui empêche les victimes d'être réellement et efficacement traitées. Un livre document qui éclaire, explique et interpelle !


Extrait du livre (plan, préface 2ème édition, témoignage et une partie de l'introduction) 
à lire ICI


Préface à la 2ème édition


Depuis la première parution du Livre noir des violences sexuelles en 2013, le bilan de ces cinq années est paradoxal, à la fois porteur d’espoir avec quelques belles victoires comme la meilleure prise en compte des violences sexuelles envers les enfants, ou la reconnaissance des psychotraumatismes et de la nécessité de les prendre en charge, et désespérant quand on voit année après année les chiffres des violences sexuelles s’aggraver, l’impunité se renforcer, les victimes ne pas être protégées et leurs droits être toujours aussi peu respectés.

Au chapitre des victoires et des améliorations
La réforme de la protection de l’enfance de 2016 qui a replacé l’intérêt supérieur de l’enfant au centre de toute prise en charge le concernant et réintroduit l’inceste dans le Code Pénal, ainsi que le lancement tant attendu du premier plan interministériel de lutte et de mobilisation contre les violences faites aux enfants en mars 2017, ont fait progresser la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
De même, les plans nationaux 2017-2019 de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, ainsi que le plan national de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de 2018 qui ont fait de la prise en charge des psychotraumatismes un axe majeur, sont une avancée majeure pour toutes les victimes de violences sexuelles. Cette reconnaissance du psychotraumatisme en tant que problème de santé publique, accompagnée d’un dépistage systématique des violences par les professionnels de santé et par la création de centres pluridisciplinaires du psychotraumatisme offrant des soins accessibles et sans frais par des professionnels formés sur tout le territoire (métropole et outre-mer) fait partie de ce que nous réclamions depuis de nombreuses années et pour lesquelles nous avions œuvré avec des campagnes, des enquêtes, des manifestes, des pétitions et des groupes de travail.
La parole des victimes de violences sexuelles s’est libérée grâce à de nombreux témoignages concernant l’Église, le monde politique, le monde des médias, etc. Leur parcours et l’impact catastrophique sur leur vie et leur santé a été mieux connu grâce à une grande enquête « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte » que nous avons réalisée en 2015, auprès de 1214 d’entre elles, avec le soutien de l’UNICEF (IVSEA, 2015).
Pour finir, grâce à la mobilisation de nos collectifs d’associations, nous avons obtenu également de belles avancées législatives, comme celles concernant le renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel et la pénalisation du client, la généralisation de la circonstance aggravante de sexisme, la réforme de la prescription qui a doublé les délais pour les délits et les crimes pour les personnes majeures, délais qui sont passés respectivement à 6 et 20 ans. Pour 2018, une loi contre les violences sexistes et sexuelles est en préparation, avec un complément de la réforme de la prescription, concernant les crimes et délits aggravés envers les mineurs (nous militons pour l’imprescriptibilité mais il est probable que nous n’obtiendrons que l’allongement à 30 ans après la majorité), et des mesures pour lutter contre l’impunité des crimes et délits sexuels (âge légal de consentement pour les mineurs, délit d’outrage sexiste, amélioration de la définition du viol, réformes et sécurisation des procédures judiciaires, etc.).

Au chapitre des reculs et des blocages
Malgré toutes ces avancées, force est de constater que le viol, avec plus de 260 000 victimes chaque année (93 000 femmes, 130 000 filles, 16 000 hommes et 35 000 garçons), reste un crime de grande ampleur, bénéficiant en France d’une inconcevable tolérance et d’une impunité quasi totale avec 9 % de plaintes et moins d’1 % de condamnations en cour d’assises (Enquête « Cadre de vie et sécurité » ONDRP – 2012-2017). Les victimes, des personnes vulnérables en grande majorité, sont abandonnées et réduites au silence. Leurs droits fondamentaux ne sont pas respectés, notre enquête de 2015, montre que 83 % des victimes de violences sexuelles n’ont jamais été protégées, ni reconnues. De plus, la très grande majorité des victimes de viol qui portent plainte ne se sentent pas reconnues ni protégées par la police et la justice, elles vivent très mal les procédures judiciaires et sont significativement plus nombreuses à faire des tentatives de suicides (IVSEA, 2015). La justice n’échappe pas au déni ni à la culture du viol qui règnent dans la société : stéréotypes sur la sexualité féminine et masculine, sur les femmes en tant qu’objet sexuel, sur la notion de consentement, sur la confusion entre sexualité et violence, sur la mise en cause des victimes et de leurs comportements, sur leurs tenues, leur passé, leurs liens avec les agresseurs.
D’autre part, nous peinons toujours autant à mobiliser le monde médical : bien que les violences soient reconnues comme un problème majeur de santé publique par l’Organisation Mondiale de la Santé les médecins restent très peu formés aux violences sexuelles et à leurs conséquences alors qu’ils sont le premier recours des victimes. Malgré tout le travail réalisé avec la Mission Interministérielle de Protection des Femmes Victimes de violences (MIPROF) depuis 2013 pour former les professionnels, les facultés de médecine n’ont toujours pas intégré à leur cursus général et spécialisé des cours sur les violences et leurs conséquences psychotraumatiques, sauf exception. Sachant que la prise en charge des psychotraumatismes permettrait d’éviter l’impact catastrophique des violences sexuelles sur la vie et la santé des victimes et de nouvelles violences, la perte de chance occasionnée par ce manque de soins spécifiques est scandaleuse et intolérable (Hillis, 2016).

