" PLAINS-TOI ! " L’AMBIVALENCE DU SEXISME ET EN PARTICULIER DE LA " DRAGUE " : UN TERREAU POUR LE DÉNI DES AGRESSIONS SEXUELLES DANS L’ESPACE PUBLIC
Article de Ségolène Roy posté dans le blog du site Stopaudeni.com
Pourquoi est-il si difficile de faire reconnaître la réalité du harcèlement sexuel dans les lieux publics, en particulier les transports et la rue ? Parce qu’on ne veut pas entendre la parole des femmes, qui représentent l’immense majorité des victimes (ou faudrait-il dire des proies ?), et finissent en conséquence par se taire, y compris sur les aspects les plus brutaux et les plus perturbants de ce phénomène ? Parce qu’en face la quasi-totalité des agresseurs sont des hommes, et que cette répartition des rôles soulève évidemment des questions dérangeantes sur les comportements que l’on valorise chez la gent masculine comme chez la gent féminine, et leurs conséquences ? Parce que cela révèle au grand jour à quel point la « séduction » ou la « drague » à la française est trop souvent un rapport essentiellement inégalitaire, dont le sous-texte équivoque rend compliquée la dénonciation de ses manifestations les plus agressives ? Parce que beaucoup d’entre nous préfèrent ne pas prendre toute la conscience de l’ambivalence fondamentale de cette « séduction », lieu d’expression d’un sexisme autrement plus large, qu’il s’agirait alors d’identifier, de dénoncer et de combattre ?
1. RECONNAISSANCE DE LA RÉALITÉ DU HARCÈLEMENT SEXUEL DANS L’ESPACE PUBLIC
Rappelons que ce qu’on appelle – depuis peu, et c’est une belle avancée que le phénomène porte un nom – « harcèlement de rue », est un ensemble d’attitudes, verbales ou non verbales, tenues dans l’espace public et à caractère sexuel, dont les hommes représentent la quasi-totalité des auteurs, et les femmes (surtout jeunes, et ça commence dès la puberté), la grande majorité des victimes. C’est vrai y compris quand elles sont en couple avec une femme, et les hommes présumés homosexuels par les harceleurs sont aussi la cible du harcèlement de rue, véritable manifestation de la police de genre.
Ces attitudes passent par tous les grades d’intrusion : des regards qui déshabillent et déshumanisent, des gestes obscènes, des compliments portant en général sur l’apparence de la victime, qui peuvent rapidement dégénérer en insultes en cas de refus de sa part de remercier leur auteur ou d’accéder à ses demandes, des commentaires désobligeants sur l’apparence, la démarche, le physique de la victime ou la manière dont elle est vêtue, des propositions obscènes, des insultes, le fait de la suivre. Il est la facette socialement acceptée (parce que niée en grande partie) d’un harcèlement qui peut aller jusqu’à l’agression sexuelle (le fait de se frotter contre la victime, exhibition, attouchements). Liste non exhaustive.
Ces comportement sont extrêmement dérangeants, et pourtant si fréquents que les femmes, en particulier dans les grandes villes, en ont intégré la réalité quotidienne : elles finissent par « s’adapter » (puisqu’il est trop souvent considéré comme de leur responsabilité de faire en sorte d’éviter de se faire agresser) en adoptant un comportement particulier dont elles espèrent qu’il leur épargnera toute forme d’intrusion et a fortiori d’agression (on connaît la valeur punitive du viol, comme l’utilisation de la violence à l’encontre de celles et ceux qui ne se soumettent pas aux injonctions hétérosexistes). Marcher vite, regarder par terre ou droit devant soi (mais dans tous les cas éviter de regarder les hommes dans les yeux), sourire ou remercier poliment en cas de compliment, se taire et poursuivre sa route l’air de rien en cas d’insulte ou de propos obscènes. Certaines se préparent à réagir à une agression. D’autres répliquent à leurs risques et périls.
Or, en cas d’agression physique, l’intériorisation de la responsabilité de l’agression, et donc de la culpabilité entretenue par notre société, est telle que la honte ou la peur du scandale qui éventuellement pourrait se retourner contre la victime, de la non-réaction des gens présents, du déni de l’agression qu’elle vient de vivre, l’empêche bien souvent de parler, de faire savoir ce qu’elle vient de vivre, y compris quand ça se passe dans la foule.
