Les conséquences des violences sur les personnes sont largement méconnues, sous-estimées et très peu identifiées sur plusieurs plans :
1 - en ce qui concerne leur retentissement sur les victimes, avec des conséquences graves et prolongées sur leur santé psychique et physique.
2 - en ce qui concerne leur incidence comme générateur de précarité, en raison de l'impact des violences sur la scolarité ainsi que sur la vie sociale et professionnelle.
3 - et en ce qui concerne leur tendance à produire un véritable cycle de la violence en faisant sans cesse émerger de nouveaux agresseurs, qui sont d'anciennes victimes de violences, par l’intermédiaire de certaines conséquences psychotraumatiques (les conduites dissociantes)
De plus, les violences qui ont les conséquences les plus graves sont celles qui sont le moins dépistées : violences sexuelles, violences faites aux enfants, maltraitances, violences conjugales, et violences qui s’exercent sur des personnes en situation d’inégalité défavorable, de discrimination et/ou de vulnérabilité.
Au cours des études médicales générales et également spécialisées aucune formation n'est dispensée sur les conséquences psychotraumatiques des violences et leur prise en charge thérapeutique, laquelle est indispensable non seulement pour soigner les victimes, mieux les accompagner et les orienter, et améliorer leur qualité de vie, mais aussi pour mettre un frein à la perpétuation de ce cycle de la violence. Il est donc indispensable d'informer et de former les médecins et les autres professionnels de santé.
Par ailleurs, l'information dispensée au public reste également parcellaire et insuffisante et doit être améliorée pour mieux protéger les victimes et mieux lutter contre les violences. Pour les victimes, la compréhension des mécanismes neuro-biologiques et psychologiques des conséquences des violences est essentielle pour comprendre l’origine de leur souffrance et de leur symptômes, être soulagées, déculpabilisées et pour retrouver dignité et espoir.
Il paraît également nécessaire que tous les professionnels prenant en charge des victimes, les travailleurs sociaux, et notamment les intervenants liés à la Justice et à la Police, reçoivent des informations dans le but de mieux comprendre les victimes et d'expliciter et d'éclairer des mécanismes auxquels sont liés en partie précarité, désinsertion sociale, vulnérabilité et risque de délinquance.
Enfin, il paraît utile de fournir des outils théoriques et scientifiques aux nombreuses associations qui prennent en charge les victimes de violences spécifiques.
Le but de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie est donc de promouvoir une information des professionnels de santé, des associations prenant en charge les victimes de violence, des travailleurs sociaux et également une information du public, ainsi que d’améliorer et promouvoir la prise en charge des victimes de violences.
Les moyens d’action de l’association seront les suivants :
- l’information des professionnels et du public se fera par le biais de réunions, d’interventions et de colloques organisés avec les personnes concernées, par l'édition de documents et par la mise en ligne d'un site internet.
- parallèlement l'association se donne une mission de prévention des violences, d’analyse des facteurs à l’origine des violences, une mission de participation aux recherches sur les mécanismes et les conséquences des violences, et une mission de formation. Elle pourra dans ce cadre organiser des colloques, des campagnes d’information, et aussi des réunions d'analyse de pratiques professionnelles.
- après obtention des agréments nécessaires, elle organisera des séances de formation, qui pourront donner lieu à la rémunération des formateurs. Des conventions pourront également être signées avec des organismes de formation.
- des partenariats privilégiés pourront être mis en place avec les associations poursuivant des buts complémentaires, et diverses manifestations pourront être organisées, éventuellement en partenariat avec ces associations.
Tous les professionnels prenant en charge des victimes, les travailleurs sociaux, et aussi des intervenants liés à la Justice et à la Police pourront demander à être adhérents, leur candidature étant approuvée ou non par le bureau. D’autres membres pourront être cooptés du fait de leur intérêt pour le sujet.
Par définition tous les membres de l'association reconnaissent l'importance de la lutte contre TOUTES les violences et TOUTES les discriminations, ainsi que l'importance de la prévention et de la prise en charge des conséquences des violences, conformément aux buts que se fixe l'association.
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