mercredi 16 octobre 2013

Tribune sur Slate.fr de Sandrine Goldschmidt, Muriel Salmona et Claire Quidet : Abolition de la prostitution: pourquoi la Suède est un bon modèle




L'étude des effets réels des lois est sans appel: la Suède est le modèle à suivre pour le bien des personnes prostituées et de l'égalité femmes-hommes, pour une société de droits humains donc.

Tribune de Sandrine Goldschmidt présidente du festival féministe Femmes en résistance, Muriel Salmona présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie et Claire Quidet porte parole du mouvement du nid, publiée dans Slate.fr le 14 octobre 2013

Le  1er octobre, le groupe socialiste de l'Assemblée a apporté son soutien à la proposition de loi de Catherine Coutelle et Maud Olivier pour la lutte contre le système prostitueur, qui doit donc désormais être déposée à l'Assemblée.

Le contenu de la loi est très modeste: en guise de pénalisation, il n'est prévu de ne faire un délit qu'en cas de récidive et dans tous les cas sans peine de prison –pour ce qui est un viol tarifé, c'est en effet léger. Mais il est essentiel que cette loi passe: l'exemple de la Suède nous montre que l'effet normatif de la loi est fondamental.
Ainsi, dans ce pays, après 3 ans où la peine était fixée à 6 mois de prison, elle est montée à 1 an. Toutefois, aucune peine de prison n'a été prononcée. En revanche, les prostitueurs-clients ont reçu des amendes. Et ces amendes ont eu un effet assez dissuasif.
Lors d'une réunion des associations abolitionnistes européennes à Bruxelles et alors qu'une cinquantaine de député-e-s ont signé «L'appel de Bruxelles» de 200 associations pour une Europe libérée de la prostitution (et si l'Europe se libère de la demande, c'est le trafic mondial qui est impacté), il a été beaucoup question de ce modèle suédois et des réglementarismes.
L'étude des effets réels des lois est sans appel: la Suède est le modèle à suivre pour le bien des personnes prostituées et de l'égalité femmes-hommes, pour une société de droits humains donc.
1 La représentation suédoise a présenté les vrais résultats de sa politique, au-delà des mensonges véhiculés par l'industrie du sexe
  • Prostitution de rue divisée par deux
  • 70% de la population aujourd'hui satisfaite de la loi (contre 30% au moment de son vote) et un chiffre encore plus élevé auprès des jeunes pour qui acheter un acte sexuel n'est pas normal.
  • Les trafiquants ne s'intéressent plus au «marché suédois». Ce qui prouve que jouer sur la demande permet en premier lieu de lutter contre le trafic.

Mais plus intéressant encore est ce témoignage d'un policier suédois sur les effets respectifs des lois d'abolition et de réglementation. Pour Simon Haggström, qui a interpellé 700 prostitueurs à qui il a donné des amendes, les critiques/idées reçues qui circulent sont sans fondement.
Ainsi, si la prostitution de rue a diminué de moitié, elle se serait, selon les lobbies pro-prostitution, déplacée vers Internet.
Réponse: ce n'est absolument pas un problème pour la police de pister des clients sur Internet. Il suffit de faire comme eux, de prendre ses renseignements sur la Toile...
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