Mais l’espoir va peut-être l’emporter sur le désespoir
Surtout en ce début d’année 2018, depuis le séisme provoqué par l’article du New York Times du 5 octobre 2017 et les révélations en cascades d’actrices célèbres - une centaine - accusant de violences sexuelles le producteur le plus puissant d’Hollywood, Harvey Weinstein, qui ont été, parce qu’elles étaient enfin prises en compte, à l’origine d’un mouvement spontané et inédit de libération internationale de la parole des victimes de violences sexuelles et de solidarité sur les réseaux sociaux.
Avec ce mouvement qui s’est rapidement amplifié, et s’est étendu bien au-delà de Harvey Weinstein, du milieu du cinéma et des États-Unis, pour atteindre l’Europe, et jusqu’à toucher des pays comme l’Inde, le Pakistan, la Chine et le Japon, nous avons assisté à un tournant historique qui donne l’espoir que le déni et la loi du silence puissent être enfin battus en brèche.

L’heure est à un constat effroyable qui ne peut plus être nié ni minimisé
L’affaire Weinstein a joué un rôle de révélateur, tout le monde savait, beaucoup étaient complices ou soumis, les actrices victimes avaient parlé, mais le déni et le mépris de leur parole, le rejet, la culpabilisation, les pressions, les menaces, les humiliations qu’elles avaient endurées, les avaient, ensuite, bâillonnées efficacement.
Soudain, la parole de ces victimes de violences sexuelles est enfin entendue et largement médiatisée par des journalistes qui se sont mobilisés et ont enquêté. Les femmes victimes de violences sexuelles sont crues, reconnues, et les agresseurs étaient enfin mis en cause, la honte change de camp. Ce n’est plus aux victimes de se taire, de se cacher, de supporter ou de fuir, c’est aux agresseurs de partir et d’avoir à rendre des comptes.
De plus en plus de femmes sont alors venues en renfort, par solidarité et parce qu’elles se sont senties soudain légitimes et beaucoup plus sécurisées pour témoigner à nouveau ou pour la première fois de ce qu’elles subissaient. Elles ont commencé à dénoncer bien d’autres violences sexuelles que celles subies au travail. Rares sont celles qui n’ont pas subi de nombreuses violences sexuelles tout au long de leur vie, le plus souvent dès l’enfance, dans tous leurs espaces de vie à commencer par la famille, le couple, l’école, le travail, les soins, le sport, l’espace public… la liste est tellement longue. Ainsi, des pans entiers de notre société se sont révèlent totalement gangrenés par les violences sexuelles.
Dès lors, ces violences sexuelles sont apparaissent pour ce qu’elles sont, des violences systémiques, s’exerçant dans un contexte de domination masculine sur des personnes en situation d’inégalité, de discrimination, et de vulnérabilité, tout en n’étant que la partie émergée d’un immense iceberg, puisque la majorité de ces violences sexuelles sont subies par des personnes qui ne peuvent pas parler et qui n’ont que très peu accès aux réseaux sociaux : les enfants, les personnes handicapées, les personnes en institution (personnes âgées, démentes), les personnes sans toit, les femmes migrantes et les mineurs isolés étrangers, toutes celles qui devraient être les plus protégées.

Nous ne pouvons plus nous cacher derrière l’ignorance
Avec ce mouvement, ces innombrables témoignages et leur retentissement médiatique, il est devenu difficile, pour qui que ce soit, d’ignorer l’ampleur du nombre de victimes, la gravité de ces violences et la faillite totale de nos États à les combattre, à protéger les victimes, à respecter leurs droits, ainsi qu’à punir les coupables. Les injustices en cascades et les énormes préjudices subis par les victimes de violences sexuelles apparaissent au grand jour et suscitent enfin une indignation générale.
Beaucoup ont découvert qu’un grand nombre de femmes qu’ils connaissaient avait subi de nombreuses violences sexuelles depuis leur enfance et qu’elles avaient dû survivre seules aux violences et à leurs conséquences. Des hommes leur ont emboîté le pas et ont témoigné également des violences sexuelles qu’ils avaient subies, surtout quand ils étaient enfants.