Il y a quelques années, le seul terme à notre disposition pour décrire ce phénomène était celui de « drague », qualifiée éventuellement de « lourde ». Rien de grave. Aujourd’hui le terme de « harcèlement » va de pair avec une description, une définition qui montrent bien à quel point la perception du phénomène relevait du déni de la réalité du sexisme et des violences quotidiennes qu’il inflige.
Pour lutter contre ce déni, quelques sites (comme Hollaback ou Je connais un violeur) ont été créés, sur lesquels les femmes, en particulier, sont appelées à témoigner de ces violences, d’un extrême à l’autre du spectre de l’agression, rendant le phénomène plus visible à ceux à qui par définition il apparaît le moins – les hommes –, mais aussi à toutes les personnes qui préfèrent ne pas y croire, et à toutes celles qui y trouveront le réconfort de mesurer qu’elles sont bien face à un phénomène réel, et non à une vue de leur esprit paranoïaque.
Des campagnes de sensibilisation sont menées dans la rue, toujours le « fief des mâles » (le collectif Stop Harcèlement de rue crée des zones « antirelou »), comme les marches de nuit, lancées dans les années 1970, qui n’ont malheureusement pas perdu de leur actualité ni de leur pertinence.
Certain·e·s s’emploient à proposer des conseils sur différentes manières de réagir dans des situations de harcèlement, que l’on soit victime ou témoin, pour qu’elles ne soient plus une fatalité et que les agresseurs ne se sentent pas dans leur bon droit.
2. RÉPARTITION DES RÔLES
Dans l’immense majorité des cas, les femmes sont les victimes de ce harcèlement sexuel, et les hommes les auteurs. Qu’est-ce que cela nous dit de notre société et de la manière dont les unes et les autres sont éduqué·e·s, des comportements valorisés en fonction du sexe de la personne qui le manifeste ?
Les garçons apprennent très tôt qu’ils détiennent ce pouvoir d’autant plus efficace qu’il est ambivalent. Le pouvoir de désirer, d’exprimer son désir, de réduire une personne à son apparence, à l’identité d’objet de désir. Leur légitimité est d’autant plus forte dans ce domaine que ce comportement est valorisé comme indicateur de virilité (hétérosexuelle, il va sans dire), et largement diffusé dans la publicité et les médias de manière générale. Être un homme, selon l’idéologie sexiste, c’est agir, et, dans les relations amoureuses ou sexuelles, c’est désirer, faire connaître son désir, considérer son désir et le fait de le faire connaître, voire de l’imposer, comme légitimes. C’est multiplier les « conquêtes ».
Être une femme, toujours du point de vue sexiste, c’est voir son champ d’action se résumer au fait de chercher à ou d’espérer devenir l’objet du désir d’autrui (un homme dans notre société où l’hétérosexualité est considérée comme la norme), au lieu d’identifier le sien et éventuellement de l’exprimer (ce qui lui vaudrait des qualificatifs injurieux qui n’ont pas d’équivalent au masculin). C’est voir son « pouvoir » réduit à la passivité, à la conformité aux normes sociales, au fait d’accéder ou non à des sollicitations, dont on a vu qu’elles pouvaient prendre des tournures très agressives et intimidantes.
Sortir de ce jeu de rôles pervers, c’est libérer les hommes et les femmes d’un rapport de domination aux effets particulièrement violents. C’est libérer les hommes du devoir de l’initiative, du devoir de désir et d’activité sexuels. C’est permettre aux femmes de libérer leur propre désir. C’est offrir à chacun·e les conditions d’une séduction égalitaire, libérée de la violence, entre sujets dont la partition n’est pas écrite.
