Dre Muriel Salmona
Présidente de l'association
Le 12 janvier 2016
PSYCHOLOGIE - Un an après les attentats de janvier 2015, alors que nous venons de rendre hommage aux 17 victimes assassinées, que sont devenues toutes les autres victimes impliquées: victimes directes blessées ou non, proches (familles, amis, collègues), témoins visuels (passants, voisins, journalistes), intervenants comme les forces de l'ordre, les équipes de secours et de soins, les équipes de nettoyage...?
Les témoignages diffusés cette semaine, montrent que la plupart de ces victimes sont encore profondément traumatisées, et que leurs symptômes se sont même réactivés et aggravés avec les attentats du 13 novembre.
Qu'en est-il de leur prise en charge ?
De nombreuses études internationales ont montré que des violences aussi extrêmes comme des actes terroristes, des tortures et des viols sont très fréquemment responsables de blessures neurologiques et entraînent des troubles psychotraumatiques sévères à moyen et long termes (tel qu'un état de stress post traumatique). Ces troubles sont le plus souvent à l'origine de graves conséquences sur la santé mentale et physique des victimes (risque très augmenté de troubles anxieux, de dépression, d'addiction, de troubles du sommeil et de l'alimentation, de passage à l'acte suicidaires, de troubles cardio-vasculaires, endocriniens, immunitaires, neurologiques, de douleurs et fatigue chroniques, etc.). Ils ont également un impact sur leur vie familiale, amoureuse, sociale et professionnelle (avec des risques de séparation, d'interruption de travail). Un accompagnement et des soins spécialisés précoces puis dans la durée sont nécessaires, ils permettent de traiter les psychotraumatismes et d'éviter leurs lourdes conséquences sur la santé et la vie des victimes.
Les victimes traumatisées des attentats de janvier ont-elles toutes pu bénéficier de ces soins spécialisés ?
Les victimes traumatisées des attentats de janvier ont-elles toutes pu bénéficier de ces soins spécialisés ?
Il est malheureusement très probable que seul un petit nombre d'entre elles y ont eu accès, à l'instar de ce qui se passe pour les victimes de viols (1). Les psychotraumatismes sont encore trop méconnus et peu diagnostiqués. Les professionnels de la santé formés sont en trop petit nombre (il n'existe toujours pas d'enseignement lors des études de médecine, et très peu en formation continue). Les rares centres spécialisés sont débordés en permanence. De plus, il n'y a pas d' information suffisante auprès du public sur l'impact des violences sur la santé, sur les psychotraumatismes et leurs traitements. La carence des pouvoirs publics en ce domaine est patente. (…)
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