Un tournant historique ?
Aux États-Unis, ce mouvement se concrétise par des actes forts, les agresseurs sont bannis et avec la campagne « Time’s Up » (« C’est fini ») fondée par de grands noms féminins d’Hollywood, un grand élan de solidarité s’organise pour protéger les victimes de violences sexuelles les plus vulnérables et les plus précaires, et leur apporter une aide financière.
En France, en plus de nombreux témoignages, l’impact de ce mouvement et l’indignation qu’il a suscitée a servi d’accélérateur pour que les parlementaires et le gouvernement proposent des réformes. Le phénomène a été amplifié par plusieurs décisions judiciaires qui ont fait scandale, en ne reconnaissant pas des actes de pénétrations sexuelles par des adultes sur des petites filles de 11 ans comme des viols, parce que pour les magistrats la violence, la contrainte, la menace et la surprise n’étaient pas caractérisées. Que des petites filles puissent être considérées comme consentantes, malgré leur jeune âge et le traumatisme qu’elles avaient subi, a provoqué une onde de choc.
Beaucoup de personnes ont alors découvert avec stupéfaction et incrédulité que notre loi ne fixait pas pour les enfants de un seuil d’âge du consentement, en dessous duquel les actes sexuels seraient automatiquement considérés comme des agressions sexuelles ou des viols. Ces décisions judiciaires ont provoqué une remise en cause de nos lois et de notre justice qui, en participant à l’impunité des délits et des crimes sexuels sur mineurs, ne permettent à l’évidence pas de protéger efficacement les enfants de violences sexuelles commises par des adultes.
Et c’est dans ce contexte que notre association a pu remettre le 20 octobre 2017 à Mme la Ministre Marlène Schiappa notre Manifeste contre l’impunité des crimes sexuels, avec ses huit mesures dont plusieurs ont été reprises pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles lors du discours engagé du Président de la République à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, dans le cadre de la grande cause du quinquennat pour l’égalité femme-homme.
Nous espérons que l’engagement des pouvoirs publics sera à la hauteur de l’immense chantier de réformes nécessaires que cela implique face à l’extrême gravité et à l’urgence du problème de société et de santé publique que représentent ces crimes sexuels impunis.

La lutte contre ces crimes sexuels est un impératif humain et une urgence absolue nécessitant une volonté politique forte
L’impunité de ces crimes et délits sexuels menace toutes les filles et les femmes ainsi que les enfants et les personnes les plus vulnérables et les plus discriminées, ces mêmes personnes qu’une société démocratique égalitaire et solidaire comme se revendique la nôtre, se doit de protéger avant tout.
L’impunité participe donc à une société profondément injuste, inégalitaire, sexiste et patriarcale, et envoie un message fort de tolérance vis-à-vis des criminels et d’abandon vis-à-vis de victimes dont tous les droits sont bafoués. Elle est incitative pour ceux qui voudraient commettre ces crimes, et représente un obstacle puissant pour les victimes qui veulent faire valoir leurs droits.
Aux termes du droit international, l’État peut être tenu responsable d’actes de violence sexuelle perpétrés par des particuliers s’il a manqué à son obligation d’empêcher ces actes ou de protéger les victimes. Il est temps et urgent d’agir. Et il est temps d’être enfin toutes et tous solidaires des victimes et engagé.e.s dans la lutte contre les violences sexuelles et toutes les autres formes de violences. La violence non prise en charge et qui reste impunie engendre de la violence dans un cycle sans fin, de proche en proche et de génération en génération ; le premier facteur de risque de subir ou de commettre des violences est d’en avoir subi. Lutter contre les violences c’est avant tout protéger les victimes. (Salmona, 2008, OMS, 2010, 2014, Fulu, 2017).

Dre Muriel Salmona, Janvier 2018


dimanche 11 mars 2018

La famille ne doit pas être une zone de non-droit où règne la culture de la violence Muriel Salmona




La famille ne doit pas être une zone de non-droit où règne la culture de la violence



Les enfants ont des droits, ils n'appartiennent pas à leurs parents et leur besoin fondamental est d'être protégés de toute forme de violence. 


 


Le 12 juillet 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires ont lancé un programme - nommé « INSPIRE » - pour réduire les violences à l’encontre des enfants dans le Monde (OMS, 2016). Avant de présenter les stratégies recommandées dans ce programme, l’OMS rappelle l’ampleur de ces violences en citant les chiffres de l'étude de Hillis publiée en janvier 2016 dans la revue internationale Pediatrics : selon cette étude un milliard d’enfant a subi des violences physiques, psychologiques et sexuelles en 2015, un enfant sur quatre a subi des violences physiques et près d’une fille sur cinq des violences sexuelles au moins une fois dans sa vie. 