Un des pires effets de cette répartition des rôles – très présent dans le déni du harcèlement et des agressions sexuelles –, est de laisser penser que le désir féminin est par nature inintelligible, et qu’il demande un décryptage de la part des hommes. C’est de laisser penser qu’il est confus. De fait ce « jeu » de rôles est de nature à entretenir la confusion dans la tête des jeunes filles puis des femmes, en empêchant l’affirmation de soi, en les objectivant, en ne les valorisant pas dans le rôle de sujets, en ne les incitant pas à identifier et encore moins à exprimer leur désir. Suite à quoi agresseurs et violeurs croient pouvoir se dédouaner de leur responsabilité en arguant du fait que leur victime était consentante (voire demandeuse !), même si elle n’a montré aucun désir. Même si elle a dit non.
Cette idée que l’interprétation de la réalité du désir ou du non-désir ressenti par une femme est entre les mains des hommes – pire, que la résistance serait une stratégie de séduction féminine – est malheureusement largement diffusée par le cinéma, la littérature, la télévision, etc., figeant les rôles dans des rapports de séduction hétérosexuels devenus rapports de pouvoir et de domination.
La valeur du désir est soumise à un double standard. Le désir masculin n’est pas seulement valorisé, il est considéré comme incontrôlable, alors que c’est son expression qui est encouragée à outrance, comme le signe d’une virilité qu’il participe à définir. Au XVIIe siècle, ce sont les femmes dont on disait que le désir sexuel était incontrôlable, mais c’était alors prétexte à les éloigner de toute possibilité d’exercer le pouvoir.
C’est en partie en revoyant l’éducation des garçons, mais aussi celle des filles, à l’origine de ces rôles, qu’on sortira de ce jeu pervers.
3. AMBIVALENCE DU SEXISME
C’est plus ou moins insidieusement que les personnes de sexe féminin sont renvoyées à une place bien spécifique : elles sont trop souvent des filles et des femmes avant d’être des personnes. Leur apparence, et l’avis des autres – en particulier celui des hommes sur celle-ci – serait primordiale pour leur confiance en elles. Toute parole flatteuse sur leur apparence serait de ce fait à considérer comme un compliment dont il leur incomberait de remercier l’auteur.
Qu’on se plaigne de se faire accoster dans la rue et on recevra des ricanements sous-entendant que plaire aux hommes est pour une femme… quoi, le grand accomplissement de sa vie ? Or, pour beaucoup de femmes, être ramenée à sa plastique et à son adéquation ou non avec les goûts de parfaits inconnus dont l’avis n’a aucunement été sollicité et est pourtant émis à haute voix et en public, n’a rien d’agréable, et elles peuvent même s’en sentir insultées et agressées, plus que complimentées.
Quand la peur de l’insulte, de l’agression sexuelle et du viol planent – et elle est très présente dans l’espace public –, les femmes s’adaptent, en adoptant des attitudes qu’elles apprennent très vite à s’approprier à leurs dépens, l’insulte tenant lieu d’intimidation pour exiger la soumission : si elles ne répondent pas au compliment de l’homme, il arrive bien souvent qu’il se charge de leur éducation en les insultant ou en leur réclamant son dû.
Ce type de réaction impose, dans l’interaction, la valorisation récurrente du regard de l’homme sur la femme, qui mène pourtant à… l’aliénation. Quelle femme n’a pas ressenti du plaisir à se voir complimentée, voire un manque à ne pas l’être, sans que s’évanouisse toutefois le sentiment d’être ramenée à son enveloppe corporelle et au jugement de celui qui a le pouvoir de l’émettre et de le faire respecter ?
Et voilà les femmes encore et toujours coincées par un sexisme qui fait mine de les valoriser pour mieux les maintenir à une place subalterne.
Ce peut être sous le prétexte d’exalter leur beauté ou leur condition d’objet de désir. Bien loin d’être une source de confiance en soi, les comportements et propos qui réduisent les femmes à leur apparence ont des conséquences tangibles et dramatiques en termes de confiance en soi, d’acceptation de son corps, de santé, d’affirmation dans la sphère professionnelle, etc., chez les filles, les adolescentes et les femmes. C’est ce qu’on appelle l’« objectivation » des femmes, le fait de les renvoyer au statut d’objet (de désir, dit-on, mais ce désir ne serait-il pas plutôt désir de dominer ?), que ce soit dans les médias, au travail, dans la sphère privée ou dans la rue. La bonne nouvelle, c’est qu’on a quelques idées sur la manière d’en sortir.
