Le 8 mars à Bobigny au 8ème rencontre de l'observatoire des violences envers les femmes s'est super bien passé, je vais vous poster une partie du colloque en vidéo
le 11 mars à Saint Denis sur les violences sexuelles s'est très bien passé aussi devant plus de 120 personnes avec Emmanuelle Piet et Marie-France Casalis, nous y avons vu en première l'excellent film sur les viols conjugaux du CFCV par la très regrettée Carole Roussopoulos,
quant au 12 mars à Villeneuve d'Ascq sur les violences conjugales, organisée par l'Association Louise Michel tout avait super bien commencé le matin devant 400 personnes avec l'intervention remarquable de Marie-France Casalis du CFCV, puis mon intervention, mais l'après-midi cela s'est gâté avec une table ronde sur la question du retrait de l'autorité parentale pour les conjoints violents, là nous avons entendu une jeune femme juge pour enfant nous dire (approuvée par la JAF)
sic :
"-une femme qui est frappée par son mari, est-elle une bonne mère ?
-cette mère est-ce qu'elle a su préserver son enfant ?
-dans ce cas pour elle ni l'un (le conjoint violent), ni l'autre (la femme "frappée") ne paraissent en mesure de protéger leur enfant.
-ces deux parents en "conflit" (sic) ne sont pas en capacité de se décentrer de cette violence, est-ce que le dialogue (pour l'enfant) va être possible ?
- donner l'autorité parentale exclusive à la mère n'est pas la bonne solution, car la mère qui n'est pas capable (sic) de se protéger de son ex-conjoint qui va continuer à la harceler va mettre l'enfant en danger
- donc la solution c'est de … PLACER L'ENFANT !! seul moyen de protéger l'enfant !!!!!"
et oui il fallait y penser, où avais-je la tête, c'est sûr la victime a toujours tort, tort d'être victime, de ne pas être capable d'éviter d'être une victime, de ne pas être capable de se protéger, un enfant qui voit sa mère être massacrée devant lui est traumatisé par la violence insensée de son père, mais pour ces jeunes magistrates ce n'est pas seulement le père mais aussi la mère victime qui est responsable de ce traumatisme, "vous vous rendez compte c'est une honte ces femmes qui imposent à leurs enfants ce spectacle dégradant et traumatisant d'une victime" (c'est moi qui parodie là entre les guillemets, mais à peine)
Que les enfants puissent avoir le sens de la justice et un grand besoin de justice ne les effleure même pas, que la seule solution normale et juste serait de protéger efficacement ces femmes et leurs enfants cela ne leur vient pas à l'idée !!!
quelle société catastrophique !!!! excusez-moi mais je suis non seulement en colère mais malade de rage…
Cela ne doit pas être étranger à mon état, avec Marie-France nous avons eu des palpitations pendant tout le débat, heureusement que nous étions côte à côte et que nous avons pu intervenir et réagir avec plusieurs autres pesonnes…
2 commentaires:
Ces réactions mettent chaque fois en lumière l'ampleur et l'importance du combat à mener pour informer et faire comprendre ce qu'est la violence.
Travailler à changer les perceptions et à faire évoluer les mentalités d'une société ce n'est pas rien comme combat :)
La formation des magistrats à la victimologie est non seulement nécessaire mais urgente.
Oui, je fait les mêmes constatations. La faculté des gens à ne pas entendre, à ne pas voir. Du quidam ordinaire aux personnes impliquées professionnellement. Ca me laisse sans voix. Par exemple : j'ai été voir l'excellent film de Patric Jean suivi d'un débat avec l'intéressé. Surprise ! Sur la salle pleine, je dirai que 85% des spectateurs étaient des personnes au-dessus de 45 ans et dans l'action pour la défense des femmes (avec une majorité d'anciennes 68). Même dans ce public "trié", les questions posées avaient parfois une connotation "d'excuse" de la violence (des hommes), il y a des clichés qui perdurent ... Alors, que dire ? Je comprends à 100% votre rage. Je suis ébahie de ces impasses incessantes, d'une mauvaise foi incroyable, d'une ignorance profonde et cette inertie à ne pas essayer de comprendre. Pourtant, la lecture de vos articles m'a tellement éclairée, et est si logique (j'ai eu tant de réponses à mon vécu de maltraitance). Malgré cette abîme d'incompréhension, et un certain découragement, j'y crois ferme à l'information des mécanismes des conséquences post-traumatique, j'informe mon entourage autant que je peux. C'est pas gagné, c'est clair ! Ceci dit, je redit mon admiration pour Patric Jean dans la réalisation de son film sobre, réelle, fine et sensible ainsi que ses commentaires et réponses pertinentes et claires. Continuez, s'il vous plaît, on a besoin de personnes comme vous, un max...
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