Les violences faites aux enfants sont de graves atteintes à leur intégrité physique et mentale, ainsi qu’à leurs droits. L'exposition précoce à la violence a été reconnue par la communauté scientifique internationale comme la principale cause de mortalité précoce et de morbidité à l’âge adulte. Il s’agit d'une urgence humaine sociale et un problème majeur de santé publique .

La première des sept stratégies pour réduire les violences à l’encontre des enfants du programme « INSPIRE » de l’OMS correspond justement à ce que nous demandons dans mon ouvrage "Châtiments corporels et violences éducatives : Pourquoi il faut les interdire en 20 questions-réponses" (Salmona M., Dunod, 2016) et dans les mesures de notre Manifeste Stop aux violences envers les enfants que nous avons lancé en mars 2017 co-signé par 26 associations et qui a recueilli plus de 39 000 signatures, à savoir  :


  • respecter et faire respecter la loi et le droit des enfants à ne subir aucune forme de violence en n’exerçant et en ne tolérant aucune forme de violences envers les enfants y compris les châtiments corporels, et en faisant respecter la Convention Internationale des Droits de l’Enfant

  • et donc recommander la mise en œuvre et l’application de lois interdisant aux parents d’infliger aux enfants des châtiments corporels et autres punitions violentes. 


Etre protégé de toute forme de violence, est un droit fondamental de l'enfant garanti par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant

Alors qu'elle a été un des premiers pays à ratifier la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), en 2016, la France n'a pourtant pas encore interdit explicitement les châtiments corporels et toute autre forme de violences éducatives contrairement à 53 pays dans le mondeet elle n’a toujours pas pris – comme elle s'y était engagée :

« toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié » (article 19, CIDE 1989), ni toutes les mesures pour que « nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (article 37, CIDE, 1989), ni pour « assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être. » (article 3, CIDE, 1989)

Les violences envers les enfants ne sont toujours pas considérées en France comme une urgence de santé publique, et la protection des enfants contre toute forme de violence n’est pas considéré comme un impératif absolu. Bien au contraire la violence intra-familiale sous couvert d’éducation reste largement tolérée. La grande majorité des parents ont toujours recours à ces violences pour se faire obéir et pour punir leurs enfants. Ils y restent très attachés comme méthode éducative. 

La famille, une zone de non-droit où règne la culture de la violence

Cette grande tolérance à de nombreuses formes de violences éducatives transforme l’univers familial en une zone de non-droit pour les enfants où règne, alimentée par de nombreux stéréotypes et un déni de la souffrance des enfants, une véritable culture de la violence transmise de génération en génération.

Cette culture de la violence peut se décliner en trois principales assertions qui justifient les violences éducatives par leur minimisation, la mise en cause des enfants qui en sont victimes, et le déni de leur conséquences. Selon cette culture de la violence, les châtiments corporels ne sont pas vraiment de la violence, les enfants en sont responsables par leurs comportements, ils en bénéficient car c’est le seul moyen pour qu’ils soient bien éduqués, c’est donc pour leur bien.

La culture de la violence et ses fausses représentations sur la violence, sur l’éducation, sur les enfants, leurs droits, leurs besoins, leur développement psycho-affectif et leur souffrance, opèrent un véritable lavage de cerveau permettant d’occulter la véritable fonction de la violence : à savoir d’être un outil de domination, d’asservissement et une drogue qui permet de s’anesthésier et de se soulager de tensions pénibles, un privilège inouï octroyé aux parents aux dépens des droits des enfants et de leur santé.

Chez de nombreux Français, il y a donc une véritable incapacité à reconnaître des châtiments corporels tels que les fessées, les tapes, les gifles comme des violences infligées aux enfants. 

Le fait qu’ils soient commis sous couvert d’éducation les rend tolérables, voire même recommandables, et rend invisibles les atteintes qu’ils représentent à l’intégrité physique et psychique, ainsi qu’à la dignité. On assiste à un étonnant discours de déni face à l’évidence humaine que frapper un enfant ne devrait en aucun cas être une option éducative envisageable, face au droit international, et face aux preuves scientifiques qui en démontrent l’impact négatif. Ce déni transmis de génération en génération, ayant induit une absence d’empathie vis-à-vis de la souffrance des enfants. 

Un impact majeur sur la santé, le développement et l’avenir des enfants

Pourtant nous le savons depuis plus de 20 ans, toute violence, aussi «minime» puisse-t-elle être considérée, a des répercussions sur le cerveau des enfant, sur leur développement psycho-affectif et sur leur santé. 