Ce peut être sous le prétexte de glorifier la maternité (au croisement du racisme et du sexisme), ou les prétendus douceurs et altruismes féminins, une bonne manière de les cantonner à des rôles sociaux bien particuliers et bien plus réduits, exclus des modalités de reconnaissance sociale que reçoivent les hommes (travail, salaire, statut…).
Ce peut être encore sous le prétexte de défendre leur libération sexuelle, dont Simone de Beauvoir évoque le renversement à l’avantage de la domination sexiste – car la domination masculine parvient à retourner même les conquêtes féministes contre les femmes – quand au lieu de respecter le désir des femmes, des hommes exigent d’elles qu’elles se montrent « libérées », c’est-à-dire qu’elles répondent à leurs exigences sexuelles à eux.
Les modalités même de cette prétendue valorisation sapent les bases d’une confiance en soi digne de ce nom, des conditions d’accession aux places que peuvent revendiquer les hommes avec beaucoup plus de légitimité et de crédibilité dans la société.
4. RESPONSABILITÉ COLLECTIVE
Refuser d’entendre ce que ressent une femme quand on la traite comme on traite les femmes dans notre société, c’est-à-dire trop souvent comme une catégorie de la population destinée à (com)plaire à une autre, c’est faire preuve de sexisme, et ce n’est certainement pas être ouvert·e à en entendre davantage, sous peine de voir s’effondrer une bonne dose d’évidences encore trop confortables.
Au-delà de la responsabilité écrasante des agresseurs, interrogeons-nous sur celle, plus insidieuse, des personnes qui se montrent incapables d’entendre la parole des femmes quand elles expriment leur malaise devant ce phénomène, et qui par là même protègent leurs auteurs. En ricanant quand une femme affirme ne plus supporter que des inconnus s’adressent à elle dans la rue, y compris pour la complimenter sur son physique, en minimisant son ressenti, elles dénigrent sa parole. Et s’interdisent d’en entendre plus. Parce qu’ayons-en bien conscience : peu de gens parlent de but en blanc des agressions les plus dérangeantes qu’ils ont subies. Cela suppose de se sentir en confiance. De se sentir écouté·e. Entendu·e. Reconnu·e. Soutenu·e.
Si l’interlocuteur ou l’interlocutrice ne peut entendre cette parole, alors, pour ces femmes, la confiance est rompue. Comment parler de tout le reste ? Des regards qui salissent, des attitudes qui font peur, des hommes qui les suivent, des gestes obscènes, des attouchements ? Quand on n’est pas entendu·e, on finit par se taire.
Question subsidiaire : quand bien même les victimes parleraient à profusion des pires agressions, ce type de témoignage change-t-il quelque chose à la compréhension de l’arrière-plan ? La dénonciation du sexisme gagne-t-elle à évoquer les sujets le plus graves, dans un contexte de déni massif ? Ne se sert-on pas du « pire » pour le circonscrire à des soi-disant monstres dont on ne veut en aucun cas croire qu’ils puissent être le produit de notre société sexiste ? Pour faire passer un fait de société pour un fait divers ?
Ce refus d’entendre est une belle preuve de la non-légitimité de la parole des femmes, pourtant la plus apte à dénoncer la domination que représente le sexisme.
Enfin, s’il est question de responsabilité collective au sens où nous constituons toutes et tous la société dans laquelle nous vivons, il est essentiel de ne pas perdre de vue que tout système de domination, qu’il s’appuie sur le sexe, la race, la classe, l’orientation sexuelle, etc., crée deux groupes sociaux : celui des bénéficiaires d’un côté, celui de ceux (en l’occurrence celles) qui en subissent les préjudices de l’autre. Or un rapport de domination ne peut perdurer sans la complicité de ses bénéficiaires – en l’espèce, ne pas le combattre, c’est le laisser perdurer, et continuer à en tirer profit.
En ce sens il est important que les hommes prennent conscience que leur responsabilité est engagée, en tant que classe sociale dominante dans le rapport de domination sexiste, dans la lutte contre la domination et les violences sexistes, dans la définition de la masculinité. Il leur revient d’interroger cette place de dominants qui est la leur, qu’ils le veuillent ou non : comment exercent-ils, individuellement, le pouvoir, comment participent-ils, concrètement, dans leurs actes, leurs paroles, leur comportement – ou au contraire leur absence –, à la domination ? Pour ce faire, faire preuve d’écoute et d’empathie vis-à-vis du vécu des femmes est essentiel.
5. OMNIPRÉSENCE DU SEXISME
Quiconque a essayé d’expliciter le lien, dans le domaine du non-respect des femmes, entre l’apparemment anodin (le commentaire d’un inconnu à une femme sur son physique) et le gravissime (l’agression sexuelle, le viol), pour en montrer l’arrière-plan commun, l’obstacle réel – le sexisme –, s’est heurté à des ricanements (« On t’a dit que tu étais belle, plains-toi ! » – ou le déni sous la forme de la minimisation), et à des cris d’orfraie censés témoigner de l’indignation face à ce que trop de personnes considèrent comme une horrible mise dans le même panier de tous les hommes avec des monstres (ou le déni sous la forme de l’indignation face un soi-disant sexisme inversé, alors qu’il est question de révéler un phénomène d’ordre social : 98 % des agresseurs sont des hommes, et la plupart des violeurs sont des « monsieur tout le monde ». Mais encore faut-il accepter, pour le mesurer et s’y attaquer, de regarder ce phénomène en face, et d’en déconstruire les mythes.
S’agit-il de simples malentendus ? Ou d’un refus farouche de prendre acte de la réalité des manifestations et des conséquences les plus graves et les plus sordides du sexisme, toujours au hit parade des discriminations les plus féroces, rendues anodines à grand renfort d’humour (plus souvent oppressif que libérateur)… et de déni. De l’insulte sexiste au viol, la différence n’est pas de nature, mais de degré.
Quand acceptera-t-on de voir que le sexisme est partout, qu’il peut prendre les formes les plus bienveillantes, toujours pernicieuses (la galanterie, la drague à sens unique, l’exaltation de la beauté, de la maternité, de la douceur « féminine »), comme les plus brutales (le viol, la violence conjugale) ou les plus institutionnalisées (l’orientation professionnelle limitée, la discrimination à l’embauche, la différence de salaires, de retraites, l’incroyable disproportion de la représentation des femmes – 52 % de la population française, faut-il le rappeler – dans les lieux de pouvoir, qu’il s’agisse de politique, d’économie, de culture, d’art, de religion, de sport, de sciences…).
Et le harcèlement de rue est sans doute exemplaire du caractère profondément ancré, trouble et insidieux du sexisme, qui, en se rendant socialement acceptable dans certaines situations, permet et fait admettre le pire par des mécanismes subtils et très puissants.
Adulation et discrimination, compliment et insulte, deux facettes de la même médaille : on valorise les femmes dans le rôle auquel on les limite.
Le sexisme est partout et il est – toujours, encore – temps d’arrêter de le nier, de refuser de le voir. Oui, cela demande un changement total de perspective, une remise à plat de beaucoup de nos évidences, une remise en question d’une bonne partie de nos comportements. Et puis d’agir et de réagir, chacun·e à sa mesure, dans la rue, dans le travail, auprès des enfants, au cours d’une conversation avec ses ami·e·s…
Cela demande, pour commencer, tout simplement, de l’information et de l’écoute.
Auteure : Ségolène Roy
RÉFÉRENCES
1. Reconnaissance de la réalité du harcèlement sexuel dans l’espace public
– Laure Salmona « Harcèlement sexuel “ordinaireˮ », campagne Stop au déni, 2014.
– Antisexisme, « L’objectivation sexuelle des femmes : un puissant outil du patriarcat – le regard masculin », 12 juillet 2014.
– Sébastien Hervieu, « En Afrique du Sud, les lesbiennes sont violées pour être guéries », Le Monde, 10 mai 2011.
– Elsa Dorlin, « Les violences de genre et la police de genre », L’Autre campagne, 2007.
– Renée Greusard, « Peur dans la ville : oui messieurs, si vous pouviez changer de trottoir… », Rue 89 / Le Nouvel Obs, 12 février 2014.
– Muriel Salmona, « La victime, c’est la coupable », blog Mediapart, 5 septembre 2011.