Toutes les connaissances scientifiques confirment les liens très fort entre violences subies dans l’enfance et les déterminants principaux de la santé et de la mortalité chez les adultes. L’immaturité du cerveau des enfants fait que la douleur, les souffrances mentales et les situations de stress ont un effet bien plus délétère sur eux que sur les adultes. Plus un enfant est jeune, plus les conséquences de la violence sur le développement de son cerveau et sa santé seront grandes. Éduquer un enfant ne doit être, en aucun cas, synonyme de faire pression sur lui, lui faire mal, lui faire peur, l’humilier et le stresser, cela n’a aucune vertu et représente un risque important pour sa santé, son développement et sa confiance en lui ainsi que celle qu’il a pour le monde extérieur.

De très nombreuses études et enquêtes scientifiques internationales démontrent que les représentations que la majorité des Français-e-s ont de la « violence éducative ordinaire » sont fausses : elle n’est ni mineure, ni inoffensive, et elle n’a aucune portée éducative, bien au contraire : Durrant en 2012 et Gershoff en 2016 ont fait des méta-analyses de toutes les études scientifiques - plus de 200 - publiées dans les grandes revues internationales sur ce sujet, depuis plus de 20 ans, qui ont toutes démontré qu'en plus d’être une atteinte aux droits et à l’intégrité de l’enfant, la violence éducative : 
  • est un facteur de risque qu’il subisse des maltraitances bien plus graves ; 
  • a un impact durable sur sa santé mentale et physique ;
  • est responsable chez l’enfant du développement de troubles cognitifs et de l’apprentissage, de troubles du comportement et de conduites à risque, elle est fortement corrélée à une augmentation de l’agressivité et des comportements anti-sociaux ;
  • et est une véritable usine à fabriquer des victimes et des auteurs de violences futures.

Or malgré la reconnaissance scientifique internationale de la gravité de l’impact de toutes les formes de violences sur le développement des enfants et sur leur santé mentale et physique à court, moyen et long termes, la France ne considère toujours pas les violences faites aux enfants comme une urgence humaine, sociale et de santé publique majeure, et ne met pas en place de plan national exhaustif de lutte contre ces violences.

Pourtant, au sein de l’Europe, la France se situe parmi les pays ayant les taux les plus élevés à la fois de suicide, de troubles mentaux et de conduites addictives chez les adolescents, que ce soit pour la consommation de tabac, d’alcool et de drogues (enquête HBSC, 2011). Or on sait, grâce à de très nombreuses études scientifiques internationales, que suicides, troubles mentaux et conduites addictives ont un très fort taux de corrélation avec des violences subies (Stein, 2010 et Bruffaerts, 2010). Le suicide, il faut le rappeler, est en France la deuxième cause de mortalité chez les 15-25 ans après les accidents de la voie publique, qui sont eux-mêmes corrélés aux violences subies (Cornet J., 1997). Chaque année, en France, on déplore près de 10 000 morts par suicide dans la population générale.

Le déni français de l’ampleur des violences faites aux enfants et de la gravité de leur impact sur la santé à long terme a un coût humain, sanitaire et social exorbitant. 

La France est un des rares pays de l’Union Européenne à ne pas avoir encore aboli les châtiments corporels (20 sur 28 l’ont fait, et 3 autres s’apprêtent à le faire), et se fait régulièrement rappeler à l'ordre par les instances internationales et européennes qui lui demandent expressément de les interdire. Elle s’est jusque-là refusée à légiférer, sous prétexte que l’opinion publique n’est pas prête et que cela risquerait de crisper et culpabiliser les parents… En 2018, nous espérons que le courage et la volonté politique seront au rendez-vous. L’amendement modifiant début 2017 l’article 371-1 du Code civil concernant l’autorité parentale et excluant « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours à la violence corporelle » après avoir été voté, a fait l'objet d'une QPC par des députés pour une raison de forme et a été déclaré inconstitutionnel, il ne nous a pas permis de  rejoindre les 53 pays abolitionnistes, une nouvelle proposition de loi vient d'être déposée  le 22 février, visant à interdire les violences éducatives ordinaires, elle est soutenue par la ministre de la Santé Agnès Buzyn en charge de la protection de l'enfance, elle s'est déclarée favorable à une éducation sans violence. Espérons que cette loi soit rapidement votée puis réellement appliquée et qu’elle s’accompagne de nombreuses mesures d’information, de formation et d’accompagnement. La France pourra alors devenir le 54ème pays à interdire toute forme de violences contre les enfants y compris les châtiments corporels.

Cette loi sera une grande avancée et un signal fort donné à tous les citoyens que les enfants doivent être protégés de toute violence en toute circonstance, et elle les autorisera à intervenir pour défendre des enfants.

Alors que les violences faites aux enfants sont un facteur de risque sur lequel il est parfaitement possible d’agir en termes de prévention et de protection, il est scandaleux que les pouvoirs publics français ne mettent pas en place de plan d’action en urgence. D’autres pays l’ont compris, qui ont pris des mesures efficaces (recherches, lois, campagnes d’information et d’éducation, formations des professionnels, dépistages, offres d’accueil et de soin, etc.) avec un budget suffisant pour lutter contre ces violences (OMS, 2014).

Protéger les enfants de toute forme de violence est un impératif absolu.

La souffrance des enfants victimes de violences est encore trop sous-estimée, et elle n’est que très rarement reconnue. Au contraire, elle est souvent considérée comme un trouble du comportement, dont on tient les enfants pour responsables, ou comme un trouble psychiatrique, dont ils seraient atteints de par leur constitution. 

Face à un enfant présentant des attaques de panique, des phobies, des troubles alimentaires ou du sommeil, des conduites addictives, des comportements à risque, des auto-mutilations, ou ayant tenté de se suicider, trop rares sont les professionnels qui se préoccupent de ce qui a bien pu lui arriver et qui recherchent s’il a subi des violences, alors que tous ces symptômes y sont très fortement corrélés. 

La violence, un impact psychotraumatique majeur

La violence, par ses impacts psychotraumatiques, a un très fort pouvoir colonisateur et d’emprise par l’intermédiaire de la mémoire traumatique. Elle est également paralysante et dissociante pour l’enfant qui en est victime, le déconnectant de ses émotions. Et elle est, pour le parent violent, un outil de domination et une drogue anesthésiante. 

La violence est un formidable outil pour soumettre et pour instrumentaliser des victimes dans le but de s’anesthésier. 

L’impact psychotraumatique des violences est dû à la mise en place, par le cerveau, de mécanismes neurobiologiques de sauvegarde pour échapper au risque neurologique que fait courir un stress extrême, auquel sont particulièrement sensibles les enfants. Ces mécanismes, qui seront également à l’œuvre chez l’adulte violent, s’apparentent à une disjonction avec interruption des circuits émotionnels et d’intégration de la mémoire, et sont alors à l’origine d’un état de dissociation (avec une anesthésie émotionnelle, un sentiment d’étrangeté, de déconnexion, d’être spectateur de la situation), et de troubles de la mémoire avec la mise en place d’une mémoire traumatique (Nemeroff, 2009 ; Louville et Salmona, 2013). 

Cette mémoire traumatique est une mémoire émotionnelle non intégrée qui, au moindre lien rappelant les violences et leurs contextes, les fera revivre à l’identique à l’enfant victime, avec les mêmes émotions (le stress, la peur, la détresse, le désespoir, la honte, la culpabilité…) et les mêmes perceptions (douleurs et les cris, les phrases assassines, la haine et la colère du parent violent…), tandis que l’adulte violent revivra également la scène violente avec ses actes et ses émotions, ainsi que les réactions de l’enfant.

Cette mémoire traumatique colonise et envahit le psychisme de l’enfant comme celui du parent violent. Tous les contextes liés aux situations de violences sont susceptibles de la déclencher et de créer un état de stress et de tension intolérable chez l’enfant comme chez le parent. Pour y échapper, chacun développe ou impose autour de lui des stratégies d’évitement. Ces stratégies d’évitement et de contrôle ne sont pas toujours possibles ou suffisamment efficaces, un autre recours peut alors être utilisé, celui d’anesthésier sa mémoire traumatique pour ne plus en ressentir les effets en étant dissocié, soit avec de l’alcool ou de la drogue, soit en faisant disjoncter à nouveau le circuit émotionnel en provoquant un stress extrême, par des mises en danger, ou des violences exercées contre soi ou contre autrui (Salmona, 2013). 

C’est ainsi que le parent violent peut utiliser la violence contre ses enfants pour anesthésier une mémoire traumatique provenant de violences qu’il a lui-même déjà exercées contre eux ou contre son conjoint, de violences qu’il a subies dans sa propre enfance, mais également de violences qu’il a subies ou commises dans sa famille, au travail ou dans d’autres circonstances (délinquance, guerres, violences d’état, terrorismes, etc.). 

Le cycle infernal de la violence

La violence engendre alors de la violence dans un processus sans fin. Face à ses enfants, de multiples liens seront susceptibles de déclencher la mémoire traumatique du parent violent (des cris, des pleurs, la terreur de l’enfant, son incapacité à répondre à une injonction, un stress comme un objet qui tombe, une situation de frustration), il pourra exiger de l’enfant d’éviter de la déclencher, l’obligeant à s’autocensurer et à anticiper et contrôler tout ce qui peut stresser son parent. Et si elle se déclenche malgré tout, le psychisme du parent sera envahi par le stress extrême, par des hurlements, des images de coups, par sa propre colère précédente ou celle de son parent quand il était enfant, ou de son conjoint, ou d’autres auteurs de violences qu’il a subies ou dont il a été témoin. S’il adhère à une position dominante ou s’identifie à l’image parentale violente du passé ou à tout autre auteur de violences, il pourra alors s’autoriser à exercer des violences sur son enfant pour disjoncter et s’anesthésier. 

L’enfant, de son côté, sera lui aussi de plus en plus traumatisé, et de plus en plus envahi par la mémoire traumatique de toutes les scènes de violence qu’il aura subi ou dont il aura été témoin : quand sa mémoire traumatique se déclenchera, il pourra se figer et ne plus pouvoir bouger ; se mettre à paniquer, à trembler et à pleurer, à uriner sur lui, à se cacher (comme il avait réagi lors des violences précédentes) ; ou au contraire à hurler, à avoir des crises clastiques, à casser des objets, à se faire mal ou se mettre en danger, à injurier, à taper (comme l’adulte violent avait agi), en reproduisant le comportement de l’adulte violent, dans sa famille, mais également à la crèche, à l’école, lors d’activités sportives, sur lui-même, mais également sur des objets, sur d’autres enfants, sur des adultes ou sur des animaux. En dehors des accès de mémoire traumatique, l’enfant sera le plus souvent dissocié, anesthésié émotionnellement, dans l’incapacité de se défendre ou de réagir. L’enfant sera alors de plus en plus considéré comme un enfant difficile et opposant, ou comme un enfant paraissant indifférent, dans l’incapacité de ressentir ses émotions et de se défendre, avec un risque important de subir de nouvelles violences (Salmona, 2013). 

Les violences colonisent et dénaturent la parentalité

Les violences imprègnent de telle façon et depuis si longtemps les rapports humains qu’elles en ont modifié les normes et les représentations que l’on peut s’en faire. Les violences saturent et dénaturent la parentalité. Dans notre société, les symptômes psychotraumatiques et les troubles des conduites qui y sont rattachés ne sont jamais reconnus comme des conséquences normales des violences, et sont perçus, de façon mystificatrice et particulièrement injuste, comme provenant des victimes elles-mêmes, liés à leur personnalité, à de prétendus défauts et incapacités, à leur sexe, à leur âge, voire à des troubles mentaux. Les violences et leurs conséquences psychotraumatiques sont à l’origine de nombreux stéréotypes censés caractériser les victimes qui les subissent le plus fréquemment, comme les femmes et les enfants. Leurs symptômes, au lieu d’être identifiés comme réactionnels, sont injustement considérés comme naturels et constitutifs de leur caractère, de leurs conduites, telles les conduites à risque et les mises en danger des adolescents.

Ces stéréotypes, imprégnés par la violence omniprésente, altèrent profondément les relations humaines et transforment l’amour en une relation de possession et d’emprise, l’éducation en un dressage et une domination.

Trop rares sont les adultes qui prennent fait et cause pour les enfants, qui se battent pour protéger leurs droits, et qui ont peur pour eux : « Les enfants peuvent bien attendre… » comme le dénonce le titre du recueil de paroles de 25 experts sur la situation des droits de l’enfant en France, auquel j’ai participé, publié en 2015 par l’UNICEF (United Nations International Children's Emergency Fund, en français « Fonds des Nations unies pour l’enfance »). 

Dans notre pays, on se méfie bien plus des enfants qu’on ne les protège. L’enfant-roi, l’enfant-tyran, l’enfant menteur, désobéissant, délinquant, agressif produit par une éducation laxiste, sont des stéréotypes omniprésents. On est prompt à oublier que les enfants en danger sont incomparablement plus nombreux que les enfants délinquants (3,5 fois plus) et que les comportements violents des enfants sont très fortement corrélés à des violences subies (Odds Ratio à 8, M. Choquet, 2008).

Au lieu d’être des univers de sécurité, la famille, les lieux de garde et les institutions restent des zones où le risque de subir des violences est très élevé, les enfants les plus vulnérables y étant les plus exposés (les plus jeunes, ceux qui sont handicapés et qui subissent des discriminations). Quel que soit leur milieu social, c’est donc dans leur famille et dans les lieux d’accueil que les enfants risquent le plus de subir des violences où d’en être témoins : châtiments corporels, violences verbales et psychologiques, humiliations, maltraitances sous toutes leurs formes (violences physiques, violences sexuelles ou négligences), ou exposition à des violences conjugales. 

Et il est très préoccupant que la grande majorité des enfants victimes de violences ne soient pas reconnus, ni protégés. Alors qu’ils sont très nombreux à subir des violences qui sont des atteintes graves à leurs droits, à leur dignité et à leur intégrité physique et psychique, ces violences ne sont que rarement identifiées et signalées. Faute d’information, de sensibilisation et de formation suffisantes sur la réalité des violences, il y a une grande difficulté à penser et reconnaître les violences, et notamment à les entendre lorsqu'elles sont révélées. Dans le système de dénégation où nous baignons, il ne semble pas possible que la famille, censée être l’univers le plus protecteur pour l’enfant, puisse être également le plus dangereux, et celui où le risque d’y subir des crimes comme le meurtre ou le viol y soit le plus important. C’est ainsi que les enfants victimes de violences sont en général abandonnés, sans protection, ni soin. Ils se retrouvent à survivre seuls à ces violences et aux conséquences psychotraumatiques qu’elles entraînent sur leur santé (Salmona, 2016).

Le déni et la tolérance incroyables de la société française concernant les violences envers les enfants sont alimentés par la conception de l’éducation comme une soumission à l’autorité, la structure encore très inégalitaire et discriminatoire de l’univers familial, la vision de la violence comme une fatalité liée à la nature de l’homme dès sa naissance ainsi que par la non-application de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. De plus, la méconnaissance des conséquences psychotraumatiques des violences entraîne l’absence de leur prise en charge, ainsi que la persistance d’un exercice encore archaïque de la psychiatrie, qui, malgré de nombreuses études internationales, peine à prendre en compte les preuves scientifiques des liens de causalité très forts entre des antécédents de violences et une altération de la santé mentale : 60 % au moins des troubles psychiatriques seraient directement liés à des violences, 30 % à des violences physiques subies dans l’enfance, et jusqu’à 7 % à des châtiments corporels même présentés comme « minimes » comme les tapes (Afifi, 2006, 2014 ; Hughes, 2016). 

Chaque enfant doit être protégé de toute forme de violence et respecté en tant qu’être humain unique et précieux ayant des droits fondamentaux.

Il est temps de lutter le plus efficacement possible contre ces violences, et de dénoncer sans relâche tout ce qui les rend possibles, c’est le propos de cet ouvrage. En 20 questions-réponses précédées par un état des lieux en 12 points, il s’agit de donner des informations fiables et précises sur la réalité de ces violences, sur les droits des enfants, sur l’état des connaissances scientifiques sur l’impact de ces violences sur les comportements des enfants et leur santé physique et mentale, et enfin de déconstruire tout ce qui fait le lit de cette culture de la violence sous couvert d’éducation. 

Protéger les enfants contre toute forme de violence est un impératif absolu, qui nous concerne toutes et tous. Nous devons promouvoir une éducation centrée sur l’intérêt supérieur des enfants et adaptée à leurs besoins fondamentaux dont le méta besoin fondamental est reconnu comme celui d'être en sécurité et protégé. 

La meilleure façon de lutter contre les violences c’est de lutter contre toutes les formes de violences, sans exception : violences envers les enfants en priorité, mais également violences conjugales, violences sexuelles, violences au travail, violences institutionnelles, violences liées aux discriminations, violences d’états, etc. 

Nous verrons que toute violence est pourvoyeuse de nouvelles violences, de proche en proche et de génération en génération, les enfants en étant la première cible.

Dre Muriel SALMONA
Psychiatre-psychotraumatologue
Présidente de l’association Mémoire
Traumatique et Victimologie
06 32 39 99 34
www.memoiretraumatique.org

Pétition de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie Stop aux châtiments corporels et à toutes les violences éducatives à signer et partager https://www.mesopinions.com/petition/enfants/stop-aux-chatiments-corporels-qu-loi/14246


Pétition de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie qui a reçu plus de 39 000 signatures : Stop aux violences faites aux enfants
Pour lire le Manifeste stop aux violences faites aux enfants et ses 10 actions pour lesquels s'engager ainsi que ses nombreuses ressources :





Pour en savoir plus :

Salmona M., Châtiments corporels et violence éducatives. Pourquoi il faut les interdire en 20 questions-réponses, Paris, Dunod, 2016 

et les livres d'Olivier Maurel, d'Alice Miller et de Catherine Gueguen

Gueguen C., Pour une enfance heureuse, Robert Laffont, 2014 ; Vivre heureux avec son enfant, Robert Laffont, 2015

Maurel O., La fessée : questions sur les violences éducatives, La Plage, 2004.
Maurel O., Oui la nature humaine est bonne ! Comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires, Robert Laffont, 2009. 
Maurel O., Un trou noir dans les sciences humaines, L’instant présent, 2012.
Miller A., C'est pour ton bien. Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant, Paris, Aubier, 1984. 
Miller A., Abattre le mur du silence, Paris, Aubier, 1991.
Miller A., L’enfant sous terreur, l’ignorance de l’adulte et son prix, Aubier, 1993.


et d'autres articles de la Dre Muriel Salmona