– Antisexisme, « Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Les études interculturelles », 9 janvier 2013.
– Antisexisme, « Les mythes autour du viol et leurs conséquences », 4 décembre 2011.
– Chaotique neutre, ressources sur la culture du viol.
– Hollaback France http://france.ihollaback.org, déclinaison française du mouvement international Hollaback contre le harcèlement de rue.
– Je connais un violeur.
– Fanny Arlandis, « La rue, fief des mâles », Le Monde, 4 octobre 2012
– Rage de Nuit, à l’initiative de marches de nuit féministes, Les mots sont importants, 20 novembre 2010.
– Thomas Mathieu, Projet crocodiles.
– Irène Zeilinger, Non c’est non. Petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire, Paris : éditions Zones, 2008. Disponible en ligne.
2. Répartition des rôles
– Les Questions composent, « La terreur du râteau », dernière partie : « Le pouvoir féminin », 25 février 2012.
– Florence Montreynaud, « La prétendue séduction à la française n’est que de la violence sexuelle », Le Monde, 28 août 2011.
– Maïa Mazaurette, « Laisse pas traîner tes fils », GQ Magazine, 2 août 2013.
– Alyssa Goldstein, « Quand les femmes avaient nettement plus besoin de sexe que les hommes. Et comment le stéréotype s’est inversé » (When women wanted sex much more than men. And how the stereotype flipped), trad. Audren Le Rioual, Les fesses de la crémière, 7 avril 2013.
– A contrario, « Lutter contre le viol ? Nos fils adolescents, violeurs potentiels. Notre refus de l’admettre, et de les élever autrement », 30 janvier 2014.
– Antisexisme, « Comment s’assurer qu’elle est consentante et désirante. Un guide pour les hommes qui ne veulent pas violer », 31 janvier 2014.
3. Ambivalence du sexisme
– Crêpe Georgette, « Le trottoirgate ou comment la peur vint aux femmes », 5 février 2014.
– Caroline Heldman, « The sexy lie », conférence TEDx Youth@sanDiego (en anglais).
– Antisexisme, « L’objectivation sexuelles des femmes : un puissant outil du partriarcat. Le regard masculin », 12 janvier 2014.
– Elsa Dorlin, « Généalogie du sexisme et du racisme : la construction des inégalités », conférence, 24 janvier 2013.
– Interview télévisée de Simone de Beauvoir, « Pourquoi je suis féministe », Le Questionnaire, 6 avril 1975.
4. Responsabilité collective
– Les questions composent, « Harcèlement de rue », 2 août 2012.
– Muriel Salmona, « Tuerie d’Isla Vista en Californie : c’est un crime sexiste, un féminicide, il faut le dire », Le Plus Nouvel Obs, 28 mai 2014.
– Audrey Guiller et Nolwenn Weiler, « Le viol dans les médias, un fait divers, Acrimed, 21 novembre 2011.
– Antisexisme, « Les attributs du pouvoir et leur confiscation aux femmes. Le genre et la parole », 8 juillet 2012.
– Jackson Katz, conférence TEDx « Violence againt women, it’s a men issue » (Violence envers les femmes : un problème d’hommes), en anglais sous-titré, novembre 2012.
– Préface de Christine Delphy au livre de John Stoltenberg, Refuser d’être un homme. Pour en finir avec la virilité, Entre les lignes, entre les mots, 19 mars 2013.
– Léo Thiers-Vidal, « De la masculinité à l’anti-masculinisme : penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive, article paru dans Nouvelles Questions Féministes, vol. 21, n° 3, p. 71-83, décembre 2002
5. Omniprésence du sexisme
– Muriel Salmona, « Le viol, crime absolu », site de l’association Mémoire traumatique, en particulier p. 6-7, article paru dans le dossier sur « Le traumatisme du viol » de la Revue de la santé mentale n° 176, mars 2013.
– Antisexisme, « Les mythes sur le viol », 4 décembre 2011.
– Myroie, « L’humour est une arme », site Égalitariste, 21 avril 2013.
– Ministère des droits des femmes, Chiffres-clefs de l’égalité entre les femmes et les hommes 2